Les autorités de la transition ont invoqué les défis sécuritaires pour suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toutes les activités des partis politiques et associations assimilées. A quoi faut-il s’attendre dans les jours à venir ?
Alors que les Maliens étaient concentrés sur les festivités de la fête de l’Aïd el-fitr, l’annonce du ministre de l’Administration territoriale, a sonné comme un glas au sein de l’opinion public.
“J’ai été consterné quand j’ai appris la suspension de toutes les activités des partis politiques et associations assimilées. Mais derrière cette décision, je vois la main du Premier ministre. C’est lui qui a orchestré ça. Il voulait à tout prix réduire au silence la classe politique et les associations à caractère politique qui ont réclamé l’organisation dans les meilleurs délais, d’une élection présidentielle et la fin de la transition dirigée par les militaires”, a déclaré le coordinateur d’une association qui milite pour l’organisation de l’élection présidentielle pour sortir de cette impasse.
A bien des égards, ces mesures trahissent une certaine fébrilité, au moment où l’on attend des autorités de la transition qu’elle fédère, dans le dialogue. Pour bon nombre de Maliens, cette suspension prouve à suffisance que le Mali se dirige tout droit dans une dictature à la Moussa Traoré.
“Le plus déconcertant dans ces restrictions, c’est l’attitude de la HAC qui veut réduire les libertés en interdisant aux médias la couverture des activités des politiques. Il est clair qu’avec ces restrictions, le Mali se dirige tout droit vers une dictature où la moindre contestation politique et sociale sera réprimée”, a analysé un journaliste.
Avec ces mesures restrictives, à quoi faut-il s’attendre désormais au Mali les jours à venir ?
Si certains politiciens espéraient que les autorités de la transition vont revenir à la raison en abrogeant le décret, d’autres pensent qu’il se battre et tenir tête à ces militaires qui voulaient nous faire revenir aux années sombres de Moussa Traoré.