PARIS, Une "dizaine" de combattants d’un "groupe armé
terroriste" ont été tués le 1er octobre au nord de Tombouctou (Mali), à la
suite d’un accrochage de plusieurs heures dans lequel ont notamment été
engagées les forces spéciales françaises, a indiqué jeudi le ministère de la
Défense.
Il s’agit là, apparemment, de l’un des incidents les plus meurtriers
survenus au Mali entre militaires français et combattants jihadistes depuis la
fin du gros des opérations Serval, au printemps, qui visaient à débarrasser le
Mali des groupes islamistes armés qui avaient pris le contrôle du nord du pays.
L’accrochage, qui a impliqué un hélicoptère, mais aussi le "déploiement de
troupes au sol", a conduit à la "neutralisation d’une dizaine de combattants"
qui cherchaient à fuir à bord d’un pick-up, après avoir été repérés, dans la
région de Douaya, a précisé à la presse le colonel Gilles Jaron, porte-parole
de l’état-major des forces armées françaises.
"Neutralisation" signifie que ces combattants ont été tués, a confirmé à
l’AFP le colonel Jaron.
Le porte-parole n’a pas voulu toutefois donner de détails sur la nature des
forces impliquées dans l’accrochage, qui a duré plus de quatre heures.
Un "groupement tactique" de Serval, l’opération militaire française au
Mali, patrouillait le matin dans la région lorsqu’il a été informé, par un
renseignement, de la présence de "groupes terroristes" sur le marché de Douaya.
Un hélicoptère a alors été déployé sur place pour procéder à des repérages,
ce qui a entraîné aussitôt "la fuite de plusieurs pick-up".
L’un d’entre eux a fini par être relocalisé en milieu de journée. "Très
rapidement, il nous est apparu (...) que le pick-up contenait des éléments
armés et, de toute évidence, appartenant à un groupe armé terroriste", a
expliqué le colonel Jaron.
Après des tirs de sommation de l’hélicoptère pour tenter d’arrêter le
véhicule, les combattants sont descendus du pick-up et ont "immédiatement
engagé" des tirs contre l’hélicoptère, a-t-il relaté.
Tirant les "enseignements" de ces combats, le colonel Jaron a relevé
notamment que les "groupes armés terroristes" avaient manifesté des
"comportements jusqu’au-boutistes. Tous se sont battus jusqu’à la fin, sans, à
aucun moment, faire signe ou tenter de se rendre", a expliqué le colonel.
"Cela prouve l’extrême réactivité des forces françaises (...) Il a fallu
prendre cette cible de vitesse, il a fallu combiner les moyens pour pouvoir se
porter au plus vite avant qu’elle nous échappe", a précisé le colonel Jaron.
L’hélicoptère n’a pu cependant "relocaliser" qu’un seul pick-up, a-t-il
concédé, tandis que les autres disparaissaient dans la nature.
Il y a actuellement 3.200 soldats dans le cadre de l’opération Serval et
devraient rester au Mali un millier de militaires fin janvier et début
février, a indiqué le colonel Jaron.
Evoquant d’autre part les tirs de lundi contre Gao, la principale ville du
nord du Mali, le colonel Jaron a indiqué qu’ils provenaient de roquettes "très
artisanales" qui étaient situées à 16 km au nord de la ville et qu’ils avaient
blessé une personne et détruit une habitation.
Quant à l’explosion survenue à Tombouctou le 28 septembre, elle provenait
d’une charge d’une centaine de kilos et a fait quatre morts, dont deux civils,
provoquant des dégâts aux habitations alentour, a indiqué le colonel.
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