Le débat n’a pas commencé aujourd’hui quant à l’invite au dialogue faite aux partis politiques. Du temps d’Ibk déjà, retenez que le Fsd (Front pour la sauvegarde de la démocratie) avec l’Adema association (où était passé le Pasj ?), au sein du Cofop (Coalition des forces patriotiques), le 16 novembre 2018, puis le 8 décembre 2018, organisaient la grande marche populaire “légale et constitionnelle” du. Avec pour départ la place de la liberté pour arriver à la Bourse du Travail. Comme au bon vieux temps, en 1997 avec la Coppo qui avait opté pour la même attitude de défiance envers l’autorité publique, le 16 avril.
Aujourd’hui, ironie du sort, Choguel Maïga et Maître Mountaga Tall qui ont subi les affres du régime d’Alpha Omar Konaré sous la Primature d’Ibk, se retrouvent dans des rôles différents par rapport à la même scène de l’époque. Ce qu’on voit aujourd’hui c’est 89 partis qui se liguent contre l’autorité du chef du gouvernement de Transition et du chef de l’État. Et pourtant, en 2018, après la réélection d’IBK, les leaders du Front de sauvegarde de la démocratie (Fsd) s’étaient montrés portés vers le dialogue sincère sur la légitimité des institutions du pays. Dans un communiqué signé à l’époque par Tiéblé Dramé, le Front refusait catégoriquement à Soumaïla Cissé et à certains de ses leaders le droit de reconnaître unilatéralement la réélection d’IBK, à l’issue du scrutin frauduleux de juillet 2018.
Aujourd’hui, dans un autre communiqué, ce sont 89 partis qui signent le départ de l’équipe actuelle de la tête du pouvoir au Mali pour raison d’illégalité manifeste au delà du 26 mars 2024.
À deux époques équidistantes, entre temps, il y a eu le putsch du 18 août 2020, puis la rectification du 24 mai 2021. Et pourtant, dans l’intervalle, ce que ces partis ont vécu dans leur âme et leur chair, en 2018, avec les atteintes aux libertés démocratiques fondamentales, les arrestations illégales, les détentions arbitraires et les répressionns policières et extrajudiciaires (disparition complète de notre confrère BiramaTouré du journal Le Sphinx) des manifestations démocratiques du 2 juin au 16 novembre 2018 est sans commune mesure. Ce qui divorce totalement avec tout ce que l’on voudrait imputer ou attribuer à l’équipe actuelle au pouvoir pour ternir son image. Mettre de tels faits réprouvés d’atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux sur le compte et au crédit du gouvernement de la Transition c’est fermer les yeux sur le caractère républicain des Fama et des ministres de la République dans toutes leurs actions. Jusqu’aux compte rendus mensuels de la Dirpa en toute transparence sur l’évolution de la situation sécuritaire.
Sur un tout autre plan, avec l’actualité des opérations en cours de la part des forces inter-alliées des États de l’Alliance au Sahel et les poussées jihadistes dans la zone des trois frontières, il faut dire que le temps n’est pas à la sérénité pour accroître peur, émoi et frénésie au dialogue en cours. Un cadre attitré où tous les partis pouvaient être parties prenantes pour extirper le mal profond en chacun de nous et qui est la cessation unilatérale du dialogue avec l’autre partie. Or c’est précisément ce que cherche à réinstaurer l’équipe d’Ousmane Issoufi Maïga pour épargner toute coloration politique au processus en cours. Si d’aucuns pensent que les partis méritaient d’être purement et simplement dissout par dépit et lassitude, au grand dam de Dame Démocratie, ce n’est pas l’avis de la majorité qui estime que les partis sont indispensables au bon fonctionnement des institutions. Soit! Conscients à l’époque de la crise protéiforme que vit le Mali aux plans social, politique, financier, militaire et sécuritaire, ils ne peuvent pas choisir de méconnaître la situation difficile d’alors qui s’est plus ou moins dégradée, adoucie ou empirée. Au regard de l’actualité brûlante vécue par tous les Maliens au plan économique et alimentaire.
On ne voudra pas parler comme en 2018 d’absence de dialogue en 2024 quand même ?! La persistance de la crise en plein déroulement des cours magistraux du Dialogue inter-Maliens dans tout le pays risque de faire pâtir tout le monde.
Or si tous les Maliens, artistes, journalistes, écrivains, comédiens etc. comme nos mamies et mamans de la République l’ont démontré en tant qu’ex-premières dames, venaient par leurs mains assemblées boucher les trois de la jarre percée, depuis longtemps le pays serait sauvé. Les Famas l’ont compris. Il reste aux anciens premiers magistrats encore en vie et leur épouse de s’impliquer dans la quête de paix et le renforcement de la cohésion sociale. Au nom de la réconciliation nationale, le Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale est venu pour jouer le rôle de facilitateur, pour apaiser la tension perceptible dans le microcosme politique, décrisper les relations tendues entre acteurs engagés dans le même amour pour la Patrie et reprendre ou rendre le dialogue plus ouvert et plus inclusif dans sa phase régionale actuelle.