Depuis quelques temps la gestion du représentant permanent de l’ASECNA au Mali, M. Issa S. Goita est décriée. Pour cause selon des sources bien introduites, ce dernier serait cité dans plusieurs dossiers de mauvaises gestions et de détournements de pactole de son service à travers des marchés fictifs souvent décernés à ses proches pour remplir ses poches.
Ces détracteurs le taxent de favoritisme et de clientélisme. Une situation qui irrite les partenaires de l’ASECNA et son personnel, qui à la longue peut ternir l’image de marque de cette agence continentale de développement et de la sécurité de la navigation aérienne.
De quoi s’agit-il ? Révélations !
Drôle de gestion à l’Asecna-Mali. Avec son siège à Dakar au Sénégal, l’ASECNA est un établissement public international régie par la Convention de Dakar révisée en 2010, disposant d’une personnalité juridique et jouissant de l’autonomie financière. Créée à Saint Louis au Sénégal le 12 décembre 1959, l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) constitue, après plus d’un demi-siècle, un modèle achevé de gestion coopérative des espaces aériens. Sa mission essentielle est la sécurité de la navigation aérienne à ce titre elle contrôle plus de 25 aéroports internationaux. Elle regroupe 19 pays membres dont le Mali. Ces représentants jouissent de l’immunité diplomatique.
Aujourd’hui la représentation de l’Asecna au Mali sise dans la zone aéroportuaire Président Modibo Keita Senou est au cœur de plusieurs scandales de détournements à travers son représentant Issa Salif Goita en poste au Mali depuis janvier 2016
De quoi s’agit-il ?
A Gao au nord du Mali est le centre névralgique de la crise malienne. Dans cette zone, les crashs d’avion et de drone sont récurrents pour des raisons de guerre et de lutte contre le terrorisme et l’aéroport abrite des bases militaires. Le Service de lutte contre l’incendie (SLI) de l’Asecna de l’aéroport de Gao ne dispose qu’un seul véhicule incendie fonctionnel sur deux. Une situation qui est contraire à la norme de la sécurité aéronautique. La preuve, en janvier dernier un incendie a ravagé le marché de Gao, au moment que l’unique véhicule incendie des sapeurs pompiers de l’aéroport de Gao, était engagé pour maitriser le feu. L’aéroport était sans véhicule d’incendie avec tous les risques dans cette zone sensible. Pour comprendre cette affaire notre correspondant a cherché à savoir pourquoi l’aéroport d’une grande ville comme Gao en proie à l’insécurité, ne dispose qu’un seul véhicule incendie. Selon nos investigations l’aéroport de Gao dispose de deux véhicules incendies.
Pire tous les deux engins ont des problèmes mais que c’est un seul qui fonctionne avec des défauts. D’après nos sources la direction de l’Asecna a mis à la disposition de la représentation du Mali dans ces derniers temps des gros moyens pour la réparation de ces engins pour le développement et la sécurité aéroportuaire dans notre pays. En tout cas les sous ont été engloutis dans la réparation mais les véhicules restent irréparables et les agents se débrouillent avec le moins bon.
Selon le représentant Issa Goita « Ces véhicules sont des véhicules spéciaux. On a tenté plusieurs réparations avec des spécialistes. Ils n’ont pas pu solutionner. Seule la maison mère basée à Paris a la solution pour la mise à jour des véhicules. Mais le concessionnaire français refuse d’aller à Gao pour les réparer, pour évidemment des raisons sécuritaires. J’ai écrit à Dakar, plusieurs fois. La seule solution, c’est d’acheter des nouveaux véhicules incendies dont le coût est très élevé, probablement avec un autre concessionnaire.» nous a confié M. Goita.
‘’Ma gestion est transparente… ‘’
Selon nos sources les bâtiments techniques SLI, de l’ASECNA dans la zone aéroportuaire de Gao ont été réhabilités totalement et gratuitement en aout 2022 par la MINUSMA, plusieurs réunions se sont tenues à cet effet entre les responsables de l’agence, la Minusma et les autorités à Bamako. Mais à la surprise générale de tous, le représentant de l’ASECNA M. Goita, avec l’aide d’une entreprise du nom de ATTIBEYE SARL ont fait quatre contrats supposés fictifs dont un en date du 3 octobre 2022 d’un montant de 46.305.000 de F CFA, facturé au nom de l’ASECNA. Avec le départ de la MINUSMA du Mali en décembre 2023, un procès verbal de réception définitive des travaux de réhabilitation des locaux des bâtiments techniques de l’aéroport de Gao a été pondu le 22 février 2024 avec la complicité de l’entrepreneur Abdoulaye Maiga de l’entreprise ATTIBEYE Sarl pour toucher le magot pour quelle fin ? Nous confie notre source. Pourquoi M. Hamidou Bagayoko le chef unité SLI de Gao a refusé de signer la réception définitive des travaux ? Alors que l’ordre a été intimé aux autres agents par le patron d’apposer leur signature. M. Bagayogo a dit niet qu’il ne signe un PV dont les travaux n’ont pas été réalisés. Quel courage !
A en croire certaines indiscrétions, les travaux de réhabilitation du DREEM de l’Asecna de l’aéroport de Gao qui devrait être réhabilité pour un montant de 45.605.000 de F CFA n’a reçu que des couches de peinture et le DREEM ne fonctionne toujours pas aujourd’hui à en croire nos informateurs. A noter que le DREEM est un château distributeur d’eau mis à la disposition des sapeurs pompiers en cas d’incendie.
Comme si cela ne suffisait les locaux préfabriqués que le contingent de la MINUSMA a offerts gratuitement à l’ASECNA, il y a quelques temps. Bizarrement cette donation serait facturée dans le registre de l’ASECNA, par le puissant patron de l’Asecna Mali, M. Issa Salif Goita avec la complicité de la même entreprise ATTIBEYE Sarl à hauteur de 13.672.000 de F CFA (entretien ou achat ?) et réceptionnés le 22 février 2024, soit aussi quelques mois après le départ de la MINUSMA. Si on en croit à notre source. Pour quelle raison ? Joint par nos soins le patron de l’entreprise incriminée nous confirme sans détour que son entreprise a réalisé tous les travaux cent pour cent et que jusqu’à présent l’Asecna n’a pas payé son argent. Des propos qui contredisent ceux du représentant.
Donc qui dit la vérité dans cette affaire?
Le hic dans ce dossier est qu’à la seule date du 22 février 2024, l’ASECNA a réceptionné des mains du patron de l’entreprise ATTIBEYE Sarl, M. Abdoulaye Maïga quatre marchés d’un montant global de plus de 125 millions de nos francs au détriment de l’ASECNA et les sous sont gérés entre eux a fait savoir nos antennes. A noter que tous les contrats ont été signés en octobre 2022 sous la coordination du Représentant Goita pour une durée de 3 mois, mais pourquoi la réception définitive et les factures ont attendu jusqu’en février 2024 ? Mystère et boule de gomme. Pourquoi une seule entreprise pour ces quatre différentes prestations ? Cette pratique est elle conforme au code de procédure des marchés de l’agence ? La réponse à ses questions taraude les esprits.
Rapprocher par nos soins le représentant de l’Asecna se défend sans convaincre. Non seulement, il confirme l’existence des contrats fictifs. Car selon lui il fait ça dans la transparence avec l’aval de tous ses chefs services ou chargés pour jongler les imprévus ou les dépenses que l’Asecna ne prend pas en compte. « Le plus important pour moi, c’est de pouvoir justifier auprès de ma hiérarchie.
Donc le problème ne pose pas».
Par ailleurs, il confirme que la Minusma a réalisé des travaux et même faire des dons qui ne peuvent pas rentrer dans le patrimoine de l’Asecna. Car l’agence ne prend pas de don selon ses propres propos. Mais le représentant prend au nom de qui alors ?
S’agissant du DREEM, le représentant dit clairement que les travaux de réhabilitation n’ont pas pu se réaliser car le DREEM est sous l’emprise de l’armée malienne après le départ des français. Donc impossible d’accéder au DREEM. Mais bizarrement, un PV de réception daté et signé existe et l’argent serait décaissé. Une gestion made in Mali du tout puissant représentant de l’Asecna. Le hic l’entrepreneur Maiga nous a confirmé que la MINUSMA n’a rien réalisé que c’est son entreprise qui a fait tous les travaux.
Des marchés à sa femme et à son frère…
En plus de cette présumée mauvaise gestion et de détournement, le représentant de l’ASECNA Mali est cité dans plusieurs affaires de favoritisme, de clientélisme et de harcèlement au niveau de son service. C’est dans le même chapitre, il nous revient, que le Chef de l’Asecna Mali, Issa Goita n’hésite pas de donner aussi des marchés fictifs à sa propre femme au vu et au su de tout le monde donc les factures sont payées à cette dernière régulièrement par ses services et les traces existent dans les archives de l’agence et au niveau des relevés bancaires. En effet selon nos sources, pour les missions à l’intérieur du pays, Issa a établi un contrat de location de voiture entre la société de sa femme Mariam Bathily du nom de ‘Groupe Issa Mariam ». un nom qui en dit long.
« Ces missions ont toujours été effectuées par des véhicules de l’ASECNA, mais facturées à l’agence au profit de la société « Groupe ISSA MARIAM.» balance notre source. Avant d’ajouter que la dernière facture est en cours de traitement avec une mission fictive sur Gao.
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Sans détour, Issa Goita confirme cette accusation et enfonce ses chefs de services qui ont donné ce marché fictif à son épouse. Qui encaisse l’argent issu de détournement pour dit il, acheter le billet d’avion et de payer le frais du pèlerinage à la Mecque ou à Rome chaque année pour un agent de l’Asecna et aussi l’achat des habits et des kits religieux (Coran Bible) pour les partants à la retraite. «Le social, l’achat des bœufs pour les fêtes et ces choses ne sont pas prévues dans le budget de l’Asecna. Donc je fais ça pour les travailleurs et pour mon pays. Ma représentation est l’une des meilleures de l’Asecna. » a-t-il fait savoir. No comment !
Plus grave Bréhima Goita est son petit frère de lait. Il est gérant d’une entreprise du nom de « Entreprise Electricité Générale » et est adjudicataire du marché N°2023/007/DGDD/DGRP/ML/ACC, relatif à la surveillance technique et entretien préventif des stations de Sikasso et Tombouctou d’un montant de 31 millions de F CFA. Ce contrat est en cours et prend fin ce moi d’avril 2024.
Asecna est elle devenue une agence familiale ?
Cette question mérite d’être posée car les faits sont graves et flagrants. En bon Miniaka, Goita ne nie pas cette affirmation aussi. Il fait savoir qu’il n’a pas donné le marché à son petit frère. Qu’il a postulé comme tous les autres et a eu le marché. « Ce sont les membres de la commission qui peuvent vous donnez plus de détails sur cette question. Moi, je ne fais pas parti de la commission. A l’Asecna, je gère un budget de 10 milliards de F CFA par an. Si je dois donner un marché à mon jeune frère ce n’est pas des miettes quand même. » a-t-il révélé.
D’autres sources rapportent, qu’il a attribué le transport du personnel à Gao et à Mopti à l’ancien chef unité garage de l’Asecna, qui a nouvellement créé une société « Super Services Sarl » pour assurer la navette du personnel. Mais le hic est que le Bus qui assure le transport du personnel a été aussi donné par la MINUSMA à l’Asecna. Mais curieusement se trouve entre les mains de l’entreprise Super services Sarl qui le loue à l’agence contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Un véritable business lucratif qui ne dit pas son nom se passe à l’Asecna Mali. Les responsables de l’Agence sont interpellés. Ces révélations qui font froid dans le dos dans la gestion de la représentation de l’Asecna au Mali interpelle plus d’un à commencer par les services des inspections de l’Asecna basés à Dakar, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), l’enrichissement a eu lieu en territoire malien. Car selon des sources concordantes, le représentant Issa Goita détient d’énormes biens issus de l’enrichissement illicite au Mali dont un verger ultra moderne d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de nos francs, sis au village de Dio situé à 30 km de Bamako.