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Exploitation frauduleuse de ressources minières : Quand Dubaï tire de l’or un éclat particulier pour conserver sa fascinante attraction économique
Publié le jeudi 25 avril 2024  |  Le Matin
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© aBamako.com par A S
Cérémonie d`Inauguration de la mine d`or de Kofi
Bamako, le 24 Avril 2015, a eu lieu la cérémonie d`inauguration de la mine d`or de Kofi
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Une joaillerie dans le souk de l’or de Dubaï
Selon de nombreuses enquêtes sur le sujet, l’exploitation artisanale et à petite échelle est unanimement considérée comme étant à l’origine de la perte annuelle des milliards de dollars par les Etats africains, dont le Mali, dans le secteur aurifère. En 2017, par exemple, la majorité de la production d’or artisanale et à petite échelle du Mali, du Burkina Faso et du Niger était encore exportée illégalement, d’après un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Au cours du métal jaune à l’époque, cela représentait, apprend-on, une valeur de plus de 2 milliards de dollars. Le Mali, à lui seul, perd chaque année 15 tonnes d’or qui sont exportées illégalement, soit environ 900 millions de dollars.

Plus récemment, dans son rapport intitulé «Le trafic de l’or des zones de conflit» (publié en février 2021), l’ONG américaine «The Sentry» a indiqué que 4 milliards dollars d’or quittent chaque année les pays d’Afrique centrale et de l’Est de façon illégale. «Les chiffres donnent le vertige, mais fournissent aussi une estimation des sommes que les Etats concernés pourraient récupérer si toute cette production illégalement exportée empruntait des circuits formels», commente un confrère. Les pertes portent sur les réserves de devises étrangères, des taxes à l’exportation… Malheureusement, déplorent des experts, des frontières nationales poreuses et des centres internationaux de négoce d’or laxistes (par rapport à l’origine du métal jaune) continuent d’alimenter la contrebande.





Moins connu du grand public que le «Burj Khalifa», le souk de l’or de Dubaï (ville la plus célèbre des Emirats arabes unis) est (selon plusieurs rapports) la destination initiale de l’or sorti illégalement du Soudan, du Mali, du Burkina Faso, de la RDC et de tous les autres producteurs africains victimes de la contrebande. Selon des données de Comtrade, analysées dans le cadre d’une enquête par Reuters (agence de presse), les importations d’or des Emirats en provenance d’Afrique sont passées de 67 tonnes en 2006 à 446 tonnes, dix ans plus tard, pour une valeur totale de 15,1 milliards de dollars.

En 2016, le pays est même passé devant la Chine, premier importateur d’or en provenance d’Afrique pour 2015, en important quasiment le double des 8,5 milliards d’or achetés par l’Empire du milieu. L’enquête publiée en 2019 note un écart de 3,9 milliards dollars entre ce que les Emirats affirment avoir importé de 21 pays africains et ce que ces pays ont exporté officiellement vers l’Etat fédéral de la péninsule arabique.

Peu de choses ont malheureusement changé depuis la publication de cette enquête puisque en février 2021, le rapport de «The Sentry» a de nouveau présenté les Emirats arabes unis comme la première destination de l’or de contrebande exporté d’Afrique, avant son transport vers d’autres marchés internationaux.

Moussa Bolly

Avec : businessnewsafrica
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