SociétéAide humanitaire : L’Unicef a besoin de plus de 133 millions de dollars pour faire face aux besoins humanitaires des enfants et des femmes au Mali
Selon le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF), plus de la moitié des 7,1 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en 2024 sont des enfants. L’organisme spécialisé explique qu’un nombre croissant de personnes déplacées internes, principalement des enfants, fuient l’insécurité et les graves violations dans le nord et le centre du Mali, ainsi que les catastrophes naturelles et les épidémies.
Selon le Plan de besoins humanitaires et de réponse (HNRP) de 2024, 7,1 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire au Mali cette année, dont 54 % sont des enfants. Et selon le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF), «ces enfants risquent d’être privés de services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation, l’eau potable et des services de protection appropriés». Face à de nouveaux défis opérationnels et programmatiques et en soutien au gouvernement du Mali, l’UNICEF a décidé de renforcer «sa présence sur le terrain en se concentrant sur la continuité des services sociaux de base dans les zones fragiles, tout en investissant dans les systèmes nationaux et locaux». Pour ce faire, l’organisme spécialisé des Nations unies a lancé un appel de 133,5 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires des enfants et des femmes au Mali en 2024.
«Suivant les enjeux sécuritaires dans le monde et les défis à relever dans le secteur humanitaire, il paraît impératif d’intervenir pour apporter une aide aux enfants les plus vulnérables. Il est de notre responsabilité collective de répondre à cet appel à l’aide et de soutenir les efforts humanitaires pour fournir une assistance vitale à ceux qui en ont le plus besoin», a déclaré le Médecin Colonel Diawara Assa Badiallo Touré, ministre de la Santé et du Développement social. Et d’ajouter, «cela implique non seulement de fournir des ressources financières et matérielles, mais aussi de travailler à la prévention des conflits et à la construction de sociétés plus résilientes et inclusives».
«Au Mali, plus de 50 % des personnes ayant besoin d’aide humanitaire sont des enfants», a déclaré Pierre Ngom, représentant de l’Unicef au Mali, faisant une mise à jour au groupe des donateurs sur l’appel humanitaire de son organisme au Mali en 2024. «Travailler avec le gouvernement et les communautés pour leur fournir des services d’éducation, de santé et de protection adéquats est la bonne chose à faire, malgré le contexte difficile. Il est temps d’agir maintenant», a-t-il indiqué.
Le Mali est confronté aux conflits et à la violence armée, caractérisés par des attaques contre les civils dans les régions du nord et du centre. En 2022, 1 024 violations graves contre les enfants ont été signalées par le Secrétaire général des Nations unies. Le nombre d’événements violents au Mali enregistrés par le projet de localisation et de données sur les conflits armés (ACLED) continue de croître, passant de 1 267 en 2020 à 2 228 en 2023, soit une augmentation de 76 % sur trois ans…
La réponse à la crise humanitaire au Mali reste largement sous-financée, comme en témoignent les écarts de financement pour le Plan de réponse humanitaire et l’Action humanitaire pour les enfants en 2023 qui étaient respectivement de 70 % et 64 %. «Un financement flexible, mutualisé et pluriannuel est l’un des meilleurs moyens d’avoir un impact positif sur la vie des enfants, en facilitant une réponse plus rapide, plus agile et plus rentable. Cela permet à l’Unicef d’atteindre les communautés les plus vulnérables de manière opportune et efficace», a déclaré Pierre Ngom.
Pour assurer une coordination adéquate de la réponse humanitaire et une répartition claire des responsabilités aux niveaux national et décentralisé, l’approche par cluster a été introduite en 2005 dans le contexte plus large de la réforme humanitaire. A noter que, au Mali, l’Unicef sert d’agence principale pour trois clusters, principalement WASH, Nutrition et Éducation (co-dirigé avec Save the Children), et le sous-cluster de Protection.