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Nuisances, pollution sonore et tapages nocturnes impunis : Existe- t-il le droit de déranger au Mali ?
Publié le samedi 27 avril 2024  |  Mali Tribune
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A Bamako, c’est comme si le droit de déranger existait dans l’arsenal juridique puisque les gens le font sans souci. Dans certains quartiers, il est désormais difficile de dormir le soir, le sommeil des paisibles gens étant pris en otage, surtout en cette période canicule où les rues sont bondées de monde et s’animent jusque tard dans la nuit.

Entre le bruit des motos pétaradantes en pleine nuit, les causeries passionnées de “grins” aux allures de disputes et les décibels débités par une sono en plein air comme pour animer un bal poussière, les paisibles citoyens ont du mal dormir, malgré une journée bien remplie, nécessitant un repos bien mérité pour se requinquer avant de répondre à l’appel du devoir le lendemain.


Les discussions passionnées au niveau des “grins” se transforment souvent en disputes, au cours desquelles chacun pense avoir raison en donnant de la voix pour tenter de se placer au-dessus de la mêlée. C’est finalement un brouhaha indescriptible qui perce le silence de la nuit. Qu’on imagine alors le calvaire imposé au voisinage, obligé de s’accommoder de ce dérangement quotidien.

Quant aux semeurs de trouble, ils le font sans aucun souci, disons dans une inconscience totale, comme s’ils étaient en plein jour. Et gare à celui qui prétend les rappeler à l’ordre. C’est pour recevoir en retour des quolibets et des injures. Ils se croient dans leur droit de déranger les gens librement et de prendre en otage leur sommeil.

Si ce n’était que ça ! A ce brouhaha s’ajoute les décibels d’une sono ouverte à fond, comme pour animer un concert gratuit. Les entrées d’immeubles de l’ACI 2000 sont souvent les mieux de débauche le soir. Et ironie du sort, cette débauche est organisée par le préposé à la sécurité, surtout si le lieu abrite un service public déserté le soir par ses occupants.

Parfois les terrasses et halls de ces bâtiments sont utilisés comme des chambres de passe. Le gardien des lieux permet à des habitués d’y passer du bon temps sur un matelas posé à même le sol, moyennant quelques sous, bien sûr ! Pour couvrir ces actes, “un grin” est formé par le gardien devant le bâtiment. Filles et garçons s’y donnent raison et discutent de tout et de rien jusque tard dans la nuit. Ces va-et-vient incessants, marqués par le vrombissement des motos, cachent mal des activités délictuelles dont aussi, parfois, la consommation de substances illicites.

Sans compter le désagrément causé à l’environnement par ces noctambules qui pensent être dans un jardin de loisirs, notamment avec des cris et rires aux éclats qui troublent le sommeil du voisinage.

Sans oublier le passage très remarqué de motos pétaradantes dans la nuit. Ce qui devient de plus en plus une passion de jeunes noctambules qui choisissent, justement, de faire scier en partie le pot d’échappement de leur moto. C’est devenu même un jeu : à qui fera le plus de bruit avec sa moto. Mais en pleine nuit ? Voyons !

Mais où sont donc les agents des services chargés de lutter contre les nuisances et la pollution sonore ? Payés pour ne rien faire ! Et comme la nature a horreur du vide, le droit de déranger s’installe parce que c’est fait impunément.

ABN
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