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Edito : le CNT ou le Dindon de la farce
Publié le mardi 30 avril 2024  |  L'alternance
Séance
© aBamako.com par AS
Séance plénière du Conseil National de Transition (CNT)
Bamako, le 20 février 2023. Le Conseil National de Transition (CNT) a tenu une séance plénière de sa session extraordinaire de février 2023; plénière au cours de laquelle 6 projets de loi défendus par le ministre de l`Administration territoriale et de de la Décentralisation, ont été adoptés.
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Le débat, qui a fini par se transformer en polémique, sur les primes et autres indemnités des membres du CNT ne cesse d’occuper le devant de la scène politique malienne depuis la semaine dernière. Tout est parti de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle en date du 18 Avril 2020 relatif à la loi organique portant indemnités, avantages et autres traitements des membres du Conseil National de Transition, CNT. En effet, les membres du Conseil National de Transition avaient adopté à huis- clos un projet de loi octroyant des salaires, indemnités et avantages à ses membres pour l’année 2024. Cette loi scélérate a été votée à l’unanimité de tous les membres du CNT présents à savoir 132 pour 0 voix contre et 0 abstention. La loi votée par les membres du CNT devrait servir de base légale pour couvrir les dépenses similaires engagées depuis la mise en place du CNT.

La Cour Constitutionnelle gardienne de la constitution avait été saisie par le CNT pour approbation de la dite loi organique. Cette dernière dans un arrêt datant du 18 avril 2024 l’a recadré en demandant une reformulation du texte original et des précisions chiffrées des montants desdits avantages, indemnités et autres traitements à attribuer aux membres du CNT. En attendant la reformulation desdits termes la polémique enfle en ville et sur les réseaux sociaux. Cette polémique a fini par devenir une guerre larvée entre les membres du CNT et certains citoyens auxquels deux des conseillers se sont attaqués. Pour de nombreux observateurs de la scène politique malienne cette polémique n’en vaut vraiment pas la peine étant entendu que le CNT, bien que non élu, joue pleinement le rôle des députés, donc ils méritent les mêmes émoluments que les parlementaires élus, à quelques exception près. Pourquoi leur faire ce procès d’intention alors même que les autres organes de la transition se la coulent douce. Le Président de la transition continue de prendre les mêmes indemnités que le Président IBK, ce dernier a été pour autant élu et voyageait beaucoup, à savoir 150 millions de F cfa, soit 1milliard 800 millions par an, sans compter les autres avantages. Quant au premier ministre il bénéficie d’au moins 75 millions de F CFA d’indemnités sans que cela n’émeuve personne. Pourquoi alors faire un procès d’intention au CNT en épargnant les autres organes de la transition ?



Pour les opposants de la transition à l’image des parties signataires de la déclaration du 31 Mars, les membres du CNT auraient dû d’abord jouer leur rôle de parlementaire en contrôlant non seulement l’action gouvernementale, mais aussi et surtout en légiférant, au lieu de se préoccuper de leurs propres intérêts. Les internautes n’en démordent pas. Pour certains les membres du CNT n’ont de la patrie que sur les lèvres, mais leurs comportements sont aux antipodes des actes purement patriotiques. Ils auraient dû s’inspirer de l’exemple des membres du CNT Burkinabè qui se sont contentés simplement des primes de session. Il n y a pas que les membres du CNT, mais toutes les autorités de la transition doivent prendre l’exemple sur le Burkina Faso dont les autorités ont fait preuve de don de soi et de sacrifices en réduisant drastiquement le train de vie de l’Etat. C’est pourquoi le peuple Burkinabè a accepté de contribuer volontairement à l’effort de guerre. Au Mali il serait très difficile pour les autorités d’envisager une telle initiative, car le peuple serait réticent et il avancerait comme prétexte le train de vie des autorités dans un pays en guerre.

En somme, si les membres du CNT n’ont nullement raison de revendiquer une certaine amélioration de leurs primes et autres avantages, il ne doit pas être également le dindon de la farce se livrant à un spectacle digne de l’opéra de Paris. Toutes les institutions, pardon, tous les organes en sont fautifs

Youssouf Sissoko
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