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Pharmacie populaire du Mali : Une dette de Plus de 33 milliards bloque l’approvisionnement
Publié le vendredi 3 mai 2024  |  L'alerte
Inauguration
© aBamako.com par A.S
Inauguration de l`entrepôt moderne de la Pharmacie Populaire du Mali
La Pharmacie Populaire du Mali a procédé à l`Inauguration de son entrepôt moderne, le 18 Juillet 2019
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La Pharmacie populaire du Mali (PPM) connaît une vraie rupture en médicaments. Cette situation est due à l’endettement à outrance jusqu’à concurrence de 33 milliards 744 millions 339 mille FCFA. La question est de savoir si les différentes dettes ont comme conséquence la mauvaise gestion de la structure par la direction générale.

Si rien n’est fait, les hôpitaux et autres centres de santé du Mali manqueront de médicaments. Et pour cause, de sources dignes de foi, les entrepôts de la Pharmacie populaire du Mali (PPM) sont en rupture de stocks. Les mêmes sources révèlent qu’étant criblée de dettes, la structure est redevable à plusieurs fournisseurs. Ceux-ci, ayant perdu confiance en la boîte pour n’être pas entrés en possession de leurs dus, ne sont plus dans la dynamique d’ajouter d’autres dettes à celles encore en souffrance.



Le rapport du dernier comité de gestion semestriel en date du 28 février 2024 informe que le montant total des dettes globales au 31 décembre 2023 s’élève à 33 milliards 744 millions 339 mille FCFA. Comme ces dettes sont liées à la fourniture de médicaments, l’endettement sous laquelle la structure risque de s’écrouler, concerne le département Finances-Comptabilité.

A savoir que les dettes sont de deux ordres : les dettes fournisseurs médicaments et les dettes fournisseurs hors médicaments. En ce qui concerne les dettes fournisseurs médicaments, elles doivent être payées pour les fournisseurs de médicaments à travers leurs sociétés. Ce sont des dettes colossales au regard des chiffres éloquents contenus dans le rapport.

A ce niveau, les gros clients ont de grosses dettes avec la Pharmacie populaire du Mali. Selon nos sources, à la société ASL-Mali, la PPM doit la somme de 2 milliards 371 millions 276 mille FCFA, à la Certec, 1 milliard 257 millions 169 mille 340 FCFA. IDA Fondation attend 1 milliard 176 millions 319 mille 944 FCFA, Médical Mali, 1 milliard 165 millions 662 mille 690 FCFA. Mission Pharma a avec la PPM la somme de 1 milliard 098 millions 168 mille 588 FCFA. En plus de ces gros fournisseurs, d’autres qui travaillent avec la Pharmacie populaire attendent leurs dus.

Au sujet des dettes fournisseurs hors médicaments, elles doivent revenir à ceux qui dotent la boîte de matériels bureautiques, de consommables, d’ordinateurs etc. Les frais de location des entrepôts à Sotuba pour la société Ba Issa Sadio Djigué font partie de cette catégorie de dette. Ils s’élèvent à la somme de 28 millions 320 mille FCFA.

Au sein de ce lot de gros clients figure l’Institut national de prévoyance sociale (Inps). De janvier 2019 à mars 2023, pour son contrôle régime général, la Pharmacie populaire du Mali lui doit la somme de 34 millions 756 mille 721 FCFA. Aussi, durant la même période, l’Inps a effectué le contrôle AMO. Ce montant est estimé à 13 millions 565 mille 450 FCFA.

Ce n’est pas tout ! La Pharmacie populaire du Mali doit au Laboratoire national de la santé (LNS) la somme de 25 millions 177 mille FCFA, à l’Energie du Mali, 16 millions 136 mille 563 FCFA, à l’Etablissement Danfaga Kéita, 14 millions 537 mille 860 FCFA, à Orange-Mali, 9 millions 345 mille 600 FCFA.

Ces dettes font qu’actuellement la Pharmacie populaire du Mali demeure sous-approvisionnée en médicaments. Avec le non-paiement de leurs dus, les fournisseurs refusent d’approvisionner la Pharmacie populaire du Mali depuis deux ans, si l’on en croit les sources proches du dossier. Si cette situation de rupture continue à avoir le vent en poupe, dans un futur proche, les centres sanitaires risqueront une pénurie de médicament.

Pour pallier ce drame imminent, les plus hautes autorités sanitaires doivent situer les responsabilités pour sévir au besoin. Ce, avant qu’il ne soit trop tard. « Mieux vaut prévenir que guérir », dit-on.

Bazoumana KANE
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