Au Mali, de plus en plus de personnes disparaissent et réapparaissent souvent sans aucune indignation. Comme si c’était normal. Personne ne bronche. Aucune enquête n’est ouverte. Comme si tout le monde savait, qui était le coupable et le craignait.
Depuis un certain temps au Mali, donner une opinion contraire à l’intérêt politique des autorités de la Transition, c’est courir un gros risque. Ceux qui s’entêtent le plus souvent sont enlevés un jour dans la plupart des cas. Les plus chanceux sont ceux qui ont reçu une plainte, qui ont comparu devant un parquet et se sont retrouvés sous mandat de dépôt.
Et pis, personne ne grogne. Ça ne fait mal à personne. C’est devenu chose normale. Comme dans les zones sous contrôle terroristes, les gens sont élevés comme des poussins. Personne ne dit mot. Jamais le parquet n’ouvre officiellement d’enquêtes. Où sommes-nous en train d’aller ? Un totalitarisme qui ne dit son nom ? La question reste posée.
La plupart de ceux qui donnent des opinions contraires ont fui le pays. Parmi elles, on peut citer, les Malick Konaté, Bouba Fané, Boubacar Kéita et autres. Et beaucoup d’autres ont été enlevés, tels qu’Aliou Touré, Idriss Martinez, Mohamed Dramé, Mohamed Dicko de la Jeunesse de Taabital Pulaku. Le dernier en date est Amara Bathily, un jeune activiste, il y a quelques jours.
Les autres ont la peur au ventre, Sékou Konaté, ne s’en cache pas : “Souvent ce sont mes proches qui me font peur. Ils m’appellent et me disent de me méfier. J’ai vraiment peur souvent”. Il est soutenu par Maïmouna Phénix. “J’ai été menacée des fois. J’ai été même obligée d’arrêter de donner mon opinion sur Facebook”, confirme-t-elle.
La justice ne doit-elle pas hausser le ton sur ces pratiques ? Car elles rendent le pouvoir protecteur et seule garantie contre l’abus. Et cela, les conséquences sont connues. Ceux qui sont au pouvoir feront tout pour y rester. Ceux qui n’y sont pas feront tout pour y venir. D’où, l’anarchie. La justice doit faire revenir les coupables et complices de ces enlèvements à la République pour le triomphe de l’Etat de droit. Que ça s’arrête !