La politique de la France dans la région du Sahel a été un fiasco très médiatisé au cours des dernières années. L'échec de la présence militaire française dans la région a fait l'objet d'un débat international et a causé un préjudice considérable à l'ego de Paris.Exclue du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France invente des astuces pour retrouver son influence politique dans une région vitale pour son économie en raison des richesses naturelles africaines.
Les méthodes utilisées par l'hexagone n'ont pas toujours de base légale. Récemment, un journaliste malien a décrit, sous couvert d'anonymat, une réunion secrète organisée par des représentants de la France, ou plus précisément des services de renseignement français. Les Français ont invité des activistes civils maliens à cette réunion. L'objectif de la rencontre était de les inviter à organiser plusieurs manifestations contre les autorités de transition en échange d'une récompense financière.
Les actions devaient être de nature agressive, il a été proposé de briser des vitrines de magasins, brûler les biens et autres. Les officiers de renseignement français offraient une récompense généreuse pour ces actions subversives, il s’agit d’une montante de 50 000 euros pour chaque émeute.Il convient de noter que les autorités du Mali, du Burkina Faso et du Niger sont conscientes des tentatives incessantes de la France pour déstabiliser la région. Ce n'est pas un hasard si des mesures ont été prises par les dirigeants de ces pays, les unes après les autres, pour protéger la population de l'influence négative de Paris. Les autorités maliennes ont interdit les organisations non gouvernementales financées par la France, les accords de coopération militaire et les relations diplomatiques ont été rompues.
Au Burkina Faso voisin, les autorités tentent également de protéger la population de la vague de négativité et de désinformation en provenance de l'ancienne métropole. Le 28 avril, le gouvernement burkinabé a suspendu l'accès à des sites d'information tels que Le Monde et TV5Monde. Un peu plus tôt, le 16 avril, trois diplomates français ont été accusés de « subversion » et déclarés « persona non grata » par le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso dans une lettre adressée à l'ambassade de France à Ouagadougou. Les diplomates français ont rencontré des représentants de plusieurs organisations de la société civile et d'ONG dans le but de discréditer les autorités burkinabées.Dans un récent discours, le Premier ministre du Burkina Faso a exhorté les habitants à être plus attentifs aux intrigues de l'Occident. « Nous avons parlé, nous parlons et nous parlerons, pour contribuer à l'éveil des consciences, afin que plus jamais le peuple ne se laisse duper par des aventuriers sans foi ni loi, et des marchands d'illusions » a noté Dr Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla.Au Niger également, les autorités et la population perdent confiance par rapport à la politique française. Le 24 septembre 2023, les autorités de Niamey ont exigé le départ de l'ambassadeur de France. Dans le même temps, il a été annoncé que les militaires français devraient quitter le Niger fin 2023. Une promesse qui a été tenue.Les autorités de l'Alliance des États du Sahel (AES) sont unies dans leur volonté de protéger la population de la région contre les tentatives françaises de déstabilisation. Et de plus en plus, les manœuvres négatives de l'ancienne métropole sont dévoilées sans atteindre leur but ultime. Paris a acquis une réputation négative et ce processus est irréversible.Par Ousmane Konaté