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Chambre des mines du Mali: Comment le Président a-t-il fait main basse sur l’organisation consulaire pendant 13 ans ?
Publié le mercredi 8 mai 2024  |  Nouveau Reveil
Présentation
© aBamako.com par A S
Présentation du programme de l`encadrement de l`orpaillage au Mali
Bamako, le 26 Février 2015, la Direction Nationale de la Géologie et des Mines à abrité la présentation du programme de l`encadrement de l`orpaillage au Mali
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Un sage écrivain malien de renommée mondiale disait que : "Le pouvoir, c'est comme de l'alcool. Plus tu prends une gorgée, plus tu as encore cette folle envie encore et encore jusqu'à ce que s'en suive l'ivresse". Cette citation sied bien à Abdoulaye Pona, Président de la Chambre des mines dont le mandat est expiré depuis 2016, mais qui manoeuvre pour toujours pour rester à la tête de l'organisation.
Au Mali, semble-t-il, quand on accède à la tête d'une organisation faîtière ou consulaire, on en fait une propriété et du coup céder sa place devient un problème. Ainsi, on constate des Présidents d'organisation, régnant pendant plus d'une décennie
voire un quart de siècle, qui ne sont pas prêts à céder leur fauteuil même s'ils n'ont pas de résultats positifs. Les exemples sont nombreux et existent dans tous les secteurs : syndicalisme, sports, société civile, chambres consulaires. La chambre des mines ne fait pas exception à cette règle. En effet depuis sa création, elle est dirigée en 2004, par Abdoulaye Pona. Malgré la fin de ses différents mandats, il reste toujours à la tête de l'institution. Malgré tout, il est toujours à la tête de l'institution consulaire !
A titre de rappel, le 24 février 2016, prenait fin le mandat de M. Pona. Les textes précisent que : « Lorsque les élections n’ont pas lieu à terme échu, le mandat de l’Assemblée consulaire et du Bureau de la Chambre des Mines est prorogé par arrêté du ministre de tutelle pour une période maximale de six mois. A l’issue de ce délai, si l’élection n’a toujours pas lieu, il est instruit un collège transitoire qui fait office de Bureau » . Conformément à cette disposition, le ministre des Mines de l’époque, par Arrêté, a prorogé de six mois le mandat et par décret, instruit la mise en place d'un collège transitoire. Ces décisions du Ministre ont été attaquées en justice auprès de la Cour suprême par Pona. En début août 2016, la Cour a annulé les textes qui, selon elle, sont en porteà faux avec la loi portant création de la Chambre des Mines. Donc M. Pona devrait rester à la tête de la Chambre des Mines du Mali jusqu’à la mise en place de la Commission de relecture.
Une mise en place qui a abouti à l’adoption en 2018 du Décret n° 2018-0656/PRM du 08 août 2018 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Chambre des mines.
Auréolé de sa victoire en justice, Abdoulaye Pona, baron du parti Adéma Pasj, refuse toujours de convoquer une assemblée élective pour le renouvellement du bureau de la chambre des mines.
Qui le protège ? En tout cas, les acteurs du secteur minier espèrent encore, et restent convaincus d’une très proche future réaction de la part du chef du département des mines. Et cela pour éviter une prochaine crise au sein de cette organisation.
Composée de cent (100) membres titulaires et de cent (100) membres suppléants tous élus pour 5 ans, la chambre des mines est une institution consulaire créée par la loi n°04-006 du 14 janvier 2004 qui la définit comme un établissement public à caractère professionnel dont la personnalité́ morale et de l’autonomie financière. Elle est placée sous la tutelle du Ministère chargé des Mines.
Selon le décret n° 2018-0656/P-RM du 8 août 2018 fixant son organisation et ses modalités de fonctionnement, l’Assemblée consulaire est l’organe délibérant de la Chambre des Mines.
Par Youssouf Konaré
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