Déjà une semaine que le livre à polémiques du Dr CHOGUEL MAIGA, actuel Premier ministre du Mali, est sorti. Le lancement a eu lieu à la Maison de la Presse. Et depuis des voix de cadres du Mouvement Démocratique se sont levées pour remettre en cause son contenu. Car d’après eux, certains faits et récits contenus dans l’ouvrage s’avèrent faux. Certains citoyens aussi critiquent négativement les faits relatés et surtout son esprit qui ne serait pas favorable à la décrispation de la crise aiguë que traverse le Mali. Mais le livre de Choguel est déjà publié. Désormais, toutes les interrogations se résument au souci du contexte.
En effet, la situation de crise née depuis 2012, a eu des conséquences très fâcheuses sur la nation malienne toute entière. Surtout, avec la prise des 3/4 du territoire national par les mouvements rebelles et alliés d’alors. Pire, le « djihadisme » et le terrorisme ont mis totalement en mal la sécurité du pays et des populations. Les pouvoirs successifs d’Amadou Toumani TOURE et d’Ibrahim Boubacar KEITA ne sont pas parvenus à les maîtriser ni les neutraliser. Ça n’est qu’avec l’arrivée au pouvoir des militaires qui à carrément fait changé les donnes. Les acteurs sociopolitiques nationaux et internationaux, ont été soumis au respect du principe de la souveraineté nationale du Mali. Et dans cet esprit, le Mali du pouvoir transitoire, s’en est approprié toutes les questions politiques de sorte que beaucoup d’accords de coopération, notamment militaires, ont été dénoncés. L’on a ainsi assisté au retrait et au départ des troupes de l’armée françaises et bien sûr, de celles de la Mission des nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). De même qu’il faut noter la rupture du Mali d’avec la CEDEAO.
Désormais, l’armée nationale est confortée dans sa mission régalienne. Aujourd’hui, elle est présente sur l’ensemble du territoire national, en l’occurrence avec la récupération de la région de Kidal, longtemps restée aux mains des mouvements armés rebelles et associés. C’est dans contexte que les autorités de Transition ont décidé de ramener les filles et les fils de la nation autour du dialogue aux fins de la consolidation du tissu social et du renforcement de la cohésion nationale, pour la paix et la réconciliation nationale. Les rencontres ont déjà eu lieu dans les cercles, communes, régions et à l’extérieur dans les représentations diplomatiques. L’objectif est de pouvoir mettre tout le monde ensemble pour sauver le pays et revenir à l’ordre constitutionnel normal.
À l’image des Assises nationales, le Dialogue Inter-Maliens, entend ramener la paix et la cohésion sociale. Mais voilà qu’est apparu un livre qui relate des histoires qui épinglent les vivants mais aussi les morts. Pourquoi avoir choisi cette période du Dialogue Inter-Maliens, pour sortir un livre dont le contenu est déjà source de toutes les polémiques, voire de tensions entre les Hauts Cadres et Commis de l’Etat ? Pourquoi sortir un livre dont le contenu n’est pas rassembleur ? Pourquoi publier un livre qui divise les citoyens alors que le président de la Transition compte rassembler les filles et les fils de la nation, à travers ce dialogue ?.
Une chose est, de toute façon, évidente, le moment de la publication du livre du PM est mal choisi et même très mal choisi. L’auteur ne chercherait-il pas à régler des comptes politiques avec des adversaires ? Dans l’affirmative, il aurait alors grandement servi à diviser davantage la classe politique malienne. Toute chose qui tranche avec la stratégie du président de la Transition qui ne cesse de déclarer qu’il œuvre à unir les filles et les fils du pays.