Alors que sa nomination au poste de premier ministre, après un combat épique au sein du M5 RFP, avait suscité un immense espoir et a été considérée comme une véritable rectification de la transition, le PM Choguel K Maiga passe aujourd’hui pour être le plus controversé premier ministre de l’histoire du Mali démocratique. Ses bourdes, sa boulimie du pouvoir, sa haine vis-à-vis du mouvement démocratique et ses multiples errements font de lui le PM le plus incapable de rassembler les maliens. Comme si ces tares ne suffisaient pas il en a encore rajouté en publiant un livre autobiographique a l’allure d’un pamphlet avec la seule volonté de falsifier l’histoire récente de notre pays. Avec ce livre qui sonne comme un règlement de compte, le PM vient de se disqualifier encore pour être cet homme d’Etat capable de rassembler les maliens. Il se serait d’autant plus disqualifié d’être l’interlocuteur de la classe politique, que pour la bonne marche de la transition sa place n’est plus la primature. Au regard de toutes les erreurs commises par Choguel K Maiga, Assimi Goita va-t-il continuer à lui faire confiance ? Le dialogue inter maliens ne pourrait-il pas être ce bon prétexte pour procéder à un toilettage ? Les réactions contre son livre ont-elles été à la hauteur des graves contre-vérités alléguées ?
De l’avènement de la démocratie en 1991 à aujourd’hui, si un opposant a bénéficié des privilèges de la démocratie au Mali c’est bien Dr Choguel K Maiga. Deux fois ministres sous ATT, avant de devenir le Directeur Général de l’une des structures les plus juteuses, à savoir l’AMRTP. Ensuite ministre porte-parole du gouvernement sous IBK avant d’en être le bourreau pour le chasser du pouvoir. C’est encore sous la démocratie qu’il a été autorité à créer son parti alors même que son régime, celui du dictateur Moussa Traoré a refusé cela à d’autres. Nommé premier ministre après le coup d’Etat dit de la rectification, par le colonel Assimi Goita, Président de la transition, Dr Choguel K Maiga a commencé a déroulé son agenda, celui de démolir le mouvement démocratique en s’attaquant au premier symbole de la démocratie au Mali, à savoir Alpha Oumar Konaré. En effet, dans une sortie médiatique comme il sait bien le faire, il a eu le toupet d’affirmer que tous les anciens Présidents du Mali ont fait beaucoup pour l’armée et l’école en ignorant superbement Alpha Oumar Konaré. A la question du journaliste de savoir pourquoi n’a-t-il pas fait allusion à Alpha Oumar Konaré, il a répondu dans un ton ironique qu’Alpha a détruit l’armée et l’école malienne. Comme si cette sortie malencontreuse, inopportune, malveillante ne suffisait pas, le PM a encore fait feu de tout bois en publiant un livre polémique, intitulé le Mali,….ma vie !. A chacune de ses sorties il ne fait plus l’économie de son temps pour démolir le mouvement démocratique et surtout la démocratie. Il n’a jamais cessé de jeter à la figure des membres du mouvement démocratique cet ironique qualificatif des patriotes sincères et des démocrates convaincus. C’est véritablement à la primature qu’il a déroulé son machiavélique projet de dénigrement et même de démolition de la démocratie. Son énième et certainement dernière tentative infructueuse de saper les prouesses de la démocratie est la publication d’un controversé livre dans lequel il s’est encore une fois de plus attaqué aux symboles de la démocratie, comme l’ancien PM Zoumana Sacko et l’ancien Président Alpha Oumar Konaré. Il se souviendra très longtemps de ces deux répliques, celle de l’ancien PM Zoumana Sacko et la réplique de l’ancien ministre et secrétaire général de l’ADEMA- PASJ, Yaya Sangaré. Dans l’une comme dans l’autre les réactions ont été à la hauteur des invectives contenues dans le livre que Yaya Sangaré qualifie de Machin.
Au regard de toutes les erreurs commises par Choguel K Maiga, Assimi Goita va-t-il continuer à lui faire confiance ?
Jamais les maliens n’ont été autant divisés que sous la transition. En effet, si tant est que le Président de la transition veut rassembler les maliens autour des objectifs de la transition, il ne doit nullement pas accepter de laisser certains à la touche. Le rassemblement n’étant plus possible avec le Pm actuel à la tête du gouvernement, il lui serait loisible de faire un autre choix. Cette denrée rare doit remplir prioritairement trois critères majeurs : un homme qui a un carnet d’adresses bien fournis, qui n’est pas clivant, mais qui a ses entrées dans les états-majors des partis politiques et enfin un homme compétent, intègre et surtout désintéressé. Le » plus tôt serait le mieux car le pays est à l’arrêt.
Le dialogue inter maliens ne pourrait-il pas être ce bon prétexte pour procéder à un toilettage ?
Tout porte à croire que les trois tentatives infructueuses du PM Choguel K Maiga pour rencontrer la classe politique était une mission a lui assignée par le Président de la transition afin qu’il convainc les partis politiques à venir prendre la place qui est la leur au Dialogue Inter Maliens. Après cet échec cuisant à rassembler ses camarades politiques que reste-t-il au PM si ce n’est pas la démission pour sauver son honneur, à défaut il revient à celui qui a signé son décret de l’abroger pour donner la chance à un autre cadre malien pour rassembler. Le Colonel Président Assimi Goita aura tout à gagner en se débarrassant de Choguel qui devient plus un problème qu’une solution. En tout cas si tant est qu’Assimi Goita ne veut pas être le complice du bourreau démolisseur de la démocratie il doit agir pour siffler la fin de la récréation. Vivement un nouveau PM moins clivant et en phase avec la démocratie.
En définitive, le Mali est à la croisée des chemins. Empêtré dans une crise multidimensionnelle depuis 2012, le pays de Soundiata Keita a besoin d’une thérapie de choc pour le remettre sur ses quatre jambes. Pour ce faire un rassemblement national est nécessaire voire indispensable pour y parvenir. Le Mali doit se réconcilier avec lui-même et il ne manque pas de ressources humaines compétentes pour parvenir à cette union sacrée, il suffit qu’il y ait une volonté politique affichée.