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Ousmane Issoufi, Aminata Dramane et Boubacar Sow: Ces trois personnalités vont-elles être les bourreaux de la démocratie ?
Publié le lundi 13 mai 2024  |  L'Alternance
Conférence
© aBamako.com par MS
Conférence de presse du Triumvirat du Dialogue Politique Inclusif
Bamako, Le 17 juillet 2019 dans la salle de conférence du Médiateur de la République. Installé le 25 juin 2019 par le président de la République, le Triumvirat en charge de la facilitation et de la conduite du Dialogue Politique Inclusif, a rencontré les hommes des médias dans le cadre d`une conférence de presse au cours de laquelle il a parlé des rencontre entre les anciens présidents, anciens premiers ministres et forces vives
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Triés à la volée parmi les 146 membres qui composent le comité de pilotage, ces trois personnalités de par leur parcours et du rôle qu’elles ont joué pour la promotion de la démocratie, ont attiré notre attention après avoir découvert les multiples recommandations issues du dialogue inter maliens.

L’ancien PM Ousmane Issoufi Maiga, l’ancienne ministre de la Culture Aminata Dramane Traoré et le
technocrate maison du ministère de l’administration territoriale et de surcroit ancien Directeur National
de l’Administration territoriale, Boubacar Sow, ont surpris désagréablement plus d’un malien, en acceptant la mise en mal de notre précieux bijou qu’est la démocratie.

En effet, elles ont laissé passer des recommandations faites à dessein pour saborder la démocratie
malienne pourtant acquise au prix d’énormes sacrifices. Ces trois personnalités au parcours séduisant viennent d’écrire l’une des pages les plus sombres de leur parcours politico-administratif en étant complices de la mise entre parenthèses de la démocratie au Mali. La plupart des recommandations issues du Dialogue Inter maliens, DIM, sont démocraticide et attentatoires à la liberté d’association
et d’expression. En acceptant de cautionner la mise en mal de la démocratie ces trois personnalités n’ont-elles pas cédé à la tentation du gain facile au détriment de l’honneur ? Sont-elles conscientes de l’ampleur du dégât que les recommandations du DIM vont causer sur la démocratie ? Ont-elles pensé au tribunal de l’histoire ?

Si au départ l’objectif recherché en organisant ce dialogue était la restauration de la paix, la Réconciliation nationale et la cohésion sociale par une appropriation nationale de la gestion de la crise malienne, sans interférence étrangère. Ensuite avec comme finalité permettre au peuple malien de recourir aux mécanismes endogènes de prévention, de gestion et de règlement des conflits afin de trouver des solutions consensuelles aux problèmes qui assaillent notre pays. La conclusion, en réalité,
a été la prorogation de la transition de 2 à 5 ans avec la possibilité pour le Colonel Assimi Goita
d’être candidat et surtout la mise entre parenthèse de la démocratie avec des recommandations
liberticides et démocraticide. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir comment ceux qui ont contribué dans un passé récent à faire la promotion de la démocratie et qui ont bénéficié des privilèges de cette même démocratie pourraient accepter d’en être les bourreaux.

Ces trois figures emblématiques du landernau politico-administratif viennent de poser un acte
gravissime pour la postérité, en étant acteurs ou complices de la mise en mal de la démocratie.

Qu’il soit dit en passant deux des trois personnalités, à savoir Ousmane Issoufi Maiga et Aminata Dramane Traoré ont été les principaux artisans du dialogue national inclusif organisé sous IBK. C’est eux qui constituaient le triumvirat avec l’ambassadeur Cheick Diarra. Et pourtant aucune des résolutions encore moins de recommandations du DNI n’ont mis en cause aucune des libertés comme c’est le cas
aujourd’hui.

En acceptant de cautionner la mise en mal de la démocratie, ces trois personnalités n’ont-elles pas
cédé à la tentation du gain facile au détriment d' l’honneur ?

Si ces hommes et femme avaient pesé de tout leur poids pour empêcher que certaines recommandations figurent dans le document final du DIM on les aura applaudi, mais selon nos
enquêtes ils ne se sont opposés à aucune des recommandations, même celles qui sont démocraticide d’où l’incompréhension de leurs admirateurs. La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir comment ceux qui ont fait la fierté de la nouvelle génération malienne et même africaine, par leur rigueur, leur intégrité morale, leur sens de la partie, leur désintérêt pour le pouvoir, peuvent-ils accepter
d’écrire cette page noire de leur carrière politico-administrative ? Ousmane Issoufi Maiga, Aminata Dramane Traoré et Bouba- car Sow font l’objet des critiques souvent acerbes d’une frange importante de l’opinion. Ils n’ont pas fait preuve d’audace en se désolidarisant de cette entreprise de démolition de la démocratie. Leur acte est synonyme de forfaiture voir de déception vis- à-vis de tous les adeptes de la démocratie et même de tous ceux qui avaient de l’estime pour eux.

Ces trois personnalités sont-elles conscientes de l’ampleur du dégât que les recommandations du DIM
vont causer sur la démocratie ? Ont-elles pensé au tribunal de l’histoire ?

Dévié de sa trajectoire, le Dialogue Inter Maliens n’a servi qu’à légitimé encore les auteurs du coup d’Etat et à leur permettre de continuer leur aventure au grand dam du peuple qui broie aujourd’hui du noir. Tous ceux qui ont contribué à donner un nouveau bail aux auteurs du coup d’Etat se rendent coupable de forfaiture contre le peuple et n’échapperont pas au tribunal de l’histoire dont le jugement
est non seulement sévère ; mais aussi il est sans appel. Ousmane Issoufi Maiga, Aminata Dramane Traoré et Boubacar Sow porteront désormais sur leur conscience cette tache noire, celle d’avoir cautionné la perpétuation du régime d’exception aux antipodes de la démocratie.

En somme, la nouvelle génération est sans repère au Mali. Ceux qui, hier faisaient notre fierté ont tous cédé à l’appât du gain facile. Quel est le jeune malien, voire africain qui n’était pas fier de l’ancienne ministre de la culture Aminata Dramane Traoré, pour ses prises de position audacieuses contre l’impérialisme et le néocolonialisme occidental ? Quel est le jeune malien qui n’aspirait pas à être comme
Ousmane Issoufi Maiga alias Pinochet, réputé être un homme de rigueur et intègre ? Enfin qui n’ambitionnait pas d’avoir la même compétence, la même technicité et le même engagement au travail que Boubacar Sow dont le nom était synonyme d’intelligence et du travail bien fait. Les hommes qui ont marqué l’histoire, en bien comme en mal, l’ont fait souvent avec un seul geste.

Youssouf Sissoko
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