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Au-Délà de ressasser les vieux souvenir du 11 Mai 1997: On aimerait bien voir Mountaga Tall se prononcer sur l’anarchie qui règne présentement au Mali
Publié le lundi 13 mai 2024  |  Le Soir de Bamako
Conference
© aBamako.com par A S
Conference de presse du Candidat Mountaga Tall
Bamako, le 09 juillet 2018 le candidat Mountaga Tall a tenu une conference de presse
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S’il importe peu aujourd’hui de savoir si Mountaga Tall continue toujours de soutenir la transition après l’épisode du bras de fer avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, il serait par contre plus enclin et judicieux qu’il se prononce, quelle que soit sa position, sur les dérives qui ont cours dans notre pays, au lieu de ressasser les vieux souvenirs du 11 mai 1997. Cela est d’autant plus vrai que des maliens s’interrogent sur son silence si assourdissant dans l’anarchie qui règne au Mali !

Le « 11 MAI 1997 a été sans conteste « une tâche noire et une page sombre pour le Mali », le Président Alpha Oumar KONARÉ et son Premier ministre IBK (Paix à son âme) ayant décidé de « maintenir l’élection présidentielle initialement fixée au 11 MAI 1997, et cela quelques semaines après l’annulation pure et simple de l’élection législative sur toute l’étendue du territoire pour fraudes massives et absence de listes électorales.

« Tous les candidats de l’opposition s’étant retirés, AOK, accompagné par le seul Mamadou Maribabrou DIABY, est proclamé réélu dès le 1er tour avec 95% des voix. Le taux de participation était insignifiant.L’opposition qui proteste dans la rue est violemment réprimée et ses dirigeants arrêtés et emprisonnés.Parmi eux Almamy SYLLA, Seydou Badian KOUYATÉ, Mamadou Lamine TRAORÉ, Colonel Youssouf TRAORÉ (Paix à leurs âmes), Fanta Mantchini DIARRA (Présidente des Femmes du CNID-FYT), Choguel MAÏGA et moi-même…

Après le Camp 1 ou la fenêtre de ma cellule a été soigneusement scellée (Photos 1 et 2), je suis transféré à Koulikoro puis déporté à Kita avec juste un petit baluchon, à l’insu de tous, y compris de ma famille qui m’y rejoint le surlendemain. Ce fût dur !Je relaterai en une autre circonstance mes conditions de détention difficiles (Photo 3) mais enrichissantes dans une prison avec de grands criminels dont certains très lourdement condamnés (Photo 4). Et aussi de mon retour mouvementé à Bamako.

Et du « Tour de Bamako », assis sur une caisse de munitions à l’arrière d’un véhicule (les anciens de la Gendarmerie doivent se rappeler les « Voltigeurs ») dont la bâche avait été enlevée pour mieux exposer « l’oiseau dans la cage » (expression employée quand j’ai été arrêté et embarqué manu militari dans un véhicule).Nous avons tous bénéficié de non-lieux et notre honneur a été lavé.

Merci aux centaines de personnes qui ont fait le déplacement à nos lieux de détention.Ce bref rappel est pour l’Histoire et la Vérité. Alhamdulilah, je n’ai ni rancune à fortiori haine ou intention de vengeance.Juste la volonté tenace de continuer à servir le Mali.Merci à ALLAH, le Très Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux », nous rappelle Me Mountaga Tall.

Un récit funeste qui rappelle pourtant des pratiques en cours depuis le coup d’Etat du 18 août 2020, et sur lesquelles on entend peu de « démocrates et républicains convaincus » du Mouvement démocratique se prononcer.

Encore que c’était mieux en 1997, car il y avait au moins un semblant de démocratie, avec quelques fois des décisions courageuses comme l’annulation des résultats des législatives en avril de la même année par la Cour Constitutionnelle dirigée par un Adémiste bon teint que Me Mountaga Tall ne dit pas !

Avec les dérives totalitaires en cours matérialisées par des arrestations extra-judiciaires, la dissolution de partis et associations, la suspension des activités des partis politiques, que font aujourd’hui les démocrates et patriotes convaincus des années de braise, dont Me Mountaga Tall ? Que font-ils de la démocratie, de la res-publica et de ses nobles valeurs, du multipartisme intégral, tous réduits aujourd’hui à leur simple expression dans notre pays ? Que veut-on léguer aux générations futures ?

Voilà autant de questions interpellent nos démocrates sincères et patriotes convaincus, car il est inconcevable et impardonnable qu’ils ferment les yeux sur les dérives actuelles en cours, alors qu’ils n’ont pas hésité une seconde à combattre des régimes démocratiques auxquels ils ont presque tous participé !

MAIMOUNA DOUMBIA

Soir de Bamako
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