La persistance de la crise trésorière est en passe de faire le bonheur de faussaires en tous genres, particulièrement les trafiquants de faux billets. Ils abondent de plus en plus sur le marché financier informel et parviennent à déjouer la vigilance de plusieurs usagers. Ces derniers déchantent très souvent avec le retour de certains de leurs billets de banque par les vendeurs les plus avisés. Rien ne passe par exemple par les mailles des pharmacies et stations à essence, par exemple, tandis que les échanges les moins formels constituent un créneau naturel de propagation des faux-billets. Or il se trouve que l’activité économique se déroule essentiellement sur le terrain de l’informel plus propice, à cause de la complexité des relations entre les autorités maliennes et la BECEAO. Ce qui explique d’ailleurs la nette prédominance des coupures usées sur les billets de banque neufs même dans les opérations bancaires où les émissions de la banque centrale sont de plus en plus absentes des caves. Il en résulte que les fausses vagues de faux billets échappent au mécanisme habituel de leur détection et arrivent à inonder le marché aux dépens des usagers. Même les guichets y contribuent.