La confusion c’est le climat qui a prévalu à Bamako lundi et mardi deniers. Des tirs nourris de militaires en bérets verts d’une part et rouges de l’autre, à l’Ortm, à l’aéroport de Sénou et à la garnison de Kati, sans qu’on en sache de façon claire les tenants et des aboutissants. Des échanges de tirs qui ont semé panique et psychose au sein de la population.
C’est aux environs de 19 heures, lundi dernier que des tirs nourris ont éclaté à Bamako. Selon les premières informations, des éléments du Régiment des commando-paras (Rcp) de Djicoroni para ont tenté de prendre l’Ortm pendant que d’autres tirs se faisaient entendre sous la colline de Koulouba. Dans le même temps, l’aéroport Bamako-Sénou et le camp de Kati, quartier général du Cnrdre, aussi, ont été simultanément attaqués selon de nombreux témoins. Les tirs ont continué toute la nuit. Mardi matin, un communiqué diffusé par le CNRDRE à l’Ortm déclarait que les éléments de la junte maîtrisaient la situation.
C’est le lieutenant Mohamed Issa Ouédraogo, en français, et le vice président de la Copam, Adama Traoré, en bamanan, qui ont expliqué aux téléspectateurs que les trois sites : l’Ortm, la garnison de Kati et l’aéroport de Bamako-Sénou ont été attaqués par des éléments du Rcp et des forces internes obscurs qui ont été repoussés.
Certains parmi les assaillants, selon la déclaration, ont été faits prisonniers. Le lieutenant Mohamed Issa Ouédraogo a affirmé : ‘’ tous ceux qui sont, de près ou de loin, impliqués dans l’accomplissement de cet acte odieux à l’endroit du peuple malien, seront recherchés et traduits devant les juridictions compétentes. ‘’ Des tirs sporadiques continuaient à se faire entendre, notamment à Bamako et vers le RCP, à Djicoroni, pendant toute la journée d’hier, mardi. On apercevait, aussi, face à l’Ortm, des Brdm.
Selon des sources hospitalières, les attaques auraient fait une quinzaine de morts et une quarantaine de blessés. Vers 15 heures, hier, le capitaine Amadou Haya Sanogo est apparu à l’Ortm pour indiquer que ces attaques ont été perpétrées par des éléments du Rcp et des mercenaires. Il a lancé un appel aux militaires qui ne sont pas dans leur garnison pour qu’ils rejoignent les postes de gendarmerie. ‘’ Cela va faciliter les choses ‘’, a-t-il soutenu. Il a demandé à la population de garder son calme, car, tout était sous contrôle. Répondant à la presse qui l’interrogeait, il a affirmé que l’Accord-cadre reste en vigueur. Il a souligné que le président de la République, le gouvernement et l’Assemblée nationale, aussi, étaient en place. Toujours à propos des attaques, il a ajouté : ‘’ c’est un problème interne qu’on gère. ‘’
A la suite de son intervention, le ministre de la Communication, de la poste et des nouvelles technologies, porte- parole du gouvernement, Hamadoun Touré, a fait savoir que toutes les mesures seront prises en vue d’un retour à la normalité. ‘’ Chaque Malien, a-t-il dit, doit se convaincre que la violence n’est pas la solution ‘’. Il a indiqué que le gouvernement s’attelle à la tâche de parachever le retour à la vie constitutionnelle, le rétablissement de l’autorité de l’Etat et de la démocratie, y compris au Nord du Mali. Hier, vers 18 heures, le calme revenait progressivement à Bamako et on apprenait que le Rcp serait sous le contrôle du Cnrdre.