PolitiqueLe Ministre Kassogué annonce une session spéciale de la cour d’assise pour purger les dossiers de corruption: Mme Bouaré Fily Sissoko bientôt fixée sur son sort
S’achemine-t-on vers le dénouement dans ces dossiers qui n’ont que trop duré ? Mme Bouaré Fily Sissoko sera-elle finalement fixée sur son sort à l’issue de la cour d’assises spéciale annoncée par le ministre de la Justice, Mahamadou Kassogué, si cour d’assise spéciale il y a, car le même ministre avait annoncé une cour de ce genre dont les premières audiences devraient s’ouvrir à partir du 29 janvier. Une cour d’assises spéciale qui devait être entièrement consacrée aux dossiers des ristournes des cotonculteurs, de Securiport, de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires dans lequel Mme Bouaré Fily Sissoko est citée. Espérons que cette fois-ci ce sera bon !
Il y a quelques mois, le Procureur Général près la Cour Suprême du Mali se prononçait, sur les antennes de l’ORTM, sur l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires sous l’ancien régime. Et pendant qu’on s’attendait à ce qu’il annonce un dénouement de cette affaire qui frappe de plein fouet certains, comme l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, privée de sa liberté depuis bientôt trois ans, il avait plutôt fait de nouveaux déballages dans le dossier, avec à la clé de grosses sommes d’argent en jeu !
Un nouveau rebondissement donc dans cette affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires qui a motivé l’interpellation de plusieurs personnalités de l’ancien régime, dont le défunt Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, mort en détention le 21 mars 2022, et celle de Mme Bouaré Fily Dabo Sissoko, incarcérée depuis le 26 août 2021 et toujours maintenue en détention après son refus de payer la caution destinée à sa liberté provisoire estimée à 500 millions de FCFA.
Elle s’est cependant vue, à plusieurs reprises, refusée sa demande d’ouverture de son procès pour la manifestation de la vérité.
L’ancien ministre et ancien Directeur de cabinet d’IBK, Mahamadou Camara, interpellé et incarcéré lui aussi dans le même dossier, a cependant bénéficié, en mars dernier, d’une liberté provisoire pour avoir payé la caution de 500 millions de francs CFA. Chose que Mme Bouaré Fily Sissoko refuse, puisque assimilable à une preuve de culpabilité alors qu’elle ne se reproche rien, mais aussi parce qu’elle n’a pas d’argent à sa disposition pour ce faire !
Sur « l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires », nous savons, de par le Procureur Général de la Cour Suprême, que les montants de « 17 milliards, souvent de 19 milliards ou de 20 milliards de FCFA » avancés étaient bien en deçà de la vérité des faits. Pour rappel, ces marchés ont été attribués pour un montant de 69 milliards de FCFA dont une estimation provisoire de 56 milliards de FCFA d’atteinte aux deniers publics au détriment de l’État. Une information judiciaire a été ouverte contre les personnes citées dans le dossier.
A cet effet, le Procureur avait annoncé que des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre plusieurs personnalités qui sont hors du pays. Il s’agit entre autres du dernier Premier ministre sous le régime du feu IBK, Boubou Cissé, des anciens ministres Moustapha Ben Barka (actuellement Vice-président de la Banque Ouest Africaine de Développement) Tiéman Hubert Coulibaly, Mamadou Igor Diarra (Directeur Régional chez Group Bank of Africa), les hommes d’affaires Babaly Bah (ancien DG de la Banque Malienne de Solidarité), Sidy Mohamed Kagnassi, Amadou Baïba Kouma, Nouhoum Kouma, Soumaila Diaby et Mamadou Lamine Diakité.
Le dossier de l’avion présidentiel et des équipements militaires est l’un des gros scandales du Mali démocratique, avec des implications qu’on ignorait dans notre pays. En effet, pour rappel, le Mali acquiert le Boeing 737 en mars 2014 aux USA. L’acte de vente est signé le 20 mars 2014 à Oklahoma entre la République du Mali et Wells Fargo, une grande banque Américaine qui était en possession du titre de propriété de l’aéronef. Cependant, les enquêtes ont relevé que c’est une société écran du nom de Mali BBJ Limited basée à Aruba dans les Caraïbes qui fait une demande d’exportation de l’avion auprès des autorités Américaines.
Une société montée deux semaines auparavant à Oranjestad sur l’île d’Aruba, un paradis fiscal.
L’opacité autour du coût réel de l’avion et le manque de transparence budgétaire crée aussitôt un scandale. Le Fond Monétaire International va donc solliciter un audit qui sera diligenté par le Bureau du Vérificateur Général (BVG). Et la suite est loin d’être connue… Mme Bouaré Fily Dabo Sissoko, incarcérée depuis le 26 août 2021 et toujours maintenue en détention après son refus de payer la caution 500 millions de FCFA destinée à sa liberté provisoire estimée, réclame encore son innocence.
Une bonne nouvelle donc pour elle et sa famille qui n’attendent que l’ouverture du procès pour que la vérité puisse enfin éclater dans ce dossier !