Deux mois après son accession à la magistrature suprême, le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, est attendu à Bamako ce jeudi 30 mai pour une visite d’amitié et de travail de quelques heures. Selon le programme officiel de la visite, l’avion du chef de l’État sénégalais devrait atterrir à l’aéroport international président Modibo Keïta-Senou dans la matinée.
Selon nos sources, le visiteur de marque sera accueilli à sa descente d’avion par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Après la cérémonie d’accueil, les deux chefs d’État se rendent au palais de Koulouba pour un entretien en tête-à-tête. Ensuite, le colonel Assimi Goïta partagera un déjeuner avec son hôte de marque. Le président Faye quittera la capitale malienne dans l’après-midi.
Cette visite de l’ancien candidat du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), sera l’occasion de renforcer la coopération bilatérale entre Dakar et Bamako. Ce sera aussi l’occasion de raffermir et de magnifier les liens historiques, géographiques, sociaux et culturels entre le Mali et le Sénégal. Il faut rappeler que les deux pays ont posé le jalon de l’unité africaine dès les années 60 avec l’expérience de la Fédération du Mali qui a malheureusement tourné court. Les vicissitudes de l’histoire ont eu raison de la volonté des présidents Modibo Keita et Léopold Sédar Senghor d’unir le Mali et le Sénégal pour en faire un pays qui serait de nos jours, à coup sûr, une puissance qui compte sur l’ échiquier international.
Aujourd’hui, l’avènement à la tête des deux pays des chefs d’État qui aspirent à donner un nouveau souffle au panafricanisme, constitue une nouvelle chance de consolider la nécessaire union entre les peuples africains désireux de s’affranchir des influences extérieures et de prendre leur destin en main.
Le président Goïta ne cesse d’exprimer son ambition de sortir notre pays des griffes de la domination étrangère. Pour y parvenir, il compte sur l’élan panafricaniste qui est en train de se renforcer à travers le continent. De nombreux Africains se trouvent dans le combat du dirigeant malien et le font savoir par des déclarations et des gestes éloquents.
Quant au président Bassirou Diomaye Faye, il est animé par la même aspiration panafricaniste. Au point de l’inscrire dans l’appellation du parti politique qui l’a porté au pouvoir. Ses prises de position en faveur d’une Afrique débarrassée des influences potentielles suscitent l’espoir.
Nul doute que les échanges entre les hommes d’État porteront sur les relations particulières entre les deux pays, sur l’histoire éphémère mais pleine d’espoir de la Fédération du Mali. Ils ont l’occasion de marcher dans les pas des pères de l’indépendance de nos deux pays. Aujourd’hui comme hier, la nécessité de s’unir pour faire face aux défis est un impératif dont ils semblent avoir pleinement conscience. Notre région sahélienne étant en proie au péril du terrorisme qui menace d’annihiler nos efforts de développement.
Les deux personnalités ne manqueront pas sans doute d’évoquer la nécessité d’une réforme profonde des organisations régionales afin qu’elles répondent aux aspirations réelles des peuples. Le nouveau président sénégalais, de par son profil réformateur, semble bien placé pour aborder avec le président malien le dossier brûlant de nos relations avec la Cedeao. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont quitté l’organisation communautaire ouest-africaine en dénonçant sa mauvaise gestion des crises politico-sécuritaires dans ces différents pays.
Les dirigeants maliens, nigériens et burkinabés, pour bien montrer qu’ils ont réellement tourné le dos à la grande famille de la Cedeao, ont créé l’Alliance des États du Sahel et envisagent même une Confédération.
Pour rappel, le président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, avait représenté le président de la Transition lors de l’investiture du président Bassirou Diomaye Faye le 2 avril dernier à Dakar. Élu dès le 1er tour avec plus de 54, % des voix à l’issue de la présidentielle du 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Faye est devenu, à 44 ans, le plus jeune président de l’histoire du pays.