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L’Indépendant N° 3359 du 11/10/2013

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Les relations sociales au Mali après le conflit armé au nord : Oxfam fait le point de la situation
Publié le vendredi 11 octobre 2013  |  L’Indépendant


© aBamako.com par Dia
Oxfam: Présentation du rapport sur l’impact du conflit sur les relations sociales au Mali
Bamako, le 10 Octobre 2013 à l`hôtel Radisson. L`ONG internationale Oxfam a procédé ce jeudi au lancement d`un rapport sur l`impact du conflit sur les relations sociales au sein et entre les populations originaires du Nord du Mali. PHOTO: Directeur de OXFAM, Mohamed Lamine Coulibaly .


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Oxfam a lancé hier jeudi 10 octobre son rapport « Reconstruire la mosaïque: perspectives des relations sociales après le conflit armé au nord du Mali » sur l’impact de ce conflit sur les relations sociales. C’était à l’hôtel Radisson Blue.

L’enquête, dont ce rapport présente les résultats, a été menée simultanément au Mali et au Burkina Faso en Juin 2013, en collaboration avec Handicap International et WILDAF. Elle repose sur une approche qualitative qui a permis, à travers une combinaison de questions ouvertes et fermées, de saisir les perceptions, les visions, les craintes et espoirs des différentes populations originaires du Nord du Mali directement affectées par la crise. La collecte des informations s’est faite au cours de discussions menées avec 168 groupes de populations de deux régions du Nord du Mali (Tombouctou et Gao), ainsi qu’avec des personnes déplacées internes à Bamako et des refugiés accueillis dans deux camps du Burkina (Goudebou et Mentao). En plus, 166 entretiens individuels ont été conduits avec des personnalités influentes au niveau communautaire, afin d’approfondir l’analyse.

L’étude n’explore que les relations entre les populations originaires du Nord du pays. Les perspectives des communautés du Sud n’ont pas été abordées du fait de contraintes logistiques, bien qu’Oxfam, Handicap International et WILDAF soient conscients qu’une réconciliation durable ne pourra se faire qu’en impliquant tous les maliens. Des consultations et d’autres analyses à l’échelle nationale, sont indispensables pour une compréhension globale et effective des principaux facteurs de tension entre communautés du Mali. Cette étude se veut exploratoire et indicative, et non conclusive. La méthodologie choisie étant qualitative, l’étude ne peut donner que des tendances générales et ne vise pas à refléter les perceptions et visions de tous les maliens.

Selon Ilaria Allegrozzi, co-auteure du rapport et responsable de la campagne pour les droits en situation de crise au Mali à Oxfam: « il y a une réelle volonté de trouver une solution pour la paix. Parmi les communautés interrogées, une grande majorité veut désormais pouvoir entamer un processus de dialogue et de réconciliation, mais aussi reconstruire des liens socioculturels et économiques plus forts ».

La peur et la méfiance ont exacerbé des fractures plus anciennes entre les communautés interrogées. Menaces, violences, stigmatisation et tendance à la généralisation sont autant de manifestations visibles de la dégradation du tissu social engendrée par le conflit armé. Les statistiques sont éloquentes: parmi les personnes interrogées qui affirment que les relations sociales sont actuellement moyennes ou mauvaises, six sur dix déclarent avoir un problème avec tout un groupe ethnique et non avec des individus.

Enfin, l’étude révèle que le gouvernement malien est perçu à la fois comme une partie du problème et de la solution. A ce titre, il est appelé par la plupart des communautés interrogées à jouer un rôle central dans le processus de réconciliation. Ils estiment que le gouvernement se doit de renforcer le système judiciaire afin de garantir les droits de tous les maliens et d’être capable de juger ceux qui ont commis des abus, de manière transparente et équitable. Le processus de réconciliation devra assurer une meilleure participation de toute la population, surtout des couches marginalisées telles que les femmes et les jeunes.

La mosaïque peut être reconstruite. L’État et ses citoyens doivent négocier un contrat social qui valorise les complémentarités et permette à tous de vivre en harmonie et en paix, dans le respect des différences.
Bandiougou DIABATE

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