Mieux vaut quitter ses fonctions avec tous les honneurs que d’être débarqué comme un pestiféré. Le PM Choguel Kokalla Maïga ne semble pas partager ce sage enseignement. Désormais honni par ses adversaires politiques, notamment du Mouvement démocratique. Qu’il n’a de cesse provoqué à travers ses nombreuses diatribes à eux proférées, le Fondateur du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) ne serait plus aussi en sainteté avec les vrais détenteurs du pouvoir transitionnel, les militaires du CNSP. Mais pour autant, le PM ne se lasse pas de multiplier les sorties médiatiques avec ses vidéomen, pour démentir ce qui n’est qu’un secret de polichinelle. Il s’accroche tant bien que mal à son prestigieux poste.
Choguel est vraiment en désamour avec les COLONELS. Le mémorandum publié par sa propre famille politique (M5-RFP-tendancce Choguel), lors de la commémoration des trois ans de la « rectification de la Transition », le vendredi dernier, atteste bien cette affirmation. Celui-ci dénonce sans détour des pratiques au sein du pouvoir transitionnel dont le M5-RFP de Choguel refuse d’être les complices. De même que les protégés du PM rejettent de nombreuses recommandations issues du Dialogue Intermaliens (DIM) qu’ils qualifient de «tendancieuses».
Comme si cela ne suffisait pas, le clan Choguel dénonce aussi la violation d’un «Pacte d’honneur» qui serait scellé à Kati, le 24 Mai 2021, entre les ailes civiles et militaires de la Transition. Et, s’insurge contre le limogeage et le remplacement de presque tous les ministres du M5-RFP, sans consultation ni proposition du PM. Si l’on en croit le mémorandum, leur champion n’aurait pas été consulté par les vrais détenteurs du Pouvoir lors du processus de création de l’AES. Le chapelet de frustration est très long chez le PM et ses partisans. En raison donc de cela et au vu et au su de certaines réalités criardes, avons-nous encore le droit de douter que les jours de Choguel sont bien comptés à la Primature ?
Certainement pas ! Néanmoins le Chef du Gouvernement, conscient de sa fragile situation, a fait le choix de livrer un baroud d’honneur avec les jeunes colonels pour préserver ce qui reste de son prestigieux poste. Dont lui-même reconnaît implicitement, lors de certaines de ses sorties médiatiques, qu’il n’est plus qu’un « PM honorifique ». Ce qui est une réalité d’autant que depuis fort longtemps, en l’occurrence depuis sa longue maladie, il est éloigné du centre du pouvoir transitionnel. Donc, ignoré dans les prises de grande décision par un Gouvernement dont il est pourtant censé diriger. Alors que cherche-t-il en ne démissionnant pas, pour in fine sortir par la GRANDE PORTE, si celle-ci existe encore pour lui ?
De toute façon, le PM de la rectification de la Transition est bien sur un fauteuil éjectable. Et il vaut mieux qu’il quitte ses fonctions de PM avec les honneurs avant d’être débarqué du NAVIRE comme un pestiféré. Il a tout intérêt !