L’Adema – PASJ détient sans doute le record de formation la plus endeuillée de la scène politique nationale, depuis un an. Les funérailles les plus récentes en date remontent à une semaine à peine, avec celles de figures historiques comme Assarid Ag Imbarcaouane et Ahmed El Madani Diallo disparues dans la foulée de l’anniversaire du parti. Auparavant, le Parti de l’Abeille avait perdu coup sur coup son président Marimantia Diarra, sa présidente d’honneur ainsi que des figures emblématiques de la clandestinité dont Adama Samassekou et Mohamédine Dicko. En définitive, il n’échappe aux observateurs de la scène publique que la lecture d’oraisons funèbres tend à devenir l’activité la plus régulière de son relativement jeune secrétaire général, Yaya Sangaré. À peine n’apparaît-il ces derniers temps sur la scène médiatique que pour des hommages à la défunte vielle garde de sa famille politique. On peut en déduire que la Ruche prend un coup de vieux irréversible et fait face à une difficile équation de renouvellement de ses rangs. Or le parti de Dioncounda Traoré aura été si constamment sur la brèche qu’une relève faisait partie du dernier de ses soucis.
La traite de la police rançonneuse a commencé
À quelques encablures de Tabaski, la capitale malienne plongée déjà dans la ferveur festive et ses ardeurs mercantilistes. En plus d’être agitée par les promeneurs de bétails à l’assaut de la clientèle nantie, la ville de Bamako bouillonne par la densité d’une circulation qui fait plutôt le bonheur de ceux qui sont chargés de la réguler. Il s’agit de la police routière. Déjà plus prompte à rançonner qu’à éduquer d’ordinaire, elle profite allègrement des veilles de fête pour se faire la poche aux dépens d’usagers toujours taillables et prenables par leur irrégularité. La période apparaît du coup propice pour les souscriptions forcées destinées à arrondir le mois des agents routiers et sans lesquelles les pauvres usagers peuvent être sevrées d’occupations pourvoyeuses de moyens pour couvrir les dépenses de la fête. On aura remarqué que les coups de sifflet deviennent plus abondants dans la circulation et que les saisies de motocycles tendent à obstruer plus qu’à décongestionner la circulation routière. Au nom d’un rançonnement à ciel-ouvert qui revient constamment d’années en années sans aucune mesure répressive.