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Ibrahima Diallo dit béké : La force tranquille du basketball malien
Publié le vendredi 11 octobre 2013  |  Le Zenith Bale




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Si la Fédération Malienne de Basketball devrait décorer un homme c’est bien Ibrahima Diallo dit Béké. Originaire de Macina, son handicap physique du pied droit n’a pu altérer la flamme du basketball qui brûle en lui. Béké dispose des qualités multiples : patience alliée à la rigueur agrémentées de courage. Que ce soit sous le soleil ardent de midi ou sous la pluie diluvienne rien n’arrête la détermination de Béké dans sa passion.

Les mots me manquent pour qualifier son dévouement et son amour pour ce sport. Depuis plus de 38 ans, l’incontestable figure du mini-basket, Ibrahima Diallo dit Béké traine sa bosse dans le quartier populaire de Medina-coura. En 1983, il commence à initier les enfants au basketball. Chaque jour qui passe les habitants de ce quartier populaire le voyaient entourer de grappe d’enfants. Leur itinéraire n’a pas varié un seul jour. En leader confirmé, Béké et les mini-basketteurs prenaient la route du stade pour s’entrainer.

D’après Aminata Traoré ancienne capitaine de l’AS BIAO : « le basket malien doit beaucoup à ce vaillant homme grâce à son travail de terrain. Il a formé un grand nombre d’enfants épargnant la perdition à ces derniers. La vie dans les quartiers populaires peut se révéler parfois dangereuse et destructrice. Le basket fut pour beaucoup un moyen d’insertion sociale et une activité génératrice de revenu. Je me souviens que les supporters l’appelaient le onzième joueur du Real. C’est pour dire combien le basket faisait partie intégrante de sa vie« .

Séga Kanouté ancien basketteur de l’équipe nationale du Mali, actuellement entraineur de l’AS Réal dames, double détenteur de la coupe du Mali ayant participé à maintes rencontres internationales. Séga Kanouté la fierté de notre basket confirme et abonde dans le sens des dires d’Aminata Traoré et ajoute : « D’abord, rares sont les générations de basketteuses qui ne le connaissent pas. Béké mérite beaucoup car jusqu’à nos jours il continue sa route comme hier. Je pense que le monde du basketball doit faire un geste à son égard. Il ne s’agit pas de le faire après c’est maintenant ou jamais. En détachant le basket de la vie de Béké on commet inévitablement un crime ».

Béké lui-même dira que son amour du basket il le doit à des amis dont feu Alassane Fané, Barou Diallo ancien basketteur de l’équipe nationale, actuellement un des dirigeants de l’amicale des anciens basketteurs du Mali. Il précise également qu’Emile Fofana dit Zito lui a donné le goût tout comme Oumar Sissoko Yanky, Mamadou Touré Vo, Amadou Daouda Sall, Zoumana Fané, Mayo Maya. Feu Moriké Kanté ancien sociétaire du COB l’a aidé à intégrer le milieu du basketball. J’adore le basket plus que tout au monde. A ce titre j’ai participé à la formation de nombreuses générations du basket. A un moment les cinq majeures de l’équipe nationale du Mali sont passées entre mes mains dont : Astou N’Diaye, Fatoumata Kéïta dite Mamiyo, Awa Koumaré dite Toma, Koura Kéïta et Kadiatou Tandia alias jolie.

Je ne peux jamais oublier certains grands du basketball disparus très tôt : Moriké Kanté ancien formateur du COB, Kandé Sy du Stade malien, l’ancien Président du Réal Mamadou Samba Konaté, Cheick Oumar Camara dit Ziko, Amadou Daouda Sall.

L’effort fourni par Ibrahima Diallo depuis bientôt 40 ans ne doit pas rester vain. Il a le mérite de son dur labeur. Les spécimens rares comme Béké se nomment tout simplement des éducateurs sportifs. Notre pays en a tellement besoin pour l’accompagnement des tout petits… En temps normal leur travail est récompensé par un salaire. J’attire donc l’attention du ministère chargé de la jeunesse et des sports d’agir pour la reconnaissance des hommes de sa stature.

Aboubacar Eros SISSOKO

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