Après la publication du pamphlet du M5-RFP tendance Choguel, tout le monde s’attendait à ce que le Premier ministre Choguel K. Maïga, jette l’éponge ou se fasse défénestrer. L’attente est longue. Le sommet de l’Etat est pris en otage et bloqué.
L’étau se resserre autour du Premier ministre de Transition, Choguel Kokalla Maïga. Le locataire de la Primature qui dans un passé récent s’est érigé en rempart pour, dit-il protéger les militaires contre les politiciens est plus que jamais fragilisé. Ces derniers jours, on assiste à une véritable guerre de tranchées au sommet de l’Etat entre le Premier ministre et son employeur, le colonel Assimi Goïta.
La tension est visible et palpable. Dans les cérémonies officielles, devant caméras, le Président de la Transition ignore, voire évite complètement son Premier ministre. Face à cette situation, certains Maliens suggèrent que le Premier ministre Choguel Maïga rende sa démission. Ce que celui-ci ne veut pas entendre, répétant à qui veut, qu’il revient au président de le chasser.
Au regard des bisbilles entre lui et le Président de la Transition, pour moi Choguel Maïga doit impérativement démissionner de son poste de Premier ministre pour sauver son honneur et sa dignité et réfléchir à son avenir politique. Parce qu’après cette Transition, il y a une vie politique”, estime un universitaire.
Commentaires et analystes politiques sont formels : Choguel Kokalla Maïga, ce nostalgique de l’époque Moussa Traoré ne connaît pas la culture de la démission. Tout ce qui lui importe, ce sont les avantages liés au poste qu’il occupe.
“Le pamphlet de sa formation politique prouve à suffisance que le Premier ministre Choguel Maïga n’est au courant de rien de la gestion du pays. Il est vraiment marginalisé par ses employeurs. En s’entêtant dans cette guéguerre pour se maintenir à son poste contre vents et marée, il court le risque d’être défénestré de la façon la plus humiliante. Car, Choguel n’étant plus maître de son destin, il est désormais sur une chaise éjectable. Son sort est désormais entre les mains du Président de la Transition, celui-là même qui a signé son décret de nomination.
Mais on comprend la doctrine de Choguel Maïga. Il est de la génération de Moussa Traoré. Dans leur doctrine, le chef prime sur la mission et le poste est plus important que la conviction. Aujourd’hui, le Premier ministre préfère sacrifier la conviction aux avantages liés au poste. Dans ce contexte, il ne faut pas s’attendre à ce que Choguel démissionne de lui-même, Assimi serait obligé de le renvoyer”, fait remarquer cet analyste politique.
A noter que depuis la semaine dernière, les rumeurs n’ont jamais été aussi fortes sur un possible limogeage du locataire de la Primature. Selon des sources bien introduites, le Président de la Transition a entamé des consultations pour la formation d’un gouvernement pour mettre en œuvre les recommandations du Dialogue inter-malien.