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L’Indépendant N° 3359 du 11/10/2013

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D’un redoutable Chef de guerre à un illustre inconnu : AQMI change de fusil d’épaule en désignant le cerveau des enlèvements d’Arlit
Publié le vendredi 11 octobre 2013  |  L’Indépendant


© RFI par DR
Un combattant du Mujao monte la garde près de l`aéroport de Gao


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On commence à en savoir un peu plus sur l’origine des récentes attaques terroristes au nord du Mali. En effet, c’est avec la désignation du remplaçant du redoutable terroriste algérien, Abdelhamid Abou Zeid, chef de la brigade Tarik Ibn Ziyad que les attentats dans le septentrion malien ont repris. L’organisation terroriste AQMI a fait appel au cerveau des enlèvements des Occidentaux à Arlit au nord du Niger pour diriger la brigade d’Abou Zeid, après une traversée du désert qui a duré six mois.
Après une grande période d’accalmie, le nord du Mali a renoué récemment avec des attaques souvent meurtrières contre ses sites stratégiques. Une situation qui démontre que les jihadistes qui ont occupé le nord du Mali durant pratiquement une année commencent à réinvestir les positions où ils avaient été chassés à la faveur de l’intervention militaire française lancée le 15 janvier 2013. Cette recrudescence des violences a été observée après la nomination d’un nouveau chef à la tête de la brigade Tarek Ibn Ziyad qui était très actif dans cette partie du territoire malien.
Rappelons que l’ex-numéro 1 de cette brigade, Abou Zeid, qui est aussi l’un des principaux chefs d’Aqmi a été éliminé par des raids menés par un détachement franco-tchadien dans le massif de Tegharghar, il y a environ 6 mois. Celui qui a été désigné comme son successeur se nomme, Abou Saïd el-Djazaïri, un autre Algérien comme lui âgé d’une quarantaine d’années et originaire de la région d’Oued Souf situé à 700km au sud d’Alger vers la frontière tunisienne.
Rien ne prédisposait ce dernier à occuper cette fonction quand on sait qu’il n’était ni un chef militaire de la brigade encore moins un leader du groupe. Il n’était d’ailleurs que le responsable matériel et logistique. Ainsi, des sources ont précisé les raisons pour lesquelles l’organisation a fait six mois avant de désigner le successeur d’Abou Zeid, qui était notamment connu pour avoir été le principal auteur de l’enlèvement de plusieurs otages occidentaux dans le Sahel.
En effet, après le lancement de l’opération militaire Serval qui a permis la libération des régions du nord du Mali, la brigade d’Abou Zeïd a été décapitée, ses principaux chefs tués et la majorité de son arsenal saisie. Les combattants de son mouvement avaient d’ailleurs perdu tout contact avec leur maison mère située en Kabylie, l’une des principales régions algériennes. Le choix porté sur Abou Zeïd el-Djazaïri serait motivé par sa grande connaissance de l’outil, car il est spécialiste des transmissions.
C’est lui qui aurait permis le rétablissement des contacts entre les rescapés de l’opération Serval qui se sont retranchés dans le Sud libyen et leur hiérarchie. Son point commun avec Abu Zeïd est qu’il a piloté en septembre 2010, le rapt des otages sur le site d’exploitation de l’uranium à Arlit au nord du Niger non loin de la frontière malienne. Sans doute que le Chef d’AQMI, le fameux Droukdel aurait en tête d’avancer un fin connaisseur du dossier des otages pour demander un répit après avoir subi un camouflet au nord du Mali. Ou compte-t-il commettre d’autres actes terroristes en s’attachant les services d’un travailleur de l’ombre ? Preuve sans doute que l’organisation n’a pas entièrement disparu, car même défaite, elle reste dangereuse. D’où la nécessité de veiller au grain pour ne pas laisser le champ libre à ces groupes qui n’ont pas totalement perdu leur capacité de nuisance.
Maciré DIOP

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