Mah Damba, de son vrai nom Mah Sissoko est née en 1965.Elle est la fille du griot malien Djéli Baba Sissoko décédé en 2001 et la nièce de la chanteuse Fanta Damba. Mah Damba est elle-même une griotte et a été élevée dans la tradition des musiques de louanges et des grandes épopées mandingues.
Elle a été la seule des enfants de son père, à marcher sur ses pas. C’est très jeune que Mah Damba a été initiée à la « djeliya », tout d’abord par son père dont elle a hérité l’art de la parole, puis avec ses tantes qu’elle accompagnait chaque fois qu’elles étaient conviées à une fête. Comme sa mère ne chantait pas, c’est auprès de ses tantes qu’elle a fait son apprentissage. Très jeune, elle chante dans les mariages, les baptêmes et autres cérémonies. Quelques années plus tard, elle intègre l’Ensemble instrumental de Bamako où elle évolue avec de nombreux artistes. Dans les années 80, elle rejoint son mari alors installé en France.
Après une longue tournée en Côte d’Ivoire avec son mari, Mamaye Kouyaté, elle s’installe en France au début des années 1980 où elle continue à assumer son rôle de griotte auprès de la communauté malienne vivant en France. Parallèlement elle intègre le groupe Mandé Foly. Elle se lance ensuite dans une carrière solo et se produit sur scène.Le plus souvent, accompagnée d’instruments traditionnelles comme le balafon, la kora ou le n’goni, joué par son mari, qui met particulièrement en valeur sa voix puissante. Elle séduit rapidement le public européen et se produit dans de nombreux festivals.
Installée en France (depuis près de trois décennies) où elle est devenue une grande figure de la scène malienne, Mah Damba était mariée à Mamaye Kouyaté jusqu’en septembre 2009 ou celui-ci sera emporté par la maladie. Depuis près de trente ans, ils formaient un duo dans la vie et sur scène. Pour Mah, son mari était un peu cet arbre protecteur et imposant dont il est question dans le titre de son album, « A l’ombre du grand baobab ». Dans cet album, elle raconte l’arrivée de Mamaye à Paris en 1982, et elle qui le suit. Les jours et les nuits à pleurer avec l’envie de rentrer dans son pays où elle s’est toujours sentie plus « libre ». Mais malgré tout, elle tient bon et alors commença la vie d’artiste à travers les concerts, et la première tournée arriva en 1984.
Elle est également la mère des chanteuses Sira Kouyaté et Woridio Tanti Kouyaté. Avec ses enfants, la tradition musicale se perpétue. Elle n’a pas cherché à les encourager, ni à les écarter de cette voie, elle les a laissés décider. Guimba, le guitariste, a appris auprès de son père. Sira Kouyaté a deux albums sur le marché et Woridio Tanti Kouyaté est choriste. Elle est l’auteur de plusieurs albums dont : en 1997 : Nyarela – Trema, 2000 : Djélimousso – Buda Music, 2011 : A L’ombre du grand baobab, 2011.
Rokya Berthé