C’est depuis la région de Sikasso que le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a lancé cette pique contre l’instance sous régionale lors d’une visite d’Etat. Une mise au point faite ce samedi, 22 juin 2024, dans le stade régional. Peu fréquent dans le pays profond, après Ségou et Kayes, le numéro 1 malien, venu poser la première pierre de la future université des lieux, a dénoncé ce qu’il qualifie de » terrorisme économique » de la CEDEAO contre son pays. Assimi Goïta fera cas du lien fort entre Conakry et Bamako, qui a pris forme lors des sanctions imposées au pays après le coup d’Etat, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé à Bamako.
« Lors du conflit avec la CEDEAO, on avait opté pour la Guinée pour assumer notre souveraineté nationale retrouvée depuis près de 4 ans face au terrorisme économique. Si les bateaux à destination du port de Conakry étaient aux tarifs de 5000, c’était 15 000 quand ils avaient des marchandises pour le Mali. Le but était de pénaliser nos chargeurs pour inciter les opérateurs économiques à faire une grève contre nous et provoquer un blocus économique afin de ne plus être ravitaillés », a dit le Colonel Goïta.
Par ailleurs, l’homme fort du Mali ira plus loin, en disant que la déstabilisation fut plus poussée à travers la monnaie commune issue de la colonisation. « Des faux billets de F CFA, massivement convoyés par la route et par avion, furent stoppés par la douane, qui fut vigilante ces derniers mois. On voulait faire porter au Mali le chapeau de plaque tournante du blanchiment d’argent », dira-t-il.
Le président malien finira le grand déballage par le coton, dont la concession du port de Conakry est détenue par les Turcs d’Alport. « Nul n’ignore que nous commercialisons le port à travers la surface maritime de Guinée. Seulement, lorsque les paiements sont faits à l’étranger, des banques épargnent les sous avant qu’ils ne soient à disposition de Bamako. Les commanditaires du terrorisme économique n’ont pas hésité à opposer les pays de ces banques, dont 3 parmi elles ont fini par rompre les échanges commerciaux avec nous. Cela ne nous amènera point à abdiquer car la marche que nous avons entamée est irréversible », a indiqué celui qui est invité à présenter sa candidature aux futures présidentielles.
C’est dans un stade plein du Kénédugu qu’il a fait le point sur les dessous du corridor Bamako-Conakry. Une manière de mettre fin aux suspicions dans l’opinion locale qui estimait que le Général Mamadi Doumbouya n’était pas sincère auprès de la République du Mali avec qui il constitue les « deux poumons d’un même corps ».