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Mandat d’arrêt international lance contre Iyadag Ghaly par la CPI : La tutelle algérienne va-t-elle lâcher son émir ?
Publié le lundi 24 juin 2024  |  L’aube
Iyad
© Autre presse
Iyad Ag Ghali
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Le chef djihadiste du groupe Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), Iyad Ag Ghali lors d'un message de propagande
Selon un Communiqué de presse en date du 21 juin, reçue à la rédaction, la Cpi décide de lever les scellés qui entouraient le mandat d’arrêt à l’encontre du Chef des gangs terroristes dans le Sahel, Iyad Ag Ghaly.

Cela suppose d’obtenir le consentement du partenaire algérien de ce chef de Gang recherché par les autorités maliennes pour faits de guerre et d’autres chefs d’accusations assez lourds.





Mais d’ici là, la réponse ne saurait tarder, puisque la Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale (CPI) a rendu public le mandat d’arrêt à l’encontre d’Iyad Ag Ghaly. Le Procureur de la Cour qui a demandé la levée des scellés, conclut aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui auraient été commis au nord du Mali entre janvier 2012 (Aguel Hoc) et Janvier (2013). On se rappelle précédemment qu’un premier mandat avait été initialement délivré le 18 juillet 2017, mais sous scellés, ces motifs n’étaient pas parvenus aux mains du Procureur encore.

Cet émir des autorités algériennes qui est toujours réfugié dans ce pays voisin du Mali reste un acteur influent dans la crise sécuritaire au nord du Mali. Sa part de responsabilité est indiscutable dans les crimes, attentats et autres pillages et sabotages qui ont été le lot des populations du Nord et du Centre du Mali. Considéré comme le lien d’al Qaeda dans le Sahel, il est aussi le coordonnateur des directives algériennes dans cette région, et avait des accointances, sues qu’après, avec les forces militaires et la diplomatie française, toujours actives dans le nord, malgré le départ de leurs troupes. À travers des relais locaux, il est traqué par les Fama dans tous ses compartiments en zone septentrionale.

Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans dont il se revendique être l’émir est une branche sahélienne de l’EI (état islamique). Iyad Ag Ghaly est réputé acteur principal de la rébellion touarègue au nord du Mali. Il a été de toutes les sauces depuis que cette rébellion a vu le jour sous les différents régimes militaires et civils qui se sont succédé au Mali. Présent dans la Légion islamique pour la cause touarègue que le Colonel Kadhafi avait lancé au Liban et au Tchad dans les années 90, Iyad a fini par être récupéré par l’Algérie pour le compte d’Al Qaeda «afin d’imposer une conception salafiste de la charia dans son pays et au-delà».

Son opposition aux opérations militaires de l’Armée malienne s’est reflétée dans les différents accords de paix pour la sécurité et le développement du Nord Mali. Ce qui l’a toujours favorisé comme interlocuteur principal autour de qui l’unité des membres de l’Azawad était toujours perçue comme réalisable dans ce grand ensemble sahélo-saharien.

À l’arrivée de Serval, puis de la Minusma et de Barkhane, il bénéficiera d’autres privilèges pour toujours mieux couvrir ses crimes et le rendre fréquentable auprès de ces forces militaires étrangères. Ce qui explique que Kidal était devenu le sanctuaire des terroristes et des groupes armés rebelles sous son contrôle et son fief inattaquable. En mai 2014, le Premier ministre Moussa Mara et la délégation qui l’accompagnait dans sa visite à Kidal, l’ont appris à leurs dépens.

Maintenant que cette page est tournée, Kidal est entrée dans le giron de l’armée malienne et Iyad et ses troupes ont trouvé refuge en Algérie et en Mauritanie d’où ils essayent encore de persuader leurs commanditaires de leurs capacités de nuisance face à des Fama surdéterminées en ce moment pour réduire tous les ennemis du Mali à néant. Au sein même du Gsim ou Jnim il a à faire face à la révolte de Abu Houzeifa, abattu récemment par les Fama, et à travers qui il contrôlait la branche sahélienne de l’EI. Cette guéguerre intestine risque aussi de l’emporter à son tour, peut-être pas de la même manière que Hugo, mais, comme Laurent Gbagbo, devant la Cour pénale internationale, par ce mandat d’arrêt international lancé en 2017 et remis au goût du jour, ce 21 juin 2024.

À Douentza et Ménaka, les populations se sentent désormais plus soulagées de savoir qu’elles n’auront plus rien à craindre tant que les Fama sont en train de nettoyer tous les repaires des terroristes tout alentour. Autrefois, elles étaient terrorisées par ces gangs armés appelés pompeusement groupes djihadistes, alors que des vulgaires criminels et bandits de grands chemins en soif d’aventures terrifiantes. Jadis, on assistait à leur progression jusqu’au centre du Mali. Mais avec l’arrivée de Serval, ils ont été stoppés dans leur progression à Konna. Depuis lors, ils ont diversifié leur mode opératoire et renforcé leurs moyens et capacités logistiques avec l’aide bien sûr de forces étrangères et d’Ong tapies dans l’ombre.

C’est ce réseau de mafieux que l’on vient de démanteler en levant les scellés sur leurs crimes et les atrocités commises contre d’innocentes populations, pendant qu’on nous parle, par ailleurs, de lutte contre le terrorisme international, qui a fini par se révéler comme un complot international contre les trois pays du Sahel que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Ces ex-combattants rebelles et terroristes ont commencé à se rendre un à un avec arme et bagage devant la montée en puissance de nos Fama, qui se sont montrées encore plus impitoyables et plus radicales que ces infidèles à la cause de Dieu qu’ils proclament des lèvres avec un cœur noir de détresse humaine.

On ne saurait mieux espérer pour mettre fin à ces attaques injustifiées contre les populations civiles toujours ignorantes des enjeux réels qui entourent tous ces affrontements sous les feux desquels elles se trouvent placées malgré elles.

Les organisations rivales qui luttent pour se maintenir en surface dans la zone, sont aussi appelées à disparaître une à une. Amadou Koufa, son lieutenant, et sa Katiba Macina y compris. Hors toute négociation, comme préconisé par les recommandations du Dialogue inter-malien sur la paix et la réconciliation nationale.

À ce point d’analyse, on peut dire que le contrôle des territoires du nord et de leurs terres arables, richesses minières a été un échec pour Iyad et ses commanditaires de France, d’Algérie et de Mauritanie, pour exercer une suprématie locale sur une partie du territoire national dès lors amputé. Mais il reste la bataille du fleuve Niger pour couper toutes voies d’accès aux quelques terroristes qui cherchent à fuir en rejoignant la Mauritanie, où se trouve leur nouvelle base qu’ils sont en train de réactiver pour des attaques futures et ciblées, en tant que stratégie tactique nouvelle.

Iyad Ag Ghaly est de Kidal, et fait partie de l’ethnie touarègue où son nom familier et « Abou Fadl ». Membre de la tribu des Ifoghas, il est aussi le fondateur d’Ansar Dine, et collaborait avec Al Qaeda dans le Maghreb islamique (Aqmi). Pour ce mandat d’arrêt international qui le concerne, qui vient après celui lancé par les autorités maliennes contre lui et des membres de la Cma, on se pose la question de savoir si ses parrains algériens vont consentir à le lâcher pour d’autres motifs plus raisonnables que ceux qui les avaient poussés à s’acoquiner de ce malfrat, assassin, criminel et apatride malien.

Iyad Ag Ghaly est suspecté d’être responsable de crimes de guerre, dont le meurtre des soldats hors de combat à Aguelhoc ; le viol, l’esclavage sexuel et toute autre forme de violence sexuelle ; l’atteinte à l’intégrité corporelle (mutilation, châtiments, traitements cruels et torture) et atteinte à la dignité de la personne (traitements humiliants et dégradants) ; les attaques intentionnellement dirigées contre des bâtiments consacrés à la religion et monuments historiques. Et pour des faits de crimes contre l’humanité, dont l’emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique ; le viol, l’esclavage sexuel et toute autre forme de violence sexuelle ; les tortures ; d’autres actes inhumains causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale ; la persécution pour des motifs religieux ; et la persécution des femmes et jeunes filles pour des motifs sexistes.

Ces crimes auraient été commis au Mali, à Tombouctou, plus précisément entre janvier 2012 et janvier 2013. Pour le crime de meurtre de soldats, à Aguelhoc le 24 janvier 2012. Iyad Ag Ghaly serait également responsable de commission de ces crimes, conjointement ou avec d’autres personnes. Notamment, pour avoir ordonné ou encouragé leur commission, ou apporté son aide, son concours ou toute autre forme d’assistance, ou contribué de toute autre manière ; et/ou en tant que chef militaire.

Sur ces bases, la Chambre a ordonné au Greffier de la Cour de préparer une demande de coopération pour l’arrestation et la remise du suspect, et de l’adresser aux autorités compétentes de tout État pertinent et/ou toute autre autorité pertinente.

La balle est dans le camp des vrais amis du Mali en ce qui concerne l’arrestation de cet indigne fils de la Patrie.

Khaly-Moustapha LEYE



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