Le chef de Etat a dénoncé cet état de fait en indiquant que les ennemis du Mali essaient de nuire au pays avec la violence meurtrière, le lynchage médiatique et les entraves économiques et financières
Le temps fort de la visite du président de la Transition dans la 3è Région administrative de notre pays a été son allocution au Stade Babemba Traoré qui a refusé du monde. Dès son entrée, le colonel Assimi Goïta a pris un bain de foule en faisant le tour de cette infrastructure sportive, avant de livrer le contenu de son discours en langue bambara « sans langue de bois ». D’abord, le chef de l’État a remercié les habitants de Sikasso pour l’accueil qui lui a été réservé. Il les a également salués pour le soutien aux autorités de la Transition dans des moments difficiles. Quoi de plus normal quand on sait que la lutte pour la souveraineté du pays, que la Transition est en train de mener, a été portée lors de la pénétration coloniale par l’un des ancêtres des Sikassois Tièba Traoré, a rappelé le colonel Assimi Goïta .
Revenant sur l’Université de Sikasso, le président de la Transition a souligné que ce campus universitaire sera sans pareil dans notre pays. Il sera également l’une des universités les plus importantes d’Afrique de l’Ouest. étayant ses propositions, il a indiqué que cette université regroupe plusieurs filières en son sein, notamment la santé, l’administration et l’économie. « C’est un espoir pour la population de la Région de Sikasso et ses environs », a déclaré le chef de l’État, avant de signaler que la construction de cet établissement universitaire s’inscrit dans le cadre de notre quête de souveraineté.
Le colonel Assimi Goïta a par ailleurs rappelé la construction prochaine des universités de Kayes, Bandiagara, Gao et d’autres régions. « Notre souhait est de construire une université dans toutes les régions du Mali pour le bonheur des étudiants », at-il déclaré. S’agissant des opérations du Plan national de réponses à l’insécurité alimentaire (PNR2024), le chef de l’État a demandé que les vivres parviennent à ceux qui les méritent (démunis). Concernant les nouvelles infrastructures routières de la ville, le colonel Assimi Goïta a invité la population à en prendre soin pour que d’autres régions puissent bénéficier de ce genre d’initiatives de développement.
Digitalisation de l’Administration- Il a par ailleurs remercié les producteurs de coton de notre pays d’avoir occupé cette année la première place dans la sous-région. Sans oublier les efforts fournis par les autorités de la Transition pour remettre sur pied la CMDT qui connaît d’énormes difficultés. Le président Goïta a réaffirmé la volonté du gouvernement d’assurer l’autosuffisance alimentaire au Mali. Pour cela, il a demandé au monde agricole du pays de se donner la main pour l’atteinte de cet objectif. Le chef de l’État a aussi fait montre de son ambition de transformer nos produits agricoles, notamment le coton avant l’exportation. Il a ensuite rappelé que l’état a débloqué 9 milliards de Fcfa pour accompagner les producteurs de coton dont les plants de coton ont été endommagés par une espèce de jasside et l’insécurité lors de la campagne 2022-2023.
Le colonel Assimi Goïta a également indiqué que le gouvernement a décidé de réserver 10% de graine de coton aux éleveurs et aux pisciculteurs pour promouvoir ces secteurs. « Des efforts sont en cours pour maintenir nos bétails dans notre pays », at-il fait savoir. Avant de demander aux agriculteurs de travailler davantage afin de s’ériger, l’année prochaine, au premier rang dans tous les domaines agricoles de la sous-région.
Le président de la Transition a par ailleurs rappelé les trois principes qui guident l’action publique dans notre pays, à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect des partenaires et du partenariat stratégique exploité par notre pays, le respect des intérêts vitaux du peuple malien. Pour lui, ces principes ont touché l’intérêt de certains pays qui nous exploitaient pendant plus de 60 ans. Le colonel Assimi Goïta a ensuite fait savoir que ces pays ne cesseront jamais de nous attaquer avant de demander à nos compatriotes de constituer un front commun pour leur faire face. Très hostiles aux intérêts du Mali, ils tentent de tout mettre en œuvre, y compris des moyens peu ou pas du tout orthodoxes, pour nous atteindre. A ce propos, le chef de l’Etat a signalé qu’il existe trois types de terrorismes. Le premier, qu’il a appelé terrorisme avec violence armée, vise à attaquer les populations civiles et nos Forces de défense et de sécurité.
« Heureusement, l’Armée est en train de faire face à cela et la stabilité commence à revenir », s’est réjoui le président Goïta. Quant au 2ème type de terrorisme, il est médiatique. Il consiste à ternir l’image de notre pays et son outil de défense, notamment sur les réseaux sociaux, a indiqué le chef de l’État, soulignant que cette forme de terrorisme ne finira jamais.
Le troisième type de terrorisme est économique. Pour le chef de l’État, cela fait près de quatre ans que notre pays en est confronté. à ce sujet, il a déclaré que la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a utilisé de cette forme de terrorisme lors de son embargo contre notre pays en augmentant les frais de débarquement au niveau du port de la Guinée. Aussi, dira-t-il, « on a maintes fois essayé de faire entrer des faux billets en Fcfa au Mali, d’abord par les voies routières puis par le transport aérien ». « Cependant, nos agents de douane ont découvert le pot aux roses », s’est réjoui le président Goïta. Ils ne s’arrêteront pas là, car allant jusqu’à vouloir dissuader trois ou quatre pays de ne pas accepter la bancarisation de notre argent obtenu à partir de la vente de coton.
Sur un autre registre, le chef de l’État a annoncé la numérisation imminente de toutes les structures publiques qui font rentrer l’argent à la caisse de l’État pour mettre fin à la corruption et rendre rapide l’accès aux services de l’État. . En effet, les usagers des services publics payent directement à la caisse de l’État sans intermédiaire. Le colonel Assimi Goïta a également annoncé la tenue prochaine des états généraux sur la santé afin de diagnostiquer les maux qui minent ce secteur. D’après lui, tous les Maliens, qu’ils soient pauvres ou riches, ont droit à une meilleure santé.
Il dira par ailleurs que les difficultés de notre pays sont dues à la « trahison », « au complot » et à la « méchanceté ». Toutefois, a assuré le président de la Transition, « nous n’allons pas reculer et continuerons jusqu’à atteindre nos objectifs ». Pour cela, il a demandé à chacun de mettre la main à la pâte pour la construction de l’édifice national. Après son discours, le président de la Transition a décoré certains de nos compatriotes et a partagé un repas de corps avec ses frères d’armes au Camp militaire Tièba.