Le 20 juin 2024, la gendarmerie malienne a procédé à l’arrestation des présidents des partis signataires de la déclaration du 31 mars 2024. Cette arrestation a eu lieu lors d’une réunion informelle au domicile privé de Moustapha Dicko, vice-président de l’ADEMA. Ce lieu de rencontre soulève une question
fondamentale : pourquoi une réunion privée est-elle devenue le théâtre d’une intervention policière ?
Cette arrestation met en lumière l’application inégale de la loi dans un pays où le principe de “deux poids, deux mesures” semble être désormais la norme.
Les présidents de partis politiques étaient venus rendre visite à l’un de leurs collègues à l’occasion de la fête de Tabaski pour lui présenter leurs vœux. Un geste purement amical et traditionnel, en rien différent de celui du Premier ministre qui, lui aussi, a rencontré les partis et mouvements politiques membres du M5 à son domicile.
Alors, où est la différence ? Pourquoi les responsables de la déclaration du 31 mars sont-ils arrêtés tandis que les réunions du Premier ministre se déroulent sans encombre ? Cette question sans
réponse ne fait que renforcer l’idée d’un pouvoir fragilisé, cherchant désespérément à museler toute
forme d’opposition.
Des arrestations injustifiées
Parmi les personnes arrêtées figurent Me Bathily, Moustapha Dicko et Moulaye Haidara du PDES. Ces arrestations interviennent dans un contexte où la junte malienne a décidé de “suspendre jusqu’à nouvel ordre” les activités des partis politiques. Cette décision arbitraire est un coup dur pour la démocratie malienne, réduisant au silence ceux qui osent exprimer des opinions divergentes.
La répression, une stratégie désespérée
La stratégie de répression adoptée par le pouvoir actuel n’est qu’une démonstration de sa fragilité. En ciblant les signataires de la déclaration du 31 mars, le régime ne fait que montrer sa peur face à
une opposition de plus en plus structurée et déterminée. Chaque arrestation, chaque répression,
chaque silence imposé ne fait que renforcer la résistance et la détermination de ceux qui croient en un
Mali démocratique et juste.
L’arrestation des présidents des partis signataires de la déclaration du 31 mars 2024 est un abus flagrant qui doit être dénoncé avec vigueur. Dans un pays qui se veut démocratique, l’égalité devant la loi doit être respectée sans distinction. Le Mali ne peut se permettre de sombrer dans une dictature qui étouffe toute opposition et muselle les voix dissidentes. Il est temps pour les dirigeants de faire preuve de transparence et de justice, car un pouvoir qui gouverne par la peur est un pouvoir condamné à
l’échec.