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Envoi d’une force étrangère au nord : Attention au risque d’attentats islamistes à Bamako
Publié le mardi 3 juillet 2012   |  Le Combat




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La capitale malienne et les différentes ambassades risquent d’être prises pour cibles avec d’éventuels attentats des islamistes, surtout si la CEDEAO s’entête à envoyer une troupe étrangère dans le Nord. D’ailleurs, les Etats Unis, spécialistes de la lutte contre le terrorisme dans le monde, ont déjà mis la CEDEAO en garde contre les dangers qui pourraient résulter de cette volonté de la Communauté.

L’intention de la CEDEAO d’envoyer une troupe militaire étrangère pour la reconquête des régions du Nord-Mali occupées par les islamistes est très délicate. C’est donc une question qui mérite une réflexion et une expertise appropriées des autorités politiques et militaires maliennes. Ces régions du Nord sont occupées par des branches islamiques composées d’Ançardine, du MUJAO et autres. Ces islamistes sont spécialistes dans des actes terroristes et des combats du désert. Sue le plan des tueries et des attentats suicidaires, ils sont sans foi ni loi. Nul n’ignore d’ailleurs qu’AQMI est le réseau-mère des branches islamiques occupant ces régions Nord du pays. De par ses actions dévastatrices contre l’humanité, ce mouvement islamique est reconnu dans le monde. Pire, AQMI s’est toujours négativement illustré par des attentats sanglants à travers ses réseaux dans des pays engagés dans la lutte contre lui. Sur le continent africain, ces réseaux sont le MUJAO, Boko Haram, Al-Shabab (entre autres) qui ont semé la terreur et la désolation dans les zones où ils opèrent. Pour sa part, le Nigéria, pourtant plus puissant que le Mali sur les plans militaire et sécuritaire, continue néanmoins d’enregistrer des cas d’attentats commandités par Boko Haram. Le Kenya aussi a tout récemment été victime d’un attentat dans l’une de ses grandes villes : un attentat revendiqué par la branche islamique d’Al-Shabab.

Bref, le Mali court un grand danger terroriste découlant de l’envoi de forces étrangères dans ces régions du Nord-Mali envahies par des islamistes de tous bords. Compte tenu de sa fragilité sur les plans militaire et sécuritaire, notre pays doit malicieusement analyser l’option de la CEDEAO d’envoyer ses troupes pour combattre les islamistes car il est très facile de provoquer des attentats dans les grandes villes du Mali, surtout que les départements de la Défense et de la Sécurité intérieure maîtrisent moins les techniques de lutte anti-terroristes. Aussi, les autorités doivent donc se méfier de la décision de la CEDEAO pour la reconquête des régions du Nord-Mali, surtout que les islamistes ont déjà averti qu’ils attaqueront les pays qui envoient leurs forces militaires dans les régions du Nord-Mali. Mais n’est-ce pas du bluff de la part des bandits armés rien que pour dissuader le Mali de recevoir ces forces venus aider le pays ? Ces islamistes ont toujours sillonné le désert malien. Mais jusqu’à présent, ils n’ont jamais commis d’attentat dans une grande ville malienne. Mieux, ils procèdent actuellement à la libération d’otages militaires maliens qui étaient entre leurs mains. On append aussi que ces islamistes n’attendent que le retour des militaires maliens à Gao pour regagner leurs pénates (le désert).

Loin de nous toute idée de collaborer avec ces bandits islamistes. Mais il faut mieux étudier cette opération à plusieurs inconnues qui consiste à envoyer une force étrangère dans les régions Nord-Mali. D’ailleurs, les meilleurs spécialistes de la lutte contre les terroristes (les Etats Unis) se sont opposés à toute intervention extérieure dans les régions du Nord-Mali. Pourtant, les Etats Unis maîtrisent parfaitement les déplacements de ces islamistes dans le grand désert et ils connaissent la puissance et les capacités de ces envahisseurs du Nord. Aussi, pour l’instant, notre pays doit faire attention afin d’éviter tout attentat dans ses grandes villes car cette situation pourrait ruiner le Mali qui est déjà déstabilisé.

Oumar Diakité

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