Analyste sportif, le chroniqueur de Joliba TV revient ici pour nos lecteurs sur la situation du sport au Mali, plus particulièrement, les Aigles qui défraient la chronique depuis un certain temps. Interview.
Mali-Tribune : Quand on vous parle du sport malien qu’elle est la première image qui vous vient en tête ?
Abdoul Dembélé : La première image qui me vient en tête surement ce sont les exploits des sportifs maliens. Malgré quelques déceptions, il faut voir les choses du bon côté. Moi je regarde seulement le bon côté je me dis au moins un jour ça ira.
Mali-Tribune : Depuis la Can dernière, les Aigles du Mali ont chuté alors selon vous quel est le problème ?
A D. : Après la Can, l’équipe a connu des déboires. Il est vrai qu’au vu de la qualité de nos joueurs, on ne comprend pas pourquoi nous ne sommes pas allés loin.
A la Can, la Côte-D’Ivoire était à notre protée. Mais, il y a eu un mauvais coaching de la part du sélectionneur qui nous a coûté cher. Sinon, je pense que vraiment, on aurait pu faire mieux.
Après la Can, au mois de mars, le Mali était au Maroc pour deux matchs amicaux contre la Mauritanie puis contre le Nigeria, actuellement vice-champion d’Afrique. On a fait deux victoires.
Ces deux matchs ont fait oublier l’échec de la Can c’est pourquoi il y a eu une grosse mobilisation pour le match contre le Ghana qui comptait pour les éliminations de la coupe du monde.
Le match contre le Ghana a donné un scénario identique au match Mali/Côte-d’Ivoire : un match qu’on avait déjà en main. L’entraîneur a fait trois changements aux dernières minutes et l’égalisation intervient.
Pour ces deux rencontres, je pense que c’est le côté coaching qui nous a coûté cher. Maintenant au dernier match contre Madagascar, malgré l’échec de la Can, contre le Ghana, le match contre Madagascar, moi je prends notre point emmanché comme une victoire. Vue les conditions dans lesquelles les joueurs ont effectué le voyage. Ce sont des êtres humains tout comme nous. C’est-à-dire faire quitter les joueurs de Bamako à 11 heures et arriver à 5 heures et jouer à 15 heures, je pense que c’est abusé.
Les gens pensent que le Mali avait l’avantage en jouant à 10 contre 11 par ce que dès la 16e minute un joueur malgache a été exclu. Malgré tout, pour moi, le Mali était parti diminué par ce que vu le trajet la fatigue et timing pour aller jouer le match.
Mali-Tribune : En parlant de Madagascar, à qui la faute alors ?
AD. : La faute incombe au département du sport. Ils doivent prendre en compte les primes, les conditions de voyage et d’hébergement. Déjà le ministère veut se chercher un alibi pour dire que les malgaches n’ont pas donnés le lieu de la rencontre.
La lettre que la Fifa a envoyée à la Fédération malienne de football pour indiquer le lieu, l’heure, la date. Cette lettre date du 22 mai 2024. Ils ont eu au minimum deux semaines pour préparer la rencontre.
Le ministre doit s’expliquer. Parce que, lorsque le premier voyage a pris du retard, le ministère a fait un communiqué pour dire que les primes ont été prises en charge. Tout le monde le sait que depuis l’avènement de cette transition, les arriérés ont été réglés par ce qu’à chaque fois qu’il y’a un match on sait que tout est règle.
Mali-Tribune : Pensez-vous que le changement du sélectionneur est une réponse aux problèmes du football malien ?
A D. : Quand on regarde les objectifs que la fédération avait donné au sélectionneur, il ne les a pas atteints. Le premier, c’était de qualifier le Mali à la Can. Il l’a fait. Ensuite, à la Can, d’atteindre au moins la demi-finale. Le troisième objectif était de qualifier le Mali à la coupe du monde.
Là où nous sommes, nous sommes à 4 points des deux premiers le Ghana et les Comores à 2 points du troisième le Madagascar. C’est dire qu’il serait probable que le Mali puisse se qualifier même si nous arrivons à gagner tous nos matchs.
Les objectifs fixés à Éric, il ne les a pas atteints. Maintenant, le remplacer est une bonne chose. Mais est-ce que c’est une réponse pour dire que désormais le football malien connaitra une révolution ou peut faire des exploits je pense qu’il y’a des petits problèmes au niveau de l’équipe nationale qui ne relèvent pas du sélectionneur. Même si on amène un bon sélectionneur tant qu’il y’a des problèmes au niveau de la fédération, il sera très difficile pour le Mali de gagner une Can à plus forte raison de participer à une phase finale de la coupe du monde. Il y’a trop de problèmes au sein de la fédération et au sein du ministère des sports.
Mali-Tribune : Quelle solution alors ?
AD. : Moi j’appellerai les anciens footballeurs. Au Mali, je crois que les gens ont du mal à se reconvertir après leur carrière. Tout le monde le sait, la carrière d’un joueur professionnel dure au maximum 10 ans. Nous nos anciens internationaux doivent penser à se reconvertir, chercher, à aller étudier le management du football, devenir des sélectionneurs pour venir sauver notre football.