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A propos du statut d’ancien chef de l’Etat : La colère rentrée du Capitaine Sanogo… ?
Publié le mardi 3 juillet 2012   |  Le Combat




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Le Capitaine Amadou Haya Sanogo, l’homme du 22 mars 2012, qui partait porter la bonne parole aux troupes militaires à Ségou, s’entend dire que la CEDEAO lui retirait son statut d’ancien Chef de l’Etat. Le Capitaine Sanogo peut-il redevenir de ce fait une menace opportune, mais à quel prix ?


Le Capitaine Amadou Haya Sanogo

Les autorités nationales sont-elles prêtes à interroger les vérités du jour ? Vont-elles se mettre dans d’autres contingences politiques ? La CEDEAO qui n’est pas oublieuse de ses pas dans la gestion de la crise politico-institutionnelle née du putsch du 22 mars 2012, confirmerait-elle le retrait du statut d’ancien chef de l’Etat au Capitaine Amadou H. Sanogo du CNRDRE ? Une chose est sûre : le communiqué de la CEDEAO ne peut cependant pas être qualifié de rageur. On vous demande d’être gentils de le relire. On ne peut même pas prendre cela pour une passade. Le ton sur cette affaire aura été dit ainsi sur simples paroles, sans consignation écrite, nous fait-on remarquer. A quelles fins cette auguste assemblée de Yamoussoukro jouait-elle ? Le problème serait tout autre pour le destinataire, le Capitaine Sanogo, qui ne se serait pas laissé démonter par cette rencontre au sommet attendue comme celle de l’évaluation d’un parcours. Un détour donc qui permettrait que les autorités actuelles de la transition soient reconnues et acceptées aussi bien par l’extérieur que pour donner ensuite du « crédit » à la feuille de route édictée par le chef du gouvernement. Les autorités de la transition en place exerceraient-elles pleinement leurs responsabilités, sans interférence ? Le CNRDRE s’est-il enfin coulé dans un moule ? Garde-t-il un agenda caché ?

Est-ce une querelle juridique que de dire que le Capitaine Sanogo peut garder son statut par défaut ?

Le Capitaine Sanogo deviendrait-il irritable qu’on l’accusera de tomber dans la facilité. Comme il doit se le dire, rien ne gagne à un retardement si ce n’est la colère. Le voici ramené dans les registres de l’histoire, pourrait-on dire, au même titre qu’un simple couteau en lieu et place de « libérateur » du pays. Et personne ne parle jusqu’ici de ses galons. En un temps, le Capitaine Sanogo répondait aux exigences de continuité de la fonction de Chef de l’Etat. Son exercice n’a pu être cependant que par le retour à la normalité constitutionnelle. N’oublions pas que le Capitaine et ses compagnons du CNRDRE ont été les seuls artisans de leur destinée dans la promesse tenue dès le 1err avril. La rapidité de la gestion de notre crise politico-institutionnelle fait cas à part. Un clin d’œil de malice serait d’avancer que même l’intérim du Pr. Dioncounda Traoré, que la Constitution avait placé dans ses nouveaux habits, pourra t-il se prémunir un jour du titre d’ancien Chef de l’Etat ? Autre formulation : la jouissance d’un droit se distingue-t-il de son exercice ? Le langage à trois niveaux de la CEDEAO peut-il affaiblir nos chances de médiation ? Avec le retrait stratégique du MNLA, tout n’est pas plié et nous entrons sur un terrain polymorphe où tout est relations tissées. Et puis, jusqu’ici l’homme, Amadou H. Sanogo ne s’est pas fait regarder le nombril. Nos inquiétudes sont ailleurs : le beau voyage que nos amis de la CEDEAO voulaient entreprendre avec nous pour la libération des territoires occupés est encore loin de sa fin. Le dossier d’une force d’intervention est mal défendu devant les instances onusiennes et à ce qui nous est rapporté, les Etats Unis ne semblent pas pousser à la roue. Quant à l’Algérie, elle joue sa partition et les récents évènements avec Nouakchott pour l’introduction des cartes de séjour ne rassurent pas. Le seul espoir : une passion renaît dans le vide des cœurs solidaires des habitants au Nord du Mali. Les bonnes dispositions du gouvernement ne suffiront pas. La récupération des territoires occupés sera une affaire au long souffle. Ou le principe de la crédibilité incontournable ne sera pas dans le jeu de la simple musculation en chambre, mais dans une clarification d’une réponse de force à donner. L’occasion est donnée à Cheick Modibo Diarra de tester son intelligence pratique car si les accros venaient à se multiplier dans notre scène politique, ici au Sud, alors le Premier ministre ne pourra plus franchir le baromètre des bonnes intensions.

S. Koné

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