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Le Républicain N° 4717 du 11/10/2013

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Levée de mandat d’arrêts internationaux contre des responsables des groupes armées / Le choix de l’impunité
Publié le lundi 14 octobre 2013  |  Le Républicain


© Autre presse
Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily


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Après la libération de 23 prisonniers du MNLA le mercredi 2 octobre, le gouvernement malien, par la voix du ministre de la justice Me Mohamed Ali Bathily, annonce la libération prochaine de 29 rebelles dont certains font l’objet de mandats d’arrêt internationaux de la justice malienne. Un message lourd de conséquence se cache derrière cette annonce du ministre de la justice, l’impunité est une « étape obligée », selon le gouvernement, de parvenir à la paix au Mali.
L’information est de notre confrère RFI. Le gouvernement malien est sur le point de lever des mandats d’arrêts internationaux lancés contre 29 rebelles du MNLA. « Vingt-neuf d’entre eux (mandats d’arrêt internationaux contre les rebelles) seront levés dans les jours qui viennent, de façon progressive et ce, afin de favoriser le processus de discussion en cours. Il y a quelques anciens députés – ou peut-être même qui sont toujours députés – qui ont rejoint les mouvements armés. Je pense à eux», a dit le ministre de la justice, lors d’une interview accordée à RFI.
Selon Me Bathily, l’Etat est déterminé à passer par tout ce qui peut consolider les efforts en faveur de la paix. Cette information prouve la volonté de l’Etat de tout faire pour parvenir à un ‘’agreement’’ avec les séparatistes. Et cela soulève une interrogation bien légitime à savoir si une paix peut être acquise sur la base de l’impunité ? Rien n’est moins sûr. La force d’un pays c’est sa justice. Et libérer des criminels ou arrêter de les poursuivre est une caution à la criminalité et un danger pour la stabilité du pays. En effet, l’impunité ne doit pas avoir de place dans le processus de paix qu’a entamé le Mali avec les sécessionnistes. Et la justice doit être impérativement un préalable à la paix. Une paix durable exige que la lumière soit faite sur les crimes commis. C’est une étape obligée pour que les maliens puissent revivre ensemble. « Les plaies ne peuvent se refermer sur les putrides », dit-on en bambara. C’est certes vrai que la solution à cette crise est politique. Mais la solution politique ne doit en aucun cas prendre le dessus sur la justice. Une paix sans justice est, en effet, la porte d’entrée de toutes les dérives. Donc si la paix et la réconciliation entre maliens doivent se faire, elles devront se faire sur des bases saines et non sur l’impunité qui peut être source, encore une fois, de l’affaissement de l’Etat. Et la crainte d’un éternel recommencement de crise plane sur le Mali. En effet, de 1960 à maintenant, les différents accords de paix, entre le gouvernement malien et les rebelles, ont fait des concessions dangereuses en faveur des groupes armés. Il urge donc de tirer les leçons du passé. Ce serait vraiment dommage de revivre de manière cyclique cette crise qui n’a que trop duré. On n’a nullement besoin d’une paix tirée par les cheveux. Il nous faut une paix durable basée sur la justice.

Madiassa Kaba Diakité

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