Mardi 2 juillet, malgré une mobilisation intense et émotive de ses supporters, Moussa Sacko, âgé de 25 ans et résidant en France depuis son enfance, a été expulsé vers le Mali. Cette décision fait suite à une obligation de quitter le territoire français (OQTF), résultant de l’absence d’un titre de séjour valide, une conséquence directe des récentes modifications législatives en matière d’asile et d’immigration.
La scène poignante s’est déroulée à l’aéroport d’Orly, où des passagers, sollicités via les réseaux sociaux par le hashtag #LiberezMoussa, ont tenté de bloquer le décollage du vol Paris-Bamako, escorté par les forces de l’ordre. Malgré une première tentative de mobilisation ayant retardé son départ précédent, Moussa Sacko a finalement été embarqué sous haute surveillance.
Natif du Mali, mais ayant grandi à Montreuil, en région parisienne, Moussa a passé la majeure partie de sa vie en France. Son expulsion, après un mois de détention au centre de rétention du Mesnil-Amelot, soulève des critiques sur les pratiques administratives et judiciaires actuelles. Son avocate, Nina Galmot, a déploré les erreurs apparentes dans la communication des vols programmés, qualifiant cela de « vols cachés » aux conséquences déstabilisantes pour les personnes concernées et leurs soutiens.
La nouvelle loi sur l’asile et l’immigration, promulguée en janvier 2024, a supprimé des clauses de protection précédemment bénéfiques pour des individus comme Moussa, arrivés en France dans leur enfance. Cette législation plus stricte a accru la vulnérabilité des migrants en situation irrégulière, rendant les recours judiciaires moins efficaces.
À Bamako, Moussa Sacko a été accueilli par des organisations locales qui s’efforcent de lui apporter soutien et assistance, bien qu’il se retrouve dans un pays qu’il ne connaît pratiquement pas. « Nous allons voir avec son collectif de soutien et son avocat pour qu’il puisse rentrer dans son droit. On va essayer de faire un plaidoyer auprès des autorités et les personnes compétentes, c’est-à-dire le ministère et le Haut conseil des Maliens de l’extérieur, et on verra comment ils peuvent nous aider à trouver les moyens faire repartir Moussa Sacko si c’est possible. », a laissé entendre Ousmane Diarra, président de l’association malienne des expulsés.
En France, ses supporters prévoient de se rassembler à la mairie de Montreuil pour manifester leur soutien et exprimer leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme une injustice flagrante dans la soirée de ce mercredi 03 juillet 2024, selon plusieurs médias français.