La guerre coûte excessivement cher. On ne peut pas gagner une guerre sans donner à l’économie les moyens de financer cette guerre. Ce sont ces constats qui ressortent en faisant un regard retro perspectif sur les grandes guerres. Les pays de l’AES, en voie de rupture avec l’ordre colonial, doivent s’occuper davantage de l’économie.
Ce papier est un rappel de quelques faits qui ont marqué l’histoire, puisque la répétition est pédagogique et contribue à élever sans cesse le niveau et la qualité des Hommes.
DEVOIR DE MEMOIRE 1 : Hjalmar Schacht, le brillant économiste d’Hitler
Dans un film documentaire, de Slice Histoire intitulé “L’Economie au service du nazisme”, on apprend que les ambitions du Chancelier Adolph Hitler, de coloniser toute l’Europe, ne seraient pas possibles sans le concours de Hjalmar Schacht, cet économiste, qui après avoir redressé l’économie de la Belgique (au sortir de la guerre 1914-18), a regagné son pays pour redresser une économie Allemande en situation catastrophique avec plus de 1000 % de taux d’inflation. Il ramènera ce taux à deux chiffres (environ 15 %), relance l’économie par la consommation, résorbe le chômage par la relance de l’industrie, notamment l’industrie de l’armement, des grands chantiers de fabrication d’armes et de minutions. Il a ainsi permis à son pays de se réarmer et donner au nazisme les moyens de ses ambitions nonobstant l’interdiction de fabrication d’armes imposée par le Traité de Versailles.
Brillant, autoritaire et cassant, sûr de lui-même, il a dit, “c’est moi l’éclat”, autrement dit la brillance. On l’appelait “l’homme providentiel”, il avait le soutien indéfectible du Chancelier Hitler. Il a occupé les fonctions de président de la Banque centrale, de ministre de l’Economie et des Finances, puis il occupé cumulativement les deux fonctions. Au moment de tensions et de brouilles au sein du parti, Hitler le nomme “Ministre sans Portefeuille”, sans doute pour le garder près de lui.
Il sera jugé et acquitté au procès de Nuremberg et mourra dans son lit à 93 ans.
On conclut ce devoir que, sans une économie forte, le Chancelier Hitler n’aurait même pas songé à entreprendre son projet de colonisation de l’Europe.
DEVOIR DE MEMOIRE 2 : Winston Spencer Churchill, le “sauveur”
Dans le film documentaire sur lui, réalisé par Genco sous le titre “Winston Churchill, un jeune ambitieux”, le Premier ministre britannique Winston Spencer Churchill est considéré comme un des héros de la Deuxième Guerre mondiale. Homme d’Etat, député, dans ses fonctions de président du ministère du Commerce, il crée les conditions de croissance et de développement de l’économie par la consommation, l’industrialisation qui résorbe le chômage. Dans ses fonctions de ministre de la Défense, il développe l’industrie de la construction navale, de grands chantiers de fabrications de bateaux, de munitions, etc.
Plus tard, devenu Premier ministre, ce sont ces acquis qui lui ont permis de faire face victorieusement à la puissance de feu de l’armée nazi. Monsieur Churchill est le seul Dirigeant en Europe qui n’a pas capitulé devant le Chancelier Nazi.
On conclut ce devoir que, sans une économie forte, Winston Spencer Churchill n’aurait pas les moyens de contrer la puissance de feu des Nazis.
DEVOIR DE MEMOIRE 3 : le Gouvernement d’économistes de Poutine
De nos jours, dans ce qui est appelé “Guerre Ukraine”, le président russe, Vladimir Poutine semble bien préparé. Ancien lieutenant-colonel du KGB, il sait que la guerre coûte très cher. Il sait qu’une économie faible ne peut pas tenir longtemps une guerre. Il sait que l’économie doit être forte pour, d’une part mettre les populations à l’abri et les faire adhérer à sa vision et d’autre part, faire fonctionner l’armée et la machine de guerre. Bien que le pays semble avoir pris ses dispositions avant le déclenchement des hostilités, un des mots d’ordre est de préparer l’économie à cette guerre dont personne ne sait la fin.
Ainsi le gouvernement ressemble aussi à une “armée en guerre économique”. Comme si le seul ministre de l’Economie et des Finances ne suffisait pas, il nomme un Premier ministre économiste, et un économiste au ministère de la Défense.
Le raisonnement est clair. Autant le premier réflexe d’un médecin est de soulager le malade en calmant les douleurs, autant les premiers reflexes des hommes de chiffres sont d’éviter les ruptures, que le pays soit en manque, que l’économie ne soit pas capable d’assurer l’approvisionnement correct du pays en général et de l’armée en particulier.
Le constat qui conclut ce devoir est que malgré les dizaines de sanctions de l’Otan, l’économie Russe reste solide. Elle continue sa transformation vers une économie industrielle. Toutes les mesures sont prises pour faire tourner normalement la chaine économique. Les chasses sont lancées contre le gaspillage, la corruption et des économies budgétaires doivent être réalisées à tous les niveaux du budget d’Etat.
DEVOIR DE MEMOIRE 4 : de tout temps, l’économie a été le nerf de la guerre
La victoire du “camp le mieux économiquement organisé” ne date d’aujourd’hui. En Afrique, précisément au Mali, dans un passé très lointain, selon les maîtres de la parole, (les griots) et de nombreux livres d’histoires, notamment celui de Amadou Ba, “Histoire du Sahel occidental Malien, des origines à nos jours”, paru en 1989 aux éditions Jamana, Bamako, l’Empire du Gana, (capitale Koumbi Saleh) était une fédération de royaumes, dont faisaient partis les royaumes du Mandé (capitale Niani) et du Kagnaka (l’actuel Bélédougou, capitale Sosso, village de l’arrondissement de M’Boron, cercle de Banamba).
L’empire du Gana aurait régné du 2e au 9e, soit pendant 07 siècles.
L’empereur exprimait une certaine peur du Royaume du Kagnaka, en raison de sa prospérité économique. Dirigé suivant dix principes, appelés “Code bamanan”, (qui sera revu et développé en Code de Kouroukan Fouga après la victoire de Soundjata en 1235 à la bataille de Kirina), ce royaume était relativement bien organisé sur les plans économique et sécuritaire. Chaque guerrier avait son cheval et ses armes contrairement à d’autres. Fort de cette organisation économique et sécuritaire, le roi du Kagnaka, Woroba Diarisso refusa de payer les impôts à l’empereur de Koumbi Saleh et n’obéissait plus à ses ordres. Conscient de la puissance de Kagnaka, l’empereur n’a pas attaqué pour le soumettre à son autorité. Ce fut le début du déclin de l’empire du Gana.
C’est toujours en raison de sa puissance économique qu’un autre roi du Kagnaka, Soumagourou Kant& a envahi pendant de dizaine d’années, son voisin, le royaume du Mandé. La suite de l’histoire est connue. C’est un fils de Naré Makan Konaté, Soundjata qui a reconquis le royaume de son père, à la bataille de Kirina en 1235.
Ce fut l’avènement de l’empire du Mandé (ou du Mali de nos jours). Il n’a pas remis le trône à son grand frère, Dakaran Touman Konaté. Le peuple Malinké n’a pas digéré cette injustice et l’a traité de “Keintala” en langue Malinké ou “Tiyen Tala”, (en bamanan kan) qu’on pourrait traduire par “celui qui prend un héritage”. Mais quand on prend l’héritage avant la mort du propriétaire, on devient un “usurpateur”. Au cours d’une grande réunion, Soundjata a décapité le premier qui l’a traité “d’usurpateur de trône”.
Alors, tous les participants se sont mis en rang pour qu’il les décapite tous. “Ils ont décidé que d’ailleurs, tu ne porteras plus jamais le nom Konaté, mais désormais, tu t’appelles Soundjata Keinta”, qui est devenu par déformation Kéita.
On conclut que devoir en disant qu’il faut être économiquement fort pour se protéger ou prétendre gagner une guerre. Aussi, c’est une illustration que le peuple a toujours raison. Aucun dirigeant, puissant et sanguinaire soit-il au monde, ne peut défier un peuple qui le rejette. Beaucoup de dirigeants ne comprennent pas que le peuple est plus fort que les lois qu’ils utilisent pour le réprimer.
DEVOIR DE MEMOIRE 5 : affirmation de la priorité à l’économie
Du stade rudimentaire au stade développé, l’économie est au cœur de l’existence humaine. La “priorité donnée à l’économie” permet de renforcer l’unité nationale. Une économie forte apaise les populations et constitue un ciment social.
Une économie en état de fonctionnement normal, en croissance met les populations à l’abri des besoins vitaux. Celles-ci adhèrent ainsi aux idées des dirigeants et les accompagnent dans leurs projets contre l’ennemi.
A contrario, il est difficile de gagner une guerre avec une économie faible, des populations affamées, malades incapables de se soigner, en manque de tout.
C’est en cela que l’économie devient la première priorité en temps de guerre.
DEVOIR DE MEMOIRE 6 : réaffirmation de la souveraineté monétaire
Dans tous ces cas ci-dessus, les pays bénéficient de la souveraineté monétaire. Ils ont leurs monnaies. Ce qui a facilité le financement et la relance de l’économie par “la création monétaire”, c’est-à-dire la fabrication de quantités de monnaie qui correspondent à de nouvelles quantités de biens et services, contrairement à la “planche à billet” qui consiste à fabriquer de la monnaie pour la consommation des quantités de biens et de services déjà existantes. La planche à billet est porteuse de germe d’augmentation généralisée des prix (inflation) préjudiciable à l’économie.
Le Royaume de Belgique avait sa monnaie, le Franc Belge, ce qui a permis au génie Hjalmar Schacht de relancer rapidement l’économie par la demande nationale.
L’Allemagne avait sa monnaie, le reichsmark, Hjalmar Schacht, en cumulant les fonctions de président de la Banque centrale et de ministre de l’Economie aurait même créé de nouvelles coupures pour ramener l’inflation de plus de 1000 % à environ 15 %.
La Grande-Bretagne, même dans l’Union européenne n’a jamais voulu abandonner sa monnaie au profit de l’Euro.
La Russie, face aux sanctions de l’Otan, a décidé la facturation de son pétrole et son gaz en rouble, sa monnaie, réduisant ainsi sa dépendance au Dollar et au “Serveur mondial Swift”, cette chambre de compensation mondiale logée à la Banque des règlements internationaux (Bri).
On conclut que la souveraineté monétaire donne une large marge de manœuvres aux autorités politiques et monétaires des pays. Celles-ci ont toutes les latitudes de mettre en place une politique monétaire au service de l’économie nationale
DEVOIR DE MEMOIRE 7 : les pays de l’AES doivent avoir leur monnaie
Les pays de l’AES, en voie de rupture, n’ont pas de monnaies propres à eux. Ils sont encore tributaires d’une monnaie d’un système qu’ils combattent. Sans langue de bois, est-ce-que cela n’est-il pas une utopie ? Scier la branche sur laquelle on est assis ?
En tout cas, une certitude est que leurs marges de manœuvres sur l’économie, sont inévitablement limitées. Une telle situation mérite d’être rapidement corrigée. En effet, c’est une arme redoutable qui pourrait diluer tous les efforts de souveraineté entrepris.
Le retour à la Cédéao manquerait beaucoup d’élégance et serait même humiliante à certains égards. Alors pourquoi rester dans un espace monétaire avec plus de la moitié des pays de la Cédéao ? Cela équivaudrait à une situation où on a “un pied dehors et l’autre pied dedans”. Une telle situation est difficilement tenable.
Dans sa quête de souveraineté monétaire à l’avènement des indépendances, le Président Hamani Diori du Niger a sollicité le Pr. Samir Amine, en 1969, pour une étude sur les possibilités de réforme du système monétaire de la Zone CFA. Le Mali avait quitté en 1962 pour battre sa propre monnaie, le franc malien.
Les conclusions de l’éminent professeur d’économie Samir Amine sont sans appel. Le système n’est pas bon pour les pays de la Zone franc. Il fait des propositions de remplacement. La Côte d’Ivoire et le Sénégal ont rejeté en bloc et sans réserve tout le rapport d’étude. Et comme les décisions sont prises à l’unanimité, les pays de la Zone sont dans cette dépendance monétaire depuis plus de 75 ans.
Est-ce que les conditions politiques et économiques sont réunies pour une sortie collective du F CFA ? Comme le Traité de la Cédéao, celui de l’Uémoa dans ses articles 103 à 107, organise l’adhésion et le retrait. Les Etats peuvent soit collectivement, soit individuellement dénoncer le Traité et donc de sortir de l’Union, avec la particularité que la dénonciation du Traité de l’Umoa pour sortir de l’Union monétaire (F CFA) entraine celle de l’Uémoa pour sortir de l’Union économique. La décision s’impose de plus en plus aux pays de l’AES.
DEVOIR DE MEMOIRE 8 : née dans la douleur, l’AES pourrait porter espoir
Comme son ancêtre, la Société des Nations (SDN), l’Organisation des Nations unies (ONU) est aussi née dans la douleur. C’est à l’issue d’une guerre des plus meurtrières qui aurait fait des millions de morts, dont près de 100 milles Africains, que les vainqueurs se sont regroupés en Organisation des Nations Unies (ONU). Aujourd’hui, elle compte 193 membres.
Est-il besoin de le rappeler, que l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est née dans la douleur, l’inimitié et essaie de se faire un chemin dans l’adversité ?
D’abord, la douleur du terrorisme, le Mali est pris depuis 2012, en tenailles dans la nébuleuse “rébellion – terrorisme – jihadistes”. Désemparé devant des milliers de morts, le président par intérim “démocratiquement élu”, Monsieur Dioncounda Traoré, fait appel à l’aide de la France, (un appui aérien dit-on). Puis, “démocratiquement élu”, aussi, le président Ibrahim Boubacar Kéita saisit l’ONU. Les populations Africaines ont cru naïvement de bonne foi, au sauvetage du pays par ce Zorro que l’on croyait invincible. Ce fut une erreur qu’aucun pays Africain ne répéterait plus jamais.
Ensuite, l’inimitié des sauveteurs, que l’on croyait des messies. Mais quelle déception !!! En dix ans de présence la situation s’empire, les masques du Zorro tombent, les sauveteurs s’avèrent être à la base de la déstabilisation dans les pays qu’ils sont sensés sauver du terrorisme. Dans leur ruse de Zorro, ils créent un groupement de 5 pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), le G5 Sahel, qui meurt de sa belle mort.
Les trois Etats du Sahel, les plus en proie au terrorisme, ont décidé de se passer de la protection d’un sauveteur qui n’en est pas un et de prendre leur destin en mains. Partageant une partie commune de leurs frontières, (zone de trois frontières), ils scellent une alliance militaire qui est en train de devenir une alliance économique.
Enfin, l’adversité des pays voisins, dont certains apportent leurs soutiens aux “rebelles – terroristes – jihadistes” et d’autres avec qui, les pays du Sahel partagent les mêmes espaces communautaires, semblent être plus aux services de l’ancien ennemi commun, le colonisateur, que d’aider des membres de leurs communautés.
La solidarité en Afrique, pose de sérieux problèmes, sinon n’existe quasiment pas. Cela fait partie des obstacles au développement du continent. En effet, les filles et les fils sont manipulables au point qu’ils sont prêts à traiter avec le diable contre leurs pays, leurs sœurs et frères.
En conclusion de ce devoir, le panafricanisme progresse et l’AES survira et se développera. Malheur aux traitres dont la dernière récompense, qui leurs serait réservée, sera un coup de fusil dans leurs gueules, cela que l’objectif de la traîtrise soit atteint ou pas. Qui va garder celui qui a trahi les siens ? C’est prendre le risque d’être trahi à son tour.
DEVOIR DE MEMOIRE 9 : le salut de l’Afrique est dans le panafricanisme
Il est vrai que peu de choses résistent aux épreuves du temps, à l’évolution. Le panafricanisme demeure et reste une clé incontournable dans le processus de développement du continent. Le Mali est un pays panafricain, qui a inscrit l’Unité africaine dans toutes ses Constitutions et dans son hymne national.
Le président Modibo Kéita a offert son territoire à l’Algérie dans sa guerre d’indépendance. Nous avons visité en 2011, à Intekhoua un village situé à 7 km à l’ouest de la ville de Kidal, les sites des bases de l’armée algérienne, le lieu de l’implantation de la tante du Président Bouteflika qui avait pris le surnom de “Sami le Malien”.
Il a apporté son soutien en envoyant des militaires au secours du président Sékou Touré attaqué par des mercenaires.
Il a envoyé le jeune Moussa Traoré (le futur général-président) comme “instructeur dans les camps d’entrainement de l’ANC en Tanzanie” dans la lutte contre l’apartheid, auprès du président Julius Nyerere, un autre grand panafricaniste.
L’unité africaine était une réalité avec le grand Hailé Sélassié, des présidents comme Nkrumah, Amical Cabral, Sékou Touré, Jomo Kenyatta, et bien d’autres. Elle a permis d’obtenir la décolonisation totale du continent et la victoire sur l’apartheid. Pouvait-on, en leur temps, imaginer ce que les pays Maghrébins font subir actuellement aux migrants africains en transit sur leurs territoires ? Le Maroc a été obligé de quitter l’OUA parce qu’on lui a dit clairement que l’OUA ne pouvait pas combattre la colonisation sur le continent et accepter qu’un pays du continent colonise un autre.
Il est malheureux de constater que toutes les Organisations africaines sont infiltrées par les puissances économiques et les Dirigeants du continent ressemblent de plus en plus à des Hommes d’affaires, actionnaires dans toute la sphère économique : mines, télécommunications, transport, etc., Ce royaume a été réadmis au sein de l’Union africaine avec trompette et tambour battant. Le comble est qu’il tape à la porte de la Cédéao et être membre du conseil d’administration de la monnaie : “l’Eco”.
DEVOIR DE MEMOIRE 10 : “On ne nait pas grand, on le devient”
L’AES fait l’objet d’attaques, voire de moqueries. Quoi de plus normal, il est rare de faire l’unanimité autour d’un projet. En Afrique, on est rapidement fasciné par les grandes entreprises et organisations. On a tendance à oublier “qu’on ne nait pas grand, on le devient” dans la patience et la persévérance, dit un adage bamanan.
Le plus important est que les fondateurs ou initiateurs croient en leur projet et qu’ils persévèrent.
L’Union européenne a commencé avec une coopération entre la France et l’Allemagne, aujourd’hui, ils sont 27.
Les Etats-Unis ont commencé avec moins de 50 Etats, aujourd’hui, ils ont 51.
Si les Français n’avaient pas cru et réservé un accueil populaire à l’appel du général De Gaule du 18 Juin, peut-être que la France serait encore sous domination Allemande.
Si Nelson Mandela avait préféré la facilité de l’exil (qui lui a été proposé plusieurs fois) à 26 ans de prison, peut-être que l’apartheid serait jours en vigueur.
En conclusion de ce devoir, au constat des limites des organisations existantes, déjà infiltrées par les grandes puissances, y compris l’Union africaine, l’AES pourrait être le fer de lance de la libération définitive de tout le continent.
DEVOIR DE MEMOIRE 11 : pas de complexe à être dirigé par une “junte”
Si la démocratie avait fait trente ans de gestion dans l’intérêt du plus grand nombre de populations, n’avait pas créé, au vu et au su de tout le monde, des fonctionnaires milliardaires, n’avait pas vendu au vu et au su de tout le monde des éléments du patrimoine national comme par exemple la Sotelma et Hui coma, avait donné aux filles et aux fils du pays un enseignement de qualité leur permettant de penser et de prendre l’avenir du pays en mains. Pensez-vous qu’il y aurait de coup d’Etat ?
Sans tomber dans l’apologie du coup d’Etat, les pays de l’AES ne doivent pas avoir de honte, ni de complexe à être dirigé par des “juntes militaires”. Non, pas du tout.
Partout dans le monde, les militaires “non démocratiquement élus” ont obtenu d’excellents résultats économiques, fait progresser leurs pays et le monde. Il en était ainsi, hier de l’Empereur Napoléon Bonaparte, du général Georges Washington, du général De Gaulle, (l’homme providentiel qui sauvé son pays), de Moustapha Kamel Atatürk, le militaire fondateur de la Turquie moderne.
C’est toujours le cas, aujourd’hui, dans les monarchies de l’Europe, du Golfe et de l’Afrique, Les dirigeants de ces Royaumes, Emirats et autres Sultanats sont-ils démocratiquement élus ? Où sont les grandes gueules pour aller leur parler de démocratie, d’élections libres et transparentes?
Ensuite les masques tombent, l’hypocrisie apparait clairement et la démocratie devient un alibi quand on essaie de comprendre leurs lectures des coups d’état au Mali, Burkina Faso, Tchad, Guinée, Niger et Gabon. Peut-être qu’ils prennent les Africains pour leur con ?
Ce que les populations des pays de l’AES ont toujours attendu des politiques et ne cessent de réclamer à tout dirigeant, c’est la réduction de la pauvreté, de la misère, donc du développement économique et social. Beaucoup de bruits autour de ces pays, notamment par les nationaux s’expliquent aussi par la situation économique. On a beau mis en avant les priorités sécuritaires, le temps que nécessitent les résultats économiques, rien à faire : “ventre creux n’a pas d’oreilles”. Ils rétorquent que quand “une transition dure, elle fait sienne toutes les questions de développement”.
En conclusion, on retient que, ce qui a fait le succès des hommes d’Etat cités ci-haut, c’est la gestion du pays pour le bonheur du plus grand nombre. Tout pouvoir qui gérera le pays au profit d’une minorité, une oligarchie, une nomenklatura, finira par être renversé par l’écrasante majorité de populations restées en marge du circuit économique.
DEVOIR DE MEMOIRE 12 : le combat pour la souveraineté est une lutte sans fin
Il ne fait aucun doute, que les combats pour la souveraineté nationale n’ont pas de fin. Ils sont menés depuis des siècles par tous les peuples qui aspirent à s’affranchir de la tutelle politique et économique. Les pays de l’AES le savent puisque depuis les indépendances, les anciennes colonies du continent se battent pour leur souveraineté politique et économique avec les résultats que chacun peut apprécier. Toutes les populations des anciennes colonies de la France, doivent avoir, en permanence à l’esprit, les citations suivantes.
“Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, pour une grande nation, c’est abdiquer”, Jules Ferry grand théoricien de la colonisation.
Un Chef d’état-major de l’armée Française, en visite au Tchad en 2020 a dit : “Nous étions là, nous sommes partis pour 60 ans, nous sommes de retour, pour toujours ». Sur un plateau de télévision, un autre a dit : « maintenant que l’ambassade est fermée à Niamey, qu’il n’y a plus de militaires français au Niger, on peut attaquer ce pays”.
Rien qu’avec ces déclarations de mépris, de “va-t’en guerre”, toutes les anciennes colonies de la France devraient être aux côtés des pays de l’AES pour parachever les indépendances. En effet les ambitions de recolonisations de la France restent entières.
DEVOIR DE MEMOIRE 13 : les garants de la souveraineté : la “veille sécuritaire” et “l’économie endogène”
Dans le combat pour la souveraineté nationale, les deux armes incontournables sont la “veille sécuritaire” et le développement d’une “économie endogène”.
La “veille sécuritaire”, parce que les positions ne sont pas figées. Les hommes passent, les régimes politiques et les systèmes économiques évoluent. Des amis d’aujourd’hui pourraient être des ennemis de demain et vice-versa. A titre d’illustrations, le Mali a abrité des bases de l’armée Algérienne dans sa guerre d’indépendance contre la France quand d’autres pays du continent envoyaient des troupes pour appuyer l’armée de l’occupant. Aujourd’hui ce pays est-il encore ami du Mali ?
Ensuite, le développement d’une économie “endogène”, ce qui signifie que chaque pays doit compter sur ses propres forces d’abord. En effet, aucun pays n’est gentil pour aider un autre à se développer. Dans son livre “Dead Aids” (Aides fatales) en Français, l’économiste zambienne Moyo Dambisa, nous apprend comment les aides bilatérales et multilatérales ont détruit l’Afrique. Elle affirme en filigrane, qu’en 50 ans d’aides avec plus de 2000 milliards de dollars injectés dans les pays du continent, les grands bénéficiaires sont les plus pauvres, ceux où les populations sont les plus misérables. Elle conclut que l’Afrique doit compter sur ses propres forces, en somme un “développement endogène”.
Cela ne signifie pas que les pays de l’AES veulent être isolés, en autarcie ne voulant traiter avec d’autres pays. Non, absolument pas du tout. Il ne fait aucun doute que les variables incontournables du développement économique social et culturel sont la technologie et l’interdépendance des pays.
En conclusion de ce devoir, l’Afrique demeure un éternel assisté en plus d’un demi-siècle d’indépendance. Les Africains sont les seuls à réclamer haut et fort l’assistanat. N’est-il pas temps que cela cesse ?
DEVOIR DE MEMOIRE 14 : des guerres ont été gagnées par des “faibles”
Parmi les nombreuses guerres que le monde a connu, on pourrait citer des exemples où les « plus faibles » économiquement semblent avoir l’emporté. C’est le cas par exemple des guerres de l’Italie contre l’Ethiopie (1896, et 1935-36) de la France contre le Nigéria au Biafra, de la guerre d’Indochine par la France aidée par la toute puissante armée Américaine, des guerres des Etats Unis contre l’Irak, la Somalie, l’Afghanistan, des guerres de la Russie contre l’Afghanistan, de l’Angleterre contre l’Argentine dans les Iles Malouines, etc.
Mais, les puissants ont-ils réellement perdu ? Il est important de ne pas se tromper des objectifs d’une guerre. Le cas du Mali aide à comprendre que beaucoup de ces guerres étaient des déstabilisations à but économique, précisément pour le contrôle des ressources. Il ne s’agissait pas des “guerres de victoire ou de survie”.
Dans d’autres cas, l’objectif semblait être une démonstration de puissance, du rôle de gendarme du monde. Alors la guerre est engagée tout en essayant de limiter au maximum le nombre de pertes en vies humaines de leurs côtés.
Ils ont croisé des patriotes déterminés à défendre le territoire des leurs ancêtres avec, sans aucun doute, un minimum de conditions économiques. Alors ils ont reculé.
En conclusion, c’est en temps de paix qu’on prépare la guerre en s’armant calmement, discrètement et à moindres coûts. Dans les guerres menées par les pays du Sahel, cela n’a pas été fait. Ce sont des “guerres imposées” par des déstabilisations minutieusement préparées. Les pays n’avaient que deux options : soit abdiquer, soit se battre. Le choix a été de se battre. Ils sont en train de s’armer et de former les troupes dans des conditions financières très difficiles. Mais cela n’est pas une excuse, il serait suicidaire d’oublier l’économie au profit des forces de défense et de sécurité, qui seraient les premières victimes des manques créés en raison de la faiblesse de l’économie.
Siné Diarra
Expert-comptable, essayiste
Bamako-Mali
Références bibliographiques
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Kestollot L, “L’épopée Bambara de Ségou”, 1993, Tome 1, avec la collaboration de A. TRAORE et de Jean B RAORE, Ed L’Harmattan, Paris.
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