La salle de conférence de la direction de l’Agence Nationale de la Météorologie, MALI-METEO, a abrité du 8 au 12 juillet 2024 un atelier de formation des journalistes sur l’intégration des informations météorologiques et climatiques dans la couverture médiatique au Mali. Les journalistes de la presse écrite et autres acteurs de médias audiovisuels et en ligne, venus de tous les coins et recoins du Mali ont, pendant 5, jours pris part à un atelier pour le renforcement de leurs capacités pour une exploitation efficiente des données météorologiques. Pour rappel cet atelier a été organisé dans un contexte où le Mali est l’un des pays les plus vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques. Il est à la fois fortement exposé aux chocs et aux stress climatiques et a des capacités d’adaptation relativement faibles. Les risques hydrométéorologiques sont les principales causes des pertes en vies humaines et des dommages matériels. La situation environnementale du Mali est caractérisée par une irrégularité des précipitations et de leur répartition spatio-temporelle.
L’objectif de l’atelier était de renforcer les partenariats entre MALI-METEO et les acteurs des médias à travers le pays pour coproduire et communiquer efficacement avec les utilisateurs finaux et aux populations les plus vulnérables et marginalisées, leur permettant d’anticiper et de prendre des décisions qui renforceront leur résilience face à la vulnérabilité climatique et le changement climatique.
La cérémonie d’ouverture a enregistré, outre la présence des hommes et femmes de médias, celle du représentant de Mme le ministre des transports et des infrastructures, du Président de l’URTL, du Coordinateur de WISER en Afrique de l’ouest. Dans son discours de bienvenue Mme la directrice par intérim de MALI-METEO Mme Tandia Fanta Traoré, après avoir souhaité la cordiale bienvenue aux participants à cet atelier, a planté le décor en s’alarmant de l’état du changement climatique et de ses implications. Au Mali vous entendez de plus en plus souvent parler de canicules, des bulbes de chaleur, de records de température, de sècheresses, d’inondations, de tempêtes de sable, de vents violents. Ailleurs, la fonte de glaciers, les tsunamis, la montée du niveau de la mer, bref tous ces phénomènes sont une réalité au point de devenir une préoccupation majeure. Sans être pessimiste Mme la directrice par intérim tire la sonnette d’alarme pour un changement de comportement, elle énumère du coup un certain nombre de causes qui sont entre autre la modification de l’équilibre atmosphérique, avec des émissions de gaz à effet de serre qui a eu des incidences sur le grand cycle de l’eau avec 2 à 3 suites complexes qui sont une atmosphère plus chaude, une augmentation du pouvoir d’évaporation de l’air et de la quantité d’eau nécessaire pour déclencher une pluie, un accroissement du potentiel maléfique du climat engendrant des sécheresses, des précipitations, des canicules, des vents violents, plus intenses et plus nombreux. Elle a conclu en disant que nous ne pouvons pas ne plus agir. Selon la directrice à l’agence Nationale de la Météorologie ils sont en guerre contre le réchauffement climatique.
A la suite de Mme la Directrice par intérim, le Coordinateur régional de WISER, partenaire financier de l’atelier, M. Issa Lélé a également tiré la sonnette d’alarme concernant le réchauffement climatique pour le coordinateur la variabilité et le changement climatique occasionnent des risques et des incertitudes nouveaux et de plus en plus croissants à l’avenir. Au Mali les impacts se font déjà sentir et constituent un autre niveau d’obstacles à la réalisation des conditions de vie productrice et sûres pour la plus part des personnes vulnérables. Cependant M Lélé pense que le climat offre aussi des opportunités. Et M. Issa Lélé de conclure qu’avec cette formation des journalistes ils espèrent renforcer les partenariats entre Mali Météo et les acteurs des médias afin qu’ils puissent coproduire et communiquer efficacement les informations météorologiques et les services climatologiques aux utilisateurs, particulièrement aux populations les plus vulnérables.
Au cours de la formation un certain nombre d’activités ont été menées comme la présentation du programme WISER, le partage des résultats de la prévision saisonnière JAS et ASO 2024, l’information des participants sur la valeur économique de la météorologie, leur information sur les principaux types de produits et prévisions météorologiques disponibles à MALI-METEO (bulletins des prévisions, court moyen et long terme), le partage aux participants d’information sur la variabilité des précipitations et des températures au Mali, ensuite l’information sur la conséquence du changement climatique au Mali, la sensibilisation des participants sur l’importance de diffuser les informations météorologiques, le rôle des journalistes dans la couverture des phénomènes et données météorologiques, le partage des différents produits de Mali-Météo, tout en donnant des explications sur l’interprétation et l’utilisation de ces produits. Au cours de la formation les participants ont été outillés par l’initiation à la réalisation d’un bulletin météo en situation réelle. Il y a eu également une visite de terrain au sein de MALI-METEO (Studio et salle de prévision), la présentation des généralités sur les changements climatiques et les services climatologiques. Il y a eu également un aperçu sur le programme pluie provoquée au Mali, l’élaboration d’un plan d’action post formation, l’identification des meilleurs canaux de diffusion. Le clou a été la constitution des groupes des travaux, l’évaluation de la formation par les participants et surtout des recommandations.