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Ministère du travail, des affaires sociales et humanitaires : Qu’est-ce qui fait courir le beau-frère du Président IBK ?
Publié le lundi 14 octobre 2013  |  Autre presse


© aBamako.com par as
Ministre du Travail et des Affaires Sociales et Humanitaires, M. Hamadoun KONATE


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Nombreux étaient les analystes qui se sont dit déçus, à l’instar de la majorité des Maliens, de la configuration du premier gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta. Car, pour l’essentiel, ce qui s’affichait, comme des mouches dans un bol de lait, c’était le visage d’hommes et de femmes que l’on connaît déjà. Et dont on se demande, à juste raison, si elles ont quelque chose de nouveau à apporter à une nation qui vient de loin. Les moins pessimistes trouvaient une consolation en disant que cette « ancienneté » ne gâche rien à la volonté de faire changer. C’était, peut-être, oublier qu’il n’y a pas que d’anciens ministres d’anciens régimes dans le nouveau gouvernement d’IBK.

En effet, IBK a nommé à des postes ministériels de proches et alliés à lui par le mariage et qui ne sont pas forcément meilleurs. Le plus en vue, de ces proches des proches, qu’il fallait « caser » pour ne pas mécontenter les beaux parents est Hamadoun Konaté, ministre du travail, des affaires sociales et humanitaires. Qui est plus qu’un simple cadre pour IBK. M. Konaté, ce n’est peut-être pas su de tous, est le mari à la sœur cadette de Mme Keïta la nouvelle Première Dame.

L’homme est censé connaître le secteur dont il est à présent le chef de département. Il a été Directeur national des affaires sociales avant de quitter ce poste à la suite de beaucoup de controverses qui faillirent même lui coûter un lynchage de gens très remontés contre lui. Depuis, le monde de l’administration des affaires sociales l’a perdu de vue. Car il avait trouvé refuge à Dakar, en conséquence très loin des réalités de son pays. Voilà que Hamadoun Konaté (pardon, Ali Konaté pour ses parents et camarades d’âge ; puisqu’il sait comme nous qu’il ne s’appelle pas Hamadoun) est réapparu par la baraka de son beau-frère auquel les Maliens ont semblé donner une prime pour avoir été trahi par ses premiers amis politiques.

C’est donc tout logiquement que l’on pensait que M. Konaté était le bienvenu à la tête du développement social pour avoir connu les hommes et les femmes qui ont réalisé les progrès après lui et parmi lesquels on peut citer Youssouf Sangaré, Gaoussou Traoré, Abdoulaye Sanogo, Alassane Bocoum (qui vient d’ailleurs d’être relevé de ses fonctions), Amadou Rouamba et même le très respectable doyen Ismaël Konaté. Des cadres qui ont tout donné pour assoir les fondements de notre progrès en termes de développement social. Nul ne conteste que les choses doivent évoluer, car c’est le premier sens de la vie des hommes. Mais M. Konaté a compris que le changement rime avec un certain reniement de l’existant et la mise à l’écart de cadres auxquels il ne reproche rien. Ceci pouvant expliquer, on peut penser que non seulement le nouveau département lui a été taillé sur mesure et que c’est lui-même qui a choisi son appellation. Se sachant incapable de réaliser plus de progrès qu’il trouva dans la politique jusque-là menée par d’autres avant lui. A peine avait-il pris place dans son fauteuil de nouveau ministre – on aurait cru qu’il en était surpris – qu’il posa quatre actes par lesquels on est en droit de se demander sur les raisons de cette précipitation et de son acharnement.

Premier acte du ministre Ali – pardon – Hamadoun Konaté : le blocage de l’ascenseur. Selon des sources proches de son Cabinet, dès son arrivée, M. Konaté a fait bloquer l’ascenseur arguant que cette machine est faite pour n’être utilisée que par le ministre qu’il est. Tous les travailleurs du ministère en particulier et les autres usagers du bloc étaient obligés d’emprunter les escaliers. Il aura fallu, selon nos sources que la remarque ait été faite par un cadre venu en retard à une réunion pour que M. Konaté revoit sa prétention personnelle à sa juste proportion.

Les langues ont commencé à se délier puisque le ministre du travail, des affaires sociales et humanitaires préfère ne consulter que son Chef de Cabinet pour toutes les questions du département, même celles qui relèvent de la compétence technique du Segal. Il ne serait donc pas étonnant qu’il relève de ses fonctions M. Rouamba, dans les jours à venir. Pour ne pas que celui-ci soit une entrave éventuelle à ses desseins inavoués

Deuxième acte : la gestion partisane des sinistrés des dernières inondations.

Peut-être parce qu’il est natif de Niono que Hamadoun Konaté a unilatéralement décidé d’agir pour les victimes des inondations subies par des Maliens et dont les plus touchés ont été enregistrés à Banconi, en Commune I et dans des quartiers de la Commune IV du District de Bamako, ainsi qu’à Niono. De l’avis des spécialistes, les dégâts causés dans les quartiers du District sont plus considérables que ceux connus par les Nionois. Pourtant, c’est ici que le ministre Konaté a jeté son dévolu en distribuant la somme de 90 000 FCFA par famille de sinistrés enregistrés contre seulement près de 35 000 FCFA aux victimes des inondations du District de Bamako. C’est simplement scandaleux, pour lui que de vouloir profiter du malheur des citoyens pour se faire une virginité auprès des populations de Niono. C’est ce qu’on appelle utiliser « subtilement » les moyens de l’Etat à des fins personnelles.

Troisème acte : le ministre Konaté interdit la prière collective et renvoie les chauffeurs. Il n’est un secret pour personne ayant fréquenté les locaux abritant le ministère en charge du développement social que les travailleurs, en accord avec les principaux responsables, ont pris l’habitude de prier dans une pièce choisie à cet effet. Et que cela ne gênait personne surtout que c’était pour éviter les prières individuelles de nature à favoriser un certain absentéisme. C’est à peine si M. Konaté n’était pas entré dans une colère noire quand il demanda à se faire expliquer les conditions de prières des agents du ministère. Il ne réfléchit même pas davantage, il décida de l’interdiction de la prière collective à laquelle l’on était désormais habitué. Une mesure qui, à présent, reste au travers du cœur des travailleurs. Comme si tout cela ne suffisait pas, le nouveau patron tout-puissant a instruis qu’il ne veut plus voir le regroupement des chauffeurs. Qui, lorsqu’ils ne sont employés, se retrouvent en bas de l’immeuble pour passer leur temps. C’est dire qu’avec son injonction dans ce passe-temps des chauffeurs, ceux-ci erreront ici et là car n’ayant pas de bureau pour eux.

Quatrième acte : l’entrave à la célébration du mois de solidarité. Institué depuis bientôt deux décennies (19 ans précisément) par un décret présidentiel comme mois de solidarité et de lutte contre l’exclusion, le mois d’octobre de cette année a eu la malchance de coïncider avec l’arrivée d’un homme pour qui la solidarité est visiblement une question de propagande politique. Non seulement il ne proposa pas d’alternative, mais par lui, les Maliens ont rompu avec une certaine tradition qui rappelle aux plus démunis qu’ils ne sont pas oubliés de la Nation.

Comme on le voit, les griefs sont trop nombreux pour un homme qui s’installe à peine et qui ambitionne de se faire passer pour un super ministre alors qu’il est loin d’être orthodoxe. Le ministre Konaté ne doit pas oublier que le Mali a évolué de 1991 à maintenant. Et qu’il ne pourra jamais remettre en cause des acquis de près de 30 ans et continué à faire l’injure à des cadres dont le mérite a été reconnu par l’Etat, publiquement. Il a intérêt à remettre les pieds sur terre et surtout à ne pas continuer avec cette chasse aux sorcières, pardon, aux cadres et aux citoyens qui attendent beaucoup de l’Etat du fait de leur statut social. Et le président IBK se doit de mettre un frein à cette course effrénée de son beau frère contre sa seule montre, mais pour un accaparement de biens matériels. Les Maliens, c’est connu, ont horreur du sentiment d’exclusion ; IBK le sait pour avoir exercé de hautes fonctions d’Etat. Lui qui n’hésitera jamais devant un choix entre la sauvegarde de l’intérêt public et la préservation des intérêts d’un individu.

Nous reviendrons sur certains des frasques du nouveau ministre lors de son passage à la direction de l’Action sociale.

Abdoulaye Ladji GUINDO

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