Au Mali, le chômage, particulièrement chez les jeunes, est une crise qui ne montre aucun signe de répit. Avec plus de 60 % de la population âgée de moins de 25 ans, trouver des solutions durables pour l’emploi des jeunes est crucial pour le développement et la stabilité du pays. Parmi les solutions envisagées, l’agriculture, en particulier à l’Office du Niger, se présente comme une voie prometteuse.
L’Office du Niger est l’une des plus grandes zones irriguées en Afrique de l’Ouest. Créée dans les années 1930, cette zone agricole bénéficie d’un potentiel énorme pour la production de riz, de canne à sucre, de légumes et d’autres cultures. Malgré ce potentiel, l’Office du Niger reste sous-exploité en termes de productivité et d’innovation.
Pourtant, l’agriculture dans cette zone offre des opportunités d’emploi à plusieurs niveaux de la chaîne de valeur. De la production à la transformation, en passant par la commercialisation, chaque étape nécessite une main-d’œuvre qualifiée et non qualifiée. En formant les jeunes aux techniques agricoles modernes et en les intégrant dans ces chaînes de valeur, il est possible de créer des emplois durables.
Pour capitaliser sur ces opportunités, les autorités de transition peuvent mettre en place des programmes de formation spécialisés. Ces programmes peuvent inclure des formations pratiques de quelques semaines en agronomie, en gestion des ressources hydriques, en mécanisation agricole et en entrepreneuriat rural. Les jeunes formés pourront ensuite être intégrés dans des coopératives ou bénéficier de terres gratuitement pour lancer leurs propres exploitations.
Selon un spécialiste des questions agricoles, l’introduction de technologies agricoles modernes et de pratiques durables peut transformer l’Office du Niger en un centre d’excellence agricole. « L’utilisation de drones pour la surveillance des cultures, l’irrigation goutte-à-goutte, et les applications mobiles pour la gestion des fermes sont autant de technologies qui peuvent attirer les jeunes vers l’agriculture et augmenter la productivité. »
Mariama, 26 ans, bénéficiaire d’un programme de formation à l’Office du Niger, témoigne : « Avant de suivre cette formation, je ne voyais pas l’agriculture comme une option viable. Aujourd’hui, je gère une petite exploitation de riz et je génère des revenus stables pour ma famille. »
Un exemple de succès est le projet de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) qui, en collaboration avec des partenaires internationaux, a permis à plusieurs centaines de jeunes d’accéder à des emplois agricoles et de bénéficier de formations continues.
Les Défis à Relever
Malgré ces opportunités, plusieurs défis doivent être relevés. Le financement initial pour les jeunes agriculteurs reste un obstacle majeur. Les infrastructures de transport et de stockage doivent également être améliorées pour faciliter l’accès au marché. Enfin, une gestion transparente et efficace des terres et des ressources hydriques est essentielle pour éviter les conflits et garantir une utilisation durable des ressources.
La lutte contre le chômage des jeunes au Mali peut trouver une solution efficace dans le secteur agricole, en particulier à l’Office du Niger. En investissant dans la formation, l’innovation et l’infrastructure, et en soutenant les jeunes agriculteurs, il est possible de transformer cette région en un moteur de croissance économique et de création d’emplois. Pour ce faire, une collaboration étroite entre le gouvernement, les organisations internationales, le secteur privé et les communautés locales est indispensable.