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Interdiction du châtiment corporel à l’école : Le sujet n’est pas l’unanimité au Mali
Publié le mardi 16 juillet 2024  |  Le challenger
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© aBamako.com par DR
Lancement des épreuves du DEF 2024: «L’Éducation est le cœur battant de la nation » (premier ministre)
Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Dr Choguel Kokalla MAÏGA, a procédé, ce lundi matin, 3 juin 2024, au lancement des épreuves écrites du Diplôme d’Études Fondamentales (DEF), session de juin 2024, au Groupe scolaire de Kalaban Coura, en commune V du district de Bamako
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Connu comme un moyen de coercition envers les élèves, faut-il faire revenir la bonne vieille recette du châtiment corporel officiellement interdit bien avant les évènements de 1991. Car contrairement à ce que pensent de nombreuses personnes, cette interdiction n’est donc pas le fruit de la démocratie. Le débat continue cependant à opposer ceux attachés aux méthodes traditionnelles à ceux prônant des approches plus contemporaines.

Le châtiment corporel consiste à infliger une douleur physique à une personne. Il peut prendre plusieurs formes, à savoir : les coups de bâton ou de fouet, les genoux à terre, les pieds en l’air, la mise au pilori, etc. Plusieurs enseignants utilisent ces méthodes de coercition pour exercer leur autorité et produire un enseignement de qualité en classe.


Depuis des décennies, il demeure un sujet de controverse dans la société malienne. Ainsi, le débat met en lumière différentes opinions. D’une part, il y a ceux qui s’accrochent aux méthodes traditionnelles. Et d’autre part, ceux qui défendent des approches plus modernes. Faut-il rappeler, l’éducation, par définition, est un reflet d’une population ou d’une société donnée. En effet, elle vise à développer l’individu dans sa totalité au niveau du savoir, savoir-faire et savoir-être. Donc, c’est un processus intrinsèque à la naissance et au développement des sociétés humaines, diverses dans leurs régimes et leurs modes de vie. Pour atteindre cet objectif, diverses méthodes pédagogiques ont été développées au fil du temps, incluant la méthode traditionnelle, la méthode attrayante, la méthode intuitive, et la méthode active. S’y ajoutent des techniques d’animation des cours, des techniques audiovisuelles, des techniques de pédagogie de grands groupes, des techniques d’évaluation, ainsi que l’enseignement programmé. D’or et déjà, cela montre que chaque société doit utiliser divers moyens ou méthodes pour transmettre les savoirs en fonction de ses réalités sociales.

Bien avant 1991, le châtiment corporel avait été officiellement interdit au Mali. Pour preuve, cette pratique avait été abandonnée dès les premières heures de l’indépendance par le régime socialiste de Modibo Kéita à travers l’article 15 du Décret n° 235/PG-RM du 4 octobre 1962. Ce Décret a été repris par le Décret n° 70/PG-RM du 20 avril 1970 qui stipulait : «Les châtiments corporels sont interdits. Les seules punitions admises sont les suivantes : la réprimande, la privation partielle de récréation, la retenue après la classe sous la surveillance du maître, l’exclusion temporaire de 3 jours prononcée par le conseil de discipline après avis donné aux parents et à l’inspecteur de l’enseignement fondamental, l’exclusion temporaire de 8 jours prononcée par l’inspecteur de l’enseignement fondamental sur proposition du conseil de discipline, l’exclusion définitive prononcée par le ministre de l’Education sur proposition du directeur national de l’enseignement fondamental».

De même, son interdiction a été rappelée dans l’article 26 de l’Arrêté n° 0100658 MEALN-SG du 12 mars 2010 fixant le règlement intérieur des établissements de l’enseignement fondamental et secondaire : «Tout enseignant qui viole les dispositions de cet Arrêté peut recevoir des avertissements allant jusqu’à sa traduction devant un conseil de discipline».

Malheureusement, l’application de ces dispositions continue de faire débat dans le milieu scolaire entre les autorités en charge de l’Education, les enseignants, les parents d’élèves et les élèves. La pratique, considérée comme néfaste par les autorités et les organisations des droits des enfants, perdure dans plusieurs établissements scolaires à l’intérieur du pays malgré les nombreuses mesures prises par les différents régimes successifs.

Ce comportement de certains enseignants n’a pas échappé aux autorités du Malikura, en particulier au ministère de l’Éducation nationale. Un communiqué daté du mercredi 24 janvier 2024, signé par le Secrétaire général de la tutelle, exprime l’indignation des autorités : «Il m’est revenu, ces derniers temps, de façon récurrente, que le châtiment corporel a cours dans la plupart de nos établissements d’enseignement, surtout primaires. Ce châtiment d’une autre époque est un acte inqualifiable, attentatoire à l’intégrité physique des enfants que nous avons obligation de protéger et de mener vers l’instruction, l’éducation et le savoir, dans des conditions bienveillantes. Je tiens à rappeler que rien ne saurait justifier le châtiment».

Toutefois, il existe des solutions. Le même communiqué du ministre rappelle aux enseignants l’existence d’autres moyens de punition prévus par l’Arrêté n° 0100658 MEALN-SG du 12 mars 2010 fixant le règlement intérieur des établissements de l’enseignement fondamental et secondaire. Certains enseignants et citoyens estiment que ces autres formes de punition ne sont pas suffisamment efficaces pour corriger un élève. D’autres plaident en faveur de méthodes éducatives plus modernes et bienveillantes. La question demeure après de multiples efforts des autorités pour mettre fin à cette pratique : quelles méthodes éducatives garantiront un meilleur rendement dans le système éducatif ?

Boubacar Idriss Diarra
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