Après la double rencontre de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) avec la classe politique et la société civile, aucune date n’a été retenue pour la tenue de la présidentielle reportée sine die. Néanmoins, l’agence chargée de l’organisation des scrutins se prépare et se dit prête à aller aux élections.
Au Mali, l’attente des nouvelles dates pour la présidentielle se prolonge dix mois après l’annonce, en septembre 2023, du report sine die du scrutin initialement prévu pour février 2023. En effet, à l’issue de sa double rencontre, les 15 et 16 juillet 2024, avec la classe politique et la société civile, l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) n’a pas annoncé de dates.
Selon son président Moustapha Cissé, l’agence a la possibilité d’initiation de la convocation du collège électoral uniquement pour la présidentielle. À la question de savoir quand est-ce que les élections auront lieu, cet avocat ayant fermé son cabinet pour être président de l’AIGE a été sans équivoque.
«Si vous voulez que je vous dise que je convoque l’élection présidentielle tel jour, je ne pourrais pas le faire mais soyez certain que j’ai envie de le faire et je crois qu’on va le faire», a-t-il affirmé devant la classe politique, le 15 juillet dernier, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB).
Des actions menées et en cours
Sur le terrain, l’agence dévoile avoir mené certaines activités préparatoires dans la perspective des prochaines échéances électorales. Le premier pan est relatif à son renforcement institutionnel. Il a consisté à «rénover deux locaux annexes pour reloger» trois de ses cinq départements techniques y compris celui du Fichier électoral et de l’Informatique.
L’organe a également élaboré des outils de travail au profit de ses Coordinations. Il s’agit particulièrement de «deux outils pratiques de gestion des élections qui contribuent à la professionnalisation des Coordinations».
«Ces deux guides expliquent le processus de gestion pratique des candidatures aux élections (législatives et locales) depuis la date de leur dépôt jusqu’à la publication des listes définitives de candidatures», a précisé M. Cissé.
Des activités de formation ont été organisées à l’attention des membres du collège, des coordinations et des agents des départements thématiques. Parmi ces thématiques figurent la gestion logistique et la sécurisation du processus électoral et les systèmes et processus électoraux au Mali et le cycle électoral.
Le processus d’actualisation du fichier électoral est aussi en cours. Selon Moustapha Cissé, les résultats des travaux «seront communiqués ultérieurement».
L’AIGE se dit «prête»
L’étape suivante concernera «la configuration des bureaux de vote». Cette «responsabilité incombe au Préfet, au Gouverneur du District de Bamako, à l’Ambassadeur et au Consul, après consultation des partis politiques et de la Coordination de l’AIGE dans la Circonscription électorale concernée».
D’autres activités sont en cours dont une stratégie de gestion des cas de vacances au niveau des coordinations. Selon Moustapha Cissé, «un message RAT a déjà été adressée à tous les gouverneurs de régions et du district de Bamako», ajoutant que «le ministre des Affaires étrangères en fera autant en direction des ambassades et consulats».
Malgré la non-fixation des dates de la présidentielle, l’Autorité indépendante se dit prête à aborder les élections, tout en reconnaissant l’opportunité du léger report. «De notre point de vue ce léger report est un léger report parce que aujourd’hui nous sommes techniquement prêts et organisés pour aller vers la tenue des scrutins», a lancé son premier responsable, Moustapha Cissé.