Bamako est généralement en effervescence la veille et après la tabaski car ils sont nombreux ses habitants qui choisissent d’aller célébrer cette fête religieuse dans leurs villages. Cette période est ainsi marquée par des voyages massifs vers les zones rurales pour célébrer en famille. Les «Bamakois» se réjouissent de la fluidité de la circulation après le voyage des «villageois» qu’ils ne sont pas pressés de voir revenir.
A peine qu’on finissait de digérer la viande de moutons de la tabaski, les gares routières et les principaux axes menant à la capitale ont été submergés par des milliers de voyageurs revenant des villages où ils ont célébré cette fête religieuse. Les minibus, les taxis-brousse et les véhicules personnels ont pris d’assaut les routes menant vers Bamako. Les gares de Sogoninko et de Djicoroni Para ont été particulièrement bondées et les passagers ont dû attendre des heures pour trouver un moyen de regagner leurs domiciles.
«C’est la période la plus intense de l’année pour nous. Les gens sont pressés de rentrer, mais les routes sont encombrées et souvent en mauvais état. Il faut beaucoup de patience», souligne Issa Camara, un chauffeur de transport en commun. Pour lui, l’un des principaux défis du retour après la tabaski est la gestion des embouteillages. En mauvais état ou mal entretenues, les routes menant à Bamako peinent à absorber le flux important de véhicules.
De nombreux points d’engorgement sont généralement signalés, notamment aux entrées de la ville comme vers le poste de Niamana et la route de Koulikoro. «Nous avons mis plus de 10 heures pour faire un trajet qui en prend normalement 5. Les embouteillages étaient terribles sans compter que la route était de très mauvaise qualité…», a témoigné Fatoumata Touré, une habitante de Bamako qui a célébré la tabaski à Ségou. En plus des embouteillages, la sécurité routière est une préoccupation majeure pendant ces périodes de grande mobilité interurbaine. A la veille de la fête, les autorités locales avaient appelé les conducteurs à faire preuve de prudence et de patience.
Aussi, les forces de l’ordre avaient intensifié les campagnes de sensibilisation pour prévenir contre la mauvaise conduite. Face à ces défis récurrents, des solutions à long terme sont envisagées. Les autorités de Bamako travaillent sur des projets d’infrastructures pour améliorer les routes et fluidifier le trafic. Des initiatives de transport, comme l’extension des voies de circulation, l’entretien des caniveaux… sont envisagées pour faciliter le drainage de l’eau en cette période hivernale et protéger les motocyclistes. En attendant la fin de ces travaux, les bamakois sont appelés à s’armer de patience et de prudence.
Les périodes de pointe comme la tabaski mettent en lumière la nécessité de moderniser et de mieux organiser le système de transport urbain et interurbain pour répondre aux besoins croissants de la population malienne. En attendant, les retours de vacances après la tabaski sont toujours un défi pour les habitants de Bamako. Entre embouteillages, routes en mauvais état et contrôles de sécurité, la mobilité reste un enjeu crucial pour la capitale malienne. Les efforts pour améliorer les infrastructures et les services de transport seront déterminants pour faciliter ces périodes de grande affluence à l’avenir.