Oui cher grand-père, notre Mali avait fait ses petits pas dans la grande démocratie. Avec le président Alpha, juste au lendemain de la dictature, nous avons pu bâtir un pays avec huit institutions et nos trois pouvoirs. La décision n’était plus centralisée autour d’un seul homme et ses proches. Ce n’était plus un groupe amical qui décidait, mais des hommes à la tête des institutions.
Oui en seulement 10 ans, le président Alpha a pu bâtir une petite démocratie ou même une grande. Oui, celle d’organiser des élections et partir. L’un des pionniers du respect de mandats en Afrique. Il n’a pas été que président des décrets et des nominations, mais un bâtisseur d’institutions et d’exercice du pouvoir sur le modèle démocratique.
Oui grand-père ! Avec le président Alpha, nous avions eu notre architecture démocratique. Un président et son gouvernement, une Assemblée et ses députés et la justice et ses magistrats. Oui grand-père, une belle architecture institutionnalisée où le Premier ministre exécute, rapporte et pilote le programme du président. Où les autres ministres l’appuient.
Oui grand-père, le président Alpha a pu tracer les limites politiques et administratives du gouvernement. Le secrétariat général de l’administration et le cabinet politique des départements. L’administration qui rappelle les lois et règlements et les politiques qui argumentent à l’intérêt supérieur de la nation. La bataille des idées.
Après le président Alpha, il a été possible pour le Mali d’avoir des structures institutionnalisées. On savait déjà les missions du Premier ministre, coordonnateur principal des activités politiques et administratives du pays. Il joint les deux bouts. Chef de l’administration et de la politique du pays. Tout passe par lui en politique général. Il coordonne.
En plus du gouvernement (administration et politique), nous avions le juge et le député. Le constitutionnel et l’institutionnel ! Le pays avait un Etat. Un Etat de droit et de démocratie. Oui grand-père ! Le Mali détient le record démocratique du pays africain où le fils du président de la République a perdu un procès face à un citoyen lambda.
Et oui ! Cher grand-père ! Nous sommes en train de nous éloigner tellement de ces belles pratiques administratives et politiques que nous finirons par tout oublier. Hé oui ! Au final, on va tout oublier. On va oublier les pratiques logiques et administratives. On va oublier les textes et les principes. On va tout oublier cher grand-père ! A mardi pour ma 259e lettre. Inch Allah !