S’il y a un phénomène qui inquiète les Maliens pendant l’hivernage c’est bien les inondations avec leurs corolaires de pertes en vie et les dégâts matériels importants.
Malheureusement, c’est année ne fait pas exception à la règle. Ces derniers jours, des inondations ont fait des dégâts dans certaines localités du pays, dont les cercles de Koutiala et de Bla. Aussi, la forte pluie qui a arrosé Bamako hier mercredi 24 juillet 2024 a provoqué des inondations dans plusieurs
quartiers. La situation remet à jour les débats sur les causes des inondations dans nos villes, loin d’être une fatalité.
Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont déjà fait parler d’elles en faisant des sans-abris et en causant des dégâts matériels énormes.
Dans la journée d’hier mercredi, plusieurs quartiers de Bamako (Boulkassoumbougou) ont fait les frais ainsi que des localités les plus huppées de la capitale. Les images des inondations qui ont fait le tour des réseaux sociaux sont effroyables et interpellatrices. Elles montrent une ville ‘’pied dans l’eau’’.
Inutile d’affirmer que les responsabilités sont partagées dans un pays où le laxisme des autorités, l’incivisme de la population constituent des motifs de fierté. Il est temps pour notre Etat engagé dans un projet de réformes en profondeur dans le cadre du Mali Kura de changer de paradigme tout en privilégiant la prévention. Cela, à travers les opérations de curage des collecteurs et des
caniveaux en prélude à la saison pluvieuse. Ces veilles pratiques nécessaires qui ont tendance à
disparaître et me permettaient d’éviter plusieurs cas d’inondation en attendant l’application d’une
véritable politique d’urbanisation dans le pays.
Cependant, cette année plusieurs chantiers s’inscrivant dans ce cadre sont en cours. Une autre réalité est que nos caniveaux et collecteurs ne répondent pas souvent aux normes requises. A cause de leurs étroitesses, combinées au non curage régulier, les collecteurs sont facilement débordés par les eaux de pluie. Et bonjour les dégâts.
Les populations ont également une grande part de responsabilité du fait de l’incivisme de certaines personnes qui occupent les passages naturels des eaux de pluie se trouvant ainsi obstrués.
Aussi, certaines personnes se permettent de verser les ordures dans les caniveaux. C’est pourquoi l’insalubrité est constamment citée comme étant l’une des principales causes de ces catastrophes.
En tout cas, avec les fortes précipitations qui continuent de tomber, on peut craindre le pire à l’avenir, si on n’y prend pas garde. Et force est de reconnaitre que toutes les mesures seront vaines si chacun de nous, dans son comportement de tous les jours, n’intègre pas le respect de l’environnement et du cadre de vie.
C’est vrai que les catastrophes naturelles existent, mais le plus généralement elles sont provoquées par les humains, à travers des comportements irresponsables et parfois égoïstes qui frisent avec la protection de l’environnement et les exigences de la ville.
C’est dire qu’il n’est pas encore trop tard pour éviter le pire. Comme on le dit souvent, on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs.
Les autorités doivent se montrer exigeantes quant au respect des normes de construction, à la réalisation des collecteurs dignes de ce nom, et aux curages réguliers des caniveaux. Pour
que toutes ces initiatives portent les résultats escomptés, des sanctions rigoureuses doivent
être prises contre les contrevenants. Donc après la carotte le bâton s’impose.
PAR MODIBO KONÉ