Au moins six civils ont été tués mardi par des tirs de drones à Tinzaouatène, une localité dans le nord du Mali où l’armée malienne et ses alliés russes ont subi un gros revers et de lourdes pertes samedi lors de combats contre des séparatistes, a appris l’AFP auprès d’élus et des séparatistes.
"Les drones ont tué mardi au moins six civils. Parmi eux, certains ont la nationalité soudanaise, nigérienne et tchadienne", a dit à l’AFP un élu local. Un autre élu a accusé l’armée malienne et ses alliés russes d’avoir "tiré des drones qui sont tombés sur les civils, tuant 10 personnes".
Un porte-parole des séparatistes du Cadre stratégique permanent (CSP), Mohamed Elmaouloud, a afirmé à l’AFP que "les tirs de drones de l’armée malienne accompagnée de (ses alliés russes) Wagner ont pris pour cibles des civils orpailleurs travaillant dans une mine vers la frontière algérienne".
Ces tirs ont provoqué "des dizaines de morts majoritairement des Haoussas nigériens et des Tchadiens", a ajouté M. Elmaouloud du CSP, une alliance à dominante touareg. Une source malienne, interrogée par l’AFP, a indiqué que "les drones ont visé et atteint un véhicule pick-up transportant des
terroristes et ses armes", sans donner plus de détails.
L’armée malienne et ses alliés russes ont subi samedi l’un de leur plus gros revers depuis des années dans le nord du Mali, encaissant de lourdes pertes après des combats contre les rebelles séparatistes, et une attaque des jihadistes.
Si aucun bilan oficiel n’a été transmis, l’armée malienne a reconnu "un nombre important de morts" à Tinzaouatène, et une chaîne Telegram associée à la milice Wagner a confirmé des pertes dans leurs rangs et la mort d’un commandant.
Les séparatistes ont revendiqué "une victoire éclatante", l’un de leurs cadres évoquant des dizaines de morts parmi les Russes, tandis que les jihadistes du JNIM, afiliés à Al Qaïda, ont afirmé avoir tué 50 Russes et 10 Maliens.
Le Mali est aussi en proie depuis 2012 aux agissements des groupes afiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique et aux violences des groupes communautaires et crapuleux.
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Ils ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.