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Enseignement Prive-Catholique : Plus de 1613 enseignants menacés de licenciement
Publié le samedi 10 aout 2024  |  Mali Tribune
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La décision de l’État de suspendre, à partir de décembre 2024, la subvention accordée à l’enseignement privé catholique, va entraîner la fermeture des écoles catholiques l’année prochaine et le licenciement du personnel enseignant estimé à plus de 1613. Selon l’accord-cadre qui liait l’Etat à l’église, le premier payait 80% des salaires des enseignants.




Depuis 1972, il y a une convention qui lie l’Eglise à l’État. Dans ladite convention, l’État s’engage à verser les 80 % de la masse salariale des enseignants. Cependant, ces derniers temps, de 2021 à nos jours, l’enseignement catholique connait une crise due au non versement total de cette subvention de la masse salariale qui doit être octroyée à l’enseignement pour faire face aux salaires des enseignants.

Ce montant n’a pas été versé par l’État. Raison pour laquelle l’Eglise catholique a du mal aujourd’hui à payer ses enseignants. Selon un leader du comité syndical non moins secrétaire général adjoint du BN-Syntec, Ibrahim Diarra, l’État et l’église se sont rencontré plusieurs fois pour revoir ou procéder à la relecture de la convention Eglise-Etat. C’est à la suite de ces rencontres, dit-il, que le directeur national de l’enseignement privé catholique, a informé de la décision de l’État de suspendre la convention à partir de décembre 2024.

En réaction, la session extraordinaire des évêques a aussi décidé que, si l’État se retire de la convention, les écoles catholiques seront fermées pendant l’année prochaine 2024-2025, le personnel licencié. Soit 1613 enseignants dans les différents ordres d’enseignement.

A en croire la deuxième personnalité du BN-Syntec, à part le mois de mai, aucun enseignant n’a reçu son salaire. “Nous sommes aujourd’hui au mois d’août, un chef de famille en location qui n’a pas eu son salaire depuis le mois de mai, imaginez-vous un peu la souffrance”. M. Diarra dira que cette crise a vraiment secoué leur employeur et que c’est ce qui a suscité totalement la fermeture des droits Amo de certains enseignants et les allocations familiales dans beaucoup de diocèses.

Le Syntec, dans son rôle de protéger le droit des travailleurs, a approché l’employeur qui lui a fait savoir que l’Etat ne verse pas correctement la subvention depuis le mois de mai. “Le mois de mai et juin l’Etat n’a même pas versé un rond pour payer les enseignants, ce qui a accentué la crise et aujourd’hui nous sommes à bout de souffle”, a déploré le secrétaire général adjoint, Ibrahim Diarra.

L’Eglise a plusieurs écoles fondamentales, des écoles secondaires générales, des écoles professionnelles et des écoles supérieures. Toutefois, le Syntec dit ne rien comprendre des raisons avancées par l’État. En effet, d’après le directeur national, l’État dit se retirer sous pression de certains regroupements. “On n’arrive pas à comprendre cela”, a dit M. Diarra.

En ce qui concerne les démarches à entreprendre, il expliquera que le bureau s’est concerté et a contacté les partenaires syndicaux et la centrale syndicale. Le Syntec entend faire des démarches auprès des autorités politiques pour que l’État revienne sur sa décision. “Le BN-Syntec usera de toutes les voies et moyens possibles pour faire entendre sa voix à qui de droit. Des chefs de famille qui ont 10, voire 20 à 30 ans de service, que feront-ils après leur licenciement. Où iront les élèves après la fermeture des classes”, s’est-il interrogé. A rappeler que l’école catholique couvre le territoire national.

Le secrétaire général adjoint a démenti ceux qui disent que la subvention accordée à l’enseignement catholique est faite uniquement pour financer les activités de l’Eglise. “Détrompez-vous ! La subvention sert à compléter la masse salariale des enseignants et rien d’autre”, a répondu le Segal adjoint.

Il terminera en lançant un appel aux autorités du Mali, à leur employeur à tout faire pour accorder leurs violons afin de trouver un dénouement heureux à cette situation. “Mettre plus de 1613 enseignants dans la rue en une journée est un grand choc. Nous assurons nos militants de faire tout ce qu’il y a à faire pour trouver un compromis à cette crise”, a-t-il conclu.



Ibrahima Ndiaye

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