L’octroi de semences de gombo, de pomme de terre, d’oseille de Guinée, de sésame, l’amélioration des conditions de stockage et de conservation de l’échalote constituent entre autres réalisations du programme
Le Programme italien de sécurité alimentaire (PISA) a bouclé ses activités le 30 septembre dernier. Il était exécuté dans 7 pays d’Afrique de l’ouest : Mali, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Gambie, Libéria, Sénégal et Sierra Léone. Dans notre pays, il a été financé par l’Italie pour une enveloppe de 2,1 milliards Fcfa pour une durée initiale de 4 ans (2008-2012). L’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en était l’organe d’exécution. Toutefois, en raison de la situation institutionnelle et sécuritaire qu’a connue notre pays, le partenaire financier a accepté une prolongation de 9 mois, soit jusqu’au 30 septembre dernier pour permettre à la coordination nationale dirigée par Mme Mariko Oumou Gaoussou Diallo d’exécuter les activités restantes sur le terrain.
Le PISA comprenait deux sous-projets : le sous-projet d’appui aux organisations paysannes du plateau dogon pour une meilleure valorisation de leurs productions maraîchères qui avait démarré en août 2008 à Bandiagara et le sous-projet d’appui aux groupements de femmes et d’éleveurs pour la valorisation des productions animales (viande et lait) dans le cercle de Ménaka qui avait démarré en juillet 2010.
Après le 30 septembre, la coordination nationale a produit un rapport final faisant le point d’exécution des activités sur le terrain pendant la durée initiale et la prolongation du programme. Ce rapport a fait l’objet de discussions entre les acteurs du développement rural, les organisations paysannes bénéficiaires du plateau dogon et la représentation de la FAO au Mali. C’était jeudi au ministère du Développement rural sous la présidence du secrétaire général du département, Mamadou M’Baré Coulibaly.
Malgré la situation sécuritaire qui a affecté ses zones d’intervention notamment les attaques de Ménaka et de Konna (région de Mopti), le PISA a pu exécuter quelques activités sur le terrain. On note l’augmentation des revenus des producteurs grâce au renforcement de leurs capacités (alphabétisation fonctionnelle, formation sur les bonnes pratiques agricoles) ; l’amélioration de la qualité des produits transformés grâce à la construction de 7 unités de transformation et l’octroi d’équipements comme les découpeuses manuelles et motorisées, broyeuses motorisées, séchoirs semi-industriels et des claies de séchage.
La diversification de la production maraîchère grâce à l’octroi de semences de gombo, de pomme de terre, d’oseille de Guinée, de sésame, l’amélioration des conditions de stockage et de conservation de l’échalote par la construction de 22 magasins d’une capacité de 25 tonnes chacun, dont 6 sur financement du gouvernement et la construction de 700 greniers traditionnels améliorés sont également à l’actif du PISA.
Environ 150 éleveurs ont été formés en prophylaxie sanitaire à Ménaka. Toutefois, aucune évaluation de la pratique n’a pu être effectuée sur le terrain à cause de la situation sécuritaire défavorable. Sur le plateau dogon, les paysans ont été formés à la production de fumure organique par l’utilisation de compostières. Ainsi, 505 compostières ont été construites et dotées d’autant d’équipements comme les brouettes, pelles, pics et marteaux. En collaboration avec le Centre régional de médecine traditionnelle de Bandiagara, le Programme a doté les paysans de plantes médicinales, ce qui a permis d’améliorer la santé nutritionnelle des ménages et réhabiliter des espèces végétales utiles en voie de disparition.
Grâce à la promotion des cultures maraîchères, la production d’échalote a connu un bond significatif. Les rendements sont passés de 29,5 tonnes à l’hectare en 2008 à 35 voire 45 tonnes à l’hectare en 2012. Toutefois, les paysans ont été confrontés à des difficultés d’écoulement de leur produit. Cette difficulté a été repérée comme une contrainte majeure et le PISA avait envisagé la construction d’un centre de conditionnement pour permettre aux paysans de mieux conserver leurs productions et pouvoir les vendre lorsque les prix seront attractifs. Le programme avait également entamé un processus de labellisation de l’échalote du plateau dogon qui n’a pas pu aboutir en raison de l’arrêt définitif des activités.
Mme Mariko Oumou Gaoussou Diallo a souligné les progrès enregistrés par le programme, malgré les difficultés rencontrées. Les participants, eux, ont plaidé pour une phase de consolidation des acquis qui restent encore fragiles. Cette seconde phase pourrait permettre de relancer les activités pour atteindre certains objectifs et corriger les imperfections que le programme n’a pas pu résoudre faute de temps.