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Rapt scandaleux à Tabital Pulaaku : Ces silences suspects sur le cas Idrissa Sankaré
Publié le lundi 26 aout 2024  |  Le témoin
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Les jours se succèdent – depuis la disparition de l’ancien député de Bankass – et les silences continuent d’alimenter l’énigme autour de son enlèvement si spectaculaire. En tout cas, ça n’est pas le désintérêt et l’indifférence de son service d’appartenance, le département des Affaires Étrangères, qui permettront de tirer au clair le rocambolesque rapt en plein cœur de Bamako. Depuis plusieurs semaines déjà et aucun signe de vie de l’intéressé. Rien à signaler non plus du côté du ministère dirigé par Abdoulaye Diop. C’est le silence radio comme si l’illustre victime n’y avait jamais fait office d’inspecteur à l’inspection des services diplomatiques et consulaires. Un mutisme qui conforte pour le moins les suspicions d’un forfait dont la signature est si redoutable qu’il impose méfiance et réserve aux responsables les plus concernés- au point de s’assimiler à une complicité à peine voilée.

Le département des Affaires étrangères n’est pas le seul à s’en laver les mains. Le sort de son militant et secrétaire politique a inspiré à l’Asma-CFP le communiqué le plus mesuré de son histoire, pour un parti politique dont Idrissa Sankaré a été l’élu le plus en vue un mandat durant, puis président de commission parlementaire.


Mais, l’attitude la plus intrigante est sans doute celle des instances dirigeantes de l’Association des Amis de la Culture Peule. Pour nombre d’observateurs avertis, en effet, un silence aurait été préférable à la mièvre réaction du bureau de Tabital Pulaaku, qui s’est rendu méconnaissable sur le sujet par un communiqué sans tête ni queue, inodore et sans saveur. En plus de n’avoir rien à envier à un tract par sa signature anonyme, le texte publié avec la mention «Le bureau» en bas de page, aux yeux des contempteurs de cet organe dirigeant, n’est qu’une illustration de la crise de responsabilité qui affecte le creuset d’expression de la communauté peule, depuis qu’il a échu aux mains de l’ancien secrétaire d’Etat Abou Sow. En effet, beaucoup en veulent au président sortant de Tabidal Pulaaku pour posture attentatoire aux intérêts vitaux de la communauté et en jugent par ce qu’ils considèrent comme une indifférence devant certains épisodes tragiques dans le Centre du pays. Pour certains, le rapt de l’ancien député résulte tout simplement d’une certaine complicité des tendances acquises au maintien de l’Association dans une vassalité contraire à sa vocation. Tout indique que son troisième vice-président paie le prix d’appartenance au front du refus constitué autour du candidat Me Hassane Barry et dont les animateurs sont constamment harcelés ces derniers temps aux fins d’une allégeance à marche forcée. C’est en désespoir de cause, vraisemblablement, que la machine de persécution s’est mise en marche pour évacuer tout obstacle au hold-up programmé sur le processus de renouvellement du bureau sortant de Tabidal Pulaaku. Sauf qu’il ne paraît point évident que le projet puisse prospérer au moyen d’intimidations.

Il était prévu par ailleurs que le collège électoral de l’association départage les deux camps opposés en mi-septembre, mais les pressions de l’un d’entre eux ont pu déboucher sur un report de l’élection afin de voir plus clair dans l’étrange disparition du troisième vice-président. C’est ainsi qu’un nouveau rendez-vous a été annoncé pour fin septembre, lors d’un point de presse obtenu au forceps sur le cas Idrissa Sankaré, échéance que les défenseurs de l’intéressé attendent avec la même volonté de tourner la page de la soumission. Reste à savoir si le dénouement se fera sans conséquence sur la cohésion de la communauté.

A. KEÏTA

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