Le prince héritier Salman Ben Abdelaziz Al Saoud, ministre de la Défense, représentant le roi Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud, a reçu mercredi après-midi au Palais royal de Mina, les pèlerins hôtes du gouvernement saoudien en présence des présidents mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, soudanais, Oumar Hassan Al Bachir, turc, Abdallah Gul, pakistanais, Mamnoum Hussein, bissau-guinéen, Manuel Namago, aussi que de hautes personnalités d’autres pays islamiques.
S’adressant aux pèlerins, le prince héritier a imploré Allah le Tout-Puissant d’accepter de ses serviteurs leur pèlerinage et d’aider la nation islamique à assumer « ses responsabilités historiques envers sa religion, de traiter les autres avec une humanité tolérante sans outrance, ni tyrannie, ni rejet de l’autre uniquement à cause des différences religieuses ».
Pour le prince héritier, « tout ce qui est sujet d’entente entre nous et les autres conformément aux valeurs communes, à la morale, aux finalités du dialogue humain et aux principes de notre foi, a sa place parmi nous. Mais nous devons nous attacher à notre religion islamique ».
RENONCER AUX DISCORDES ENTRE MUSULMANS. Le ministre de la Défense saoudien a ajouté que l’islam, par sa modération, sa tolérance et sa clarté est « notre moyen de comprendre l’autre et de dialoguer avec lui pour une meilleure compréhension civilisationnelle de la liberté religieuse et culturelle, en dehors de toute contrariété ».
A cet effet, le prince héritier a rappelé que le « Centre mondial roi Abdallah pour le dialogue entre les partisans des religions et des cultures » a été créé pour servir de pont de convergence entre les musulmans et les personnes d’autres religions et cultures. Cette structure a aussi pour objectif que « nous puissions dire au monde entier que nous respectons toutes les religions célestes, en guise d’initiative de rejet de la haine et de la violence et pour dire au monde entier que l’islam est une religion de pureté et de modération ». Le représentant du roi Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud a remarqué à ce propos : « si telle est notre méthode avec les non musulmans, nous devons alors renoncer aux discordes et disputes entre les musulmans ».
Le prince héritier a révélé la création d’un centre de dialogue entre les doctrines islamiques, décidée par la conférence de la coopération islamique tenue à la Mecque pendant ce mois de Ramadan. L’objectif d’une telle initiative est de cultiver l’entente entre les musulmans et d’éviter la division et la discorde, a-t-il expliqué en précisant que son pays est une nation qui n’accepte pas de compromis sur sa religion et ses valeurs et ne permet à quiconque de porter atteinte à sa souveraineté, ni à s’ingérer dans ses affaires intérieures et extérieures.
Auparavant, étaient intervenus le ministre saoudien du Hadj, le Dr Bandar Hajjr, qui a salué les efforts du gouvernement saoudien en matière de réalisations comme la fondation des Jamarats (stèles), l’extension des deux Saintes mosquées.
De son côté, le secrétaire général de la Ligue du monde islamique, le Dr Abdallah Al Tourki, a apprécié la paix et la stabilité dont jouit la Terre sainte. Ce qui, de son point de vue, profite aux pèlerins et leur permet d’accomplir les rites « en toute aisance et dans le recueillement absolu ». Il a également loué l’expérience de l’Arabie Saoudite pour les médiations entreprises entre les pays arabes islamiques visant à mettre fin « aux séditions, troubles et effusions de sang et pour son initiative de dialogue entre les adeptes des religions et des cultures ».
Sur le plan religieux, le rite de la lapidation de Satan, entamé mardi (3è jour du Hadj et 10è jour du mois lunaire) se poursuit jusqu’à ce vendredi. Les pèlerins jettent des pierres à des stèles symbolisant Satan, en scandant « Bissimilahi, Allahou Akbar » (Dieu est grand). Le rite de la lapidation des stèles obéit à l’invocation d’Allah. Il symbolise la résistance d’Abraham à Satan qui tentait de le dissuader de sacrifier son fils Ismaïl comme le lui avait ordonné le Créateur. Alors qu’il s’apprêtait à exécuter la volonté d’Allah, Abraham a reçu un mouton des mains de l’ange Gabriel. Il a donc égorgé la bête à la place de son fils. C’est ce sacrifice que des millions de musulmans à travers le monde perpétuent chaque année à l’occasion de la fête de la Tabaski.
LE MALI PRIVILEGIE. Les pèlerins qui affluaient à Mina pour le rite de la lapidation, étaient encadrés par des milliers d’agents de sécurité et de la circulation et des volontaires venus en appui, afin de guider les fidèles, assurer leur sécurité et veiller surtout à tout moment à la fluidité du trafic, évitant les désagréments.
Les mouvements des centaines de milliers de pèlerins étaient rendus possibles grâce aux réseaux mis en place dans des grandes artères aménagées par les autorités saoudiennes. Selon l’Agence saoudienne de presse, le ministre de l’Intérieur et président de la Haute commission du Hadj, le prince Mohamed Ben Nayed Ben Abdel Aziz, et le prince Khaled Al Fayçal, gouverneur de Mekke Al Moukarrama (Mecque) et président de la commission centrale du Hadj, suivent de près le mouvement des hôtes de Dieu (pèlerins) et les services qui leur sont offerts, conformément au plan de pèlerinage mis au point par les autorités saoudiennes qui indiquent que le Hadj 2013 s’est déroulé sans incident.
Des pèlerins de différentes nationalités confirment que le pèlerinage de cette année s’est passé dans le calme, grâce non seulement aux nouvelles mesures sécuritaires initiées par les autorités saoudiennes mais aussi par la réduction du quota de pèlerins de 20% par pays et de 50% pour les pèlerins du royaume d’Arabie Saoudite. Le Mali fait partie des pays privilégiés qui n’ont subi aucune réduction de quota. Au contraire, le quota malien est passé de 7200 à 9000 pèlerins. Selon les statistiques officielles publiées mardi, le nombre total de pèlerins est d’environ 2 millions dont près de 1,4 million d’étrangers et 600.000 d’Arabie Saoudite dont une grande majorité sont des résidents étrangers.